Le jeu

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Hier soir, j'ai cru que j'allais mourir. Je traversais la rue et une voiture m'a foncé dessus. Je me suis arrêté net. Elle m'a évité de justesse mais, je pense pas que je me serai éloigné de moi même. J'avais réellement envie de mourir. À cause de papa ?.. je sais pas. Peut être. J'ai encore le cœur qui bat fort. La mort m'a frôlé. C'était pas si grave. Je pense que je suis amoureux, d'ailleurs. De mon ennemi... C'est ridicule, j'ai l'impression de vivre dans ces fanfictions ridicules. Il me hait et je le hais pourtant... Pourquoi ? J'en aurai bien parlé avec vous mais... C'est pas trop possible. De toute façon, ça me passera vite. Je change sans cesse d'amoureux. Peut-être même que ce mot est inapproprié et que je suis juste attiré. Sincèrement, ce serait preferable... Oui, je vais me dire ça. Je ne suis pas amoureux de lui. Je ne l'aime pas. Je suis simplement attiré. Et d'ailleurs... Je vais garder ça pour moi, comme toujours. Vous avez pas besoin de savoir.

James se redressa et attrapa son livre. Il le fixa avec intensité, se demandant ce qu'il pourrait inventer d'amusant avec. Il l'avait fini il y a peu de temps mais n'avait pas vraiment envie de le laisser de côté. Il l'avait trop aimé pour ça.
  "Qu'est-ce que papa pensait de moi ?". Il tourna les pages rapidement et l'ouvrit. "Si vous voulez savoir ce qui se passe vraiment, suivez l'argent.". Le jeune homme sourit seul. Sa famille avait toujours aimé l'argent, le livre disait donc vrai. Il pouvait s'y fier.
   "Comment je réagirai si je retrouve mes lettres ? Celles que j'ai écrites pour papa. Et quelques fois, pour maman.". Les pages tournèrent à nouveau. "C'est amusant..." Le noiraud passa sa main dans ses cheveux en ricanant. Non, rien n'avait jamais été amusant, encore moins écrire ces lettres.
  Le jeune homme se releva en soupirant. Il avait envie de jouer à ce jeu avec Théodore.

James
Viens !

Théodore
??

James
Viens chez moi, j'ai un jeu à faire.

Il posa sa main sur son cou par automatisme. Le suçon avait disparu, c'était dommage.

**

- C'est quoi ton jeu ?

James tendit son livre devant lui et Théodore fronça les sourcils. Le noiraud soupira et entraina le brun sur son lit. Les deux jeunes hommes s'assirent côté à côte, le plus jeune posa le livre sur ses cuisses et demanda :

- Qu'est-ce que je pense de toi ?

Le brun ouvrit la bouche. L'incompréhension était lisible sur son visage. Il toussota tandis que James tourna les pages.

- "C'est un bien trop grand poisson pour toi."

Le plus jeune releva les yeux vers Théodore qui ricana. Il attrapa le livre, et, ayant compris, déclara :

- Ce que Kuy pense de toi actuellement, après ta fuite, il ouvrit le livre. "Ne m'emmerde pas."
- Le message est clair, James pouffa de rire et reprit l'objet. Que penses-tu de moi ? une page se présenta. "Tu t'es débarassée de ce mouchard avant de piquer la voiture de ta copine ?"

Le brun leva les yeux au ciel et saisit le livre avant de le poser plus loin. Il attrapa ensuite les mains de son ami et dit d'un air souffrant :

- Je l'avoue.
- Ordure.

James ricana et se releva pour reprendre le livre.

- Ton destin, il tourna les pages. "Fais attention." Hum... Attention à quoi ? Ah ! Non pas encore une voiture !
- T'en fais, je vérifie avant de traverser, une quinzaine de fois, ricana le plus âgé. Je ne veux plus finir à l'hôpital. Surtout si c'est pour rencontrer un enfoiré comme Lucas.
- Tant mieux, il lui tendit le livre.
- À moi ! Euh... Comment je réagirai si tu te mariais : "Les évenements en ont décidé ainsi, ou appelez cela le hasard si vous préférez."
- De toute façon, ce serait inquiétant que je me marie, sourit James. Voyons voir... il attrapa le livre. Comment vas-tu décrocher un contrat de mannequinat plus élevé ? il tourna les pages. "Vous l'avez piégée et abusé de sa confiance..." James ria et redonna le livre à son ami.
- Comment serait notre couple si on s'aimait ? le brun avait un sourire espiègle. "Je n'ai aucune chance avec elle, et cela n'a pas d'importance." il regarda James. Non, tu n'as aucune chance avec moi, Théodore pouffa de rire. Faut changer tes plans, James. On ne sortira jamais ensemble, il prit une fausse posture dramatique. Désolé de te détruire ainsi.

Le noiraud sourit légèrement quand même et répondit avec un air amusé :

- Mince.

Au fond de lui, son cœur s'était serré.

Livre exploité : Le crépuscule des fauves ; Marc Levy

C'était simpleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant