C'était simple

Elle va te brûler

En ce moment je me sens assez bien. Mon flirt avec Alexandre se passe comme je n'aurai jamais osé imaginer ! Il est fantastique... J'aurai tellement aimé que vous le rencontriez... Il est beau. Non, je vous jure, vraiment, sa beauté ! C'est inouï. C'est vraiment quelque chose à ne pas manquer. Avec lui je me sens aimé, je me sens enfin important. Comme c'est rarement arrivé. Évidemment, ma dernière copine était fantastique aussi mais c'est différent car Alexandre est le premier homme à me témoigner autant d'affection. Je suis réellement amoureux. Je ne sais pas combien de temps va durer notre flirt. J'espère le plus longtemps possible car j'aime cette relation, ce jeu de séduction qu'il y a entre nous. Une fois que l'un de nous craquera, on se mettra en couple. Et alors, ma plus grande peur deviendra celle de le perdre. Je veux pas le perdre. J'y survivrai pas.

James attendait dans sa voiture depuis une bonne demie heure. Théodore n'arrivait pas. Il ne répondait pas à ses messages. Cette situation commençait à inquiéter le jeune homme.
  James ouvrit sa fenêtre et respira un bon coup. Où était son ami ? Que faisait-il ? Allait-il seulement bien ..?
  Le regard du noiraud s'échoua sur la lune. Elle était présente sous la forme d'un croissant épais, complètement blanche. Il y avait beaucoup d'étoiles visibles et très peu de nuages. C'était un temps sublime et cette vue manquait souvent à James lorsqu'il y avait des nuages. Enfin, s'il pleuvait, ce n'était plus un problème car il aimait l'odeur de la pluie, son odeur et l'ambiance qu'elle dégageait. Mais les nuages seuls, il les détestait.
  Enfin. Pour en revenir à cette nuit là, tout était parfait. Le seul problème était l'absence de Théodore. Et c'était clairement le problème majeure car c'était son idée.
  James n'en pouvait plus d'attendre. Il se leva finalement et sortit de sa voiture. Le jeune homme commença à avancer dans la ruelle d'où Théodore arriverait certainement. Il savait qu'il viendrait à pied et que cette ruelle était sa préférée dans cette situation.
  Il n'entendait rien et ne voyait rien. Il n'avait donc aucun moyen de savoir si son ami était en chemin. Le jeune hésita à crier mais remarqua les lumières éteintes dans les maisons et y renonça. Tapage nocturne.
  James soupira et continua d'avancer. Qu'elle ne fut pas sa surprise en voyant Théodore, collé contre un mur en train d'embrasser un homme.

- Euh... Théo ?

James était légèrement bouleversé et un peu peiné. Bien que Théodore eut été clair avec lui il y avait une semaine en lui disant qu'ils n'étaient qu'amis, James avait l'impression que cette dernière semaine les avait rapprochés. Ils avaient été tellement ambigus...
  Cette scène provoqua un léger pincement au cœur de James, mais il prit soin de ravaler ses larmes. Il n'avait pas le droit de lui en vouloir même si son meilleur ami avait préféré embrasser quelqu'un plutôt que de venir à leur rendez-vous.
  L'homme collé à Théodore recula d'un pas en ricanant. James ne le reconnu pas mais il ne chercha pas non plus à le détailler. Il venait de s'apercevoir que son meilleur ami pleurait.
  James s'approcha de Théodore et fronça les sourcils. Que venaient faire ces larmes sur le visage de son meilleur ami ?

- Monsieur ? il regarda l'homme.
- Oui ?
- Que... Qui êtes-vous ?

L'homme ricana et passa une main dans ses cheveux blonds avant de répondre :

- Tu ne te souviens plus de moi, James ? Tant pis. Je me souviens bien de toi. Merci pour ce soir, Théodore, tes lèvres m'avaient manqué.

Théodore laissa échapper un sanglot et son agresseur partit. Le brun se laissa tomber accroupie et enfouit son visage dans ses mains. James le fixa et s'approcha de son meilleur ami avant de poser une main sur son épaule. Le brun se laissa ensuite glisser contre le mur pour s'asseoir sur le sol froid.
  Le noiraud n'osait pas encore parler, son aîné avait l'air trop boulversé pour ça. James trouvait tout de même le silence pesant bien qu'il fut animé par le bruit du vent s'engouffrant dans la ruelle.
  Un bruit de portières de voiture qui claquaient, un cri d'enfant joyeux, des clés qui tombaient au sol. Une famille bien vivante. Qui ignorait tout de ce qu'il se passait un peu plus loin. Un jeune homme au cœur brisé qui serrait son meilleur ami, en larmes, contre sa poitrine.