J'ai regardé la maison s'éloigner au loin. Je me souviens que je souriais mais je ne pleurais pas. Pas même de joie. Je regardais mon enfance et ses souvenirs qui s'envolaient. C'est comme si, d'un coup, mon corps s'était guéri. Plus de bleus, plus de cicatrices. Plus personne pour m'en faire. Papa est mort. Et moi aussi dorénavant, je suis mort pour vous. Ça me fait du bien. Je ne pensais pas que la mort pouvait être si libératrice... C'est agréable et c'est devenu positif pour moi. J'aime bien. Car ça me fait du bien. Beaucoup de bien. Et je pourrai le répéter à jamais. Je n'étais plus à votre service, à devoir souffrir et ne rien faire de mes journées à part me faire tout petit. Je ne m'en veux même pas d'écrire ça, franchement.
Ils étaient rentrés de Jeju depuis quelques heures seulement. James avait tout de suite invité Théodore à dormir chez lui. Il ne s'était pas encore décidé à rester loin de son amant.
Une nuit, trois nuits, une semaine, trois semaines ou plusieurs mois, peu lui importait tant qu'ils restaient ensemble.
Les deux jeunes hommes étaient couchés dans le lit du noiraud. Il était minuit passé, ils laissaient la fatigue du soir guider leurs gestes. Des gestes doux et affectueux. Des gestes qui faisaient du bien.
Dans la pénombre de la chambre, leurs doigts glissaient sur la peau de l'autre. Ils se souriaient pour faire passer cela pour de l'amour mais ils se désiraient en réalité plus qu'ils ne le montraient.- Tu as le torse froid, murmura Théodore. Tu vas être malade. Mets un t-shirt, ou la couette.
- Ne t'en fais pas, sourit doucement le plus jeune. J'ai un corps solide. Et puis tu le réchauffes, actuellement.Le châtain sourit, flatté et rassuré par ces paroles. Dans la pénombre, les deux jeunes hommes se regardaient amoureusement, sans vraiment bouger.
Tout était calme et paisible, pourtant il leur manquait quelque chose : la bouche de l'autre.
Une seconde glissa lentement. La tension entre eux était intenable. Ils s'embrassèrent soudainement, comme guidés par leur seule pensée. James aventura le bout de ses doigts dans la touffe de son copain tandis que ce dernier passait au-dessus.
Théodore posa un genoux de chaque côté de James et quitta sa bouche pour s'aventurer dans son cou. Le plus petit des deux pencha la tête en arrière, avide de sentir son homme en lui.
Il sentit que Théodore le marquait doucement, il était heureux de savoir qu'il aurait à présent une trace physique de leur relation.- Ton téléphone vibre, chéri.
Théodore se redressa avec un sourire moqueur, tendit le bras au-dessus de son copain et déposa le mobile de ce dernier sur son torse qui vibra au contact.
James l'attrapa en soupirant. Théodore n'aurait jamais dû y faire attention, James en était persuadé. Mais il le devint encore plus lorsqu'il découvrit le nom de sa mère affiché à l'écran.
00:32. Elle n'avait pas à appeler à cette heure-là, à moins que...
James décrocha alors rapidement, inquiet de savoir ce qui était arrivé à sa mère.- Mon fils ?
Il leva les yeux au ciel. De un, il détestait cette façon que Lucie avait de l'appeler. "Mon fils". Comme si cela devait prouver que James était bel et bien un homme.
Et de deux, elle n'avait absolument pas l'air d'aller mal.- Maman, t'as vu quelle heure il est ?
- Oui j'ai vu, donc tu vas demander à ton ami de ne pas m'embêter plus.Théodore haussa un sourcil et s'allongea à côté du noiraud qui, lui, s'assit. James demanda alors :
- Quel ami ? De qui tu parles ?
- Ton blondinet.
- Je... il réfléchit un instant. Braham ? Non, il est pas blond... Je ne vois pas.
- Moi ! cria une voix qui semblait éloignée du téléphone.
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C'était simple
RomanceUn mannequin, un danseur. Quel avenir pour eux deux ? ** James craignait d'entendre sa voix. Mais aujourd'hui, Théodore lui manquait trop. - Oui ? James ? Le cœur de James accéléra. Oui. Enfin il l'entendait.