1. Elle me parle

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L'auditoire est trop bruyante, le professeur ne sait plus quoi faire. Il enseigne et seuls les étudiants de devant semblent donner de l'importance au cours.  Dans mon coin , je scrute ces gens débiles qui ne comprennent rien à la vie , qui ne savent même pas pourquoi ils sont là.

Après plusieurs tentatives de calmer la salle, le professeur se contente alors de ceux qui sont à l'écoute, et plus particulièrement de Kimia , qui elle, ne décroche pas son regard du tableau, toujours dans cette posture droite et raffiné.  Sans m'en empêcher, je reste scotché à ce dos droit  . Ses cheveux sont tirés en arrière et un chignon retient sa grande touffe.

Kimia...

La plus belle sur toute l'étendue du campus, celle qui fait tourné la tête de tout le monde à son passage, même des plus sages.  Pourtant, cette fille est si...silencieuse. Elle n'ouvre sa bouche que quand il y a nécessité, excèlle dans tous les cours, n'a dans son entourage que trop peu de personnes.

En une journée, cette fille s'est faite une réputation dès son arrivé.  Elle n'est pas comme toutes les autres filles , elle dégage quelque chose en elle que je n'arrive pas à expliquer.  Je ne le nie pas , ce qui m'a attiré chez elle est sa peau foncée  à la nuance sombre, ses grands cheveux tels une forêt, sa bouche qui fait trois fois plus que celle des autres  , une bouche que j'ai rêvé un milliards de fois entrain d'embrasser ,  et ses yeux... Ses yeux qui captivent  n'importe quel individu.

Kimia est un mystère , de part sa facilité à séduire juste par sa seule présence les hommes, de les faire bander par sa démarche. Et j'en fais partie...

Le professeur est tout autant attiré par elle que n'importe quel autre garçon dans la salle. Il se rapproche même d'elle et lui donne des papiers de cours avant de crier à l'intention de tout le monde

- Comme tout le monde ne semble pas intéressé par le cours, vous avez tous un exposé à déposer dans une semaine sur les sujets que je vous enverrai, vous retrouverez le nom de votre binôme en bas du sujet , informe celui-ci avant de sortir en laissant la salle plein de protestations.

Je ne suis pas non plus ravi de la nouvelle, sachant que personne ne se connaît réellement ici et que nous sommes tous enclavés dans des groupes. 

- La loose, se plaint Fred à côté de moi.

Je regarde mon ami sans rien dire  avant de souffler de fatigue, replacer mes écouteurs et attendre que les étudiants quittent la salle. Kimia est bien évidemment l'une des premiers et comme d'habitude, j'ai envie de la suivre, de savoir ce qu'elle fait.  Elle disparaît sous mes yeux, me laissant remplie de frustration.

Après une heure de pause , les cours reprennent cette fois ci dans un calme apaisant, puisqu'il s'agit d'un cours donné par le directeur de discipline du bahut . Je me concentre moi aussi , sans pour autant donner trop d'importance.  Et quand la journée est à sa fin , on sent que tout le monde est à bout, personne ne veut rester ici.

Je me précipite , suivit de près par Fred vers la sortie pour ne pas à avoir rester être collé à Amanda. En sortant, et pour le nombre incalculable de fois, je me retrouve à passer la porte en même temps de Kimia.  Cette dernière, le regard fixé devant elle ne m'accorde aucune attention, je suis blessé , dois-je l'avouer.  Plusieurs fois j'ai voulu qu'elle me regarde, ne serait-ce même que par accident . Elle ne l'a jamais fait , du moins pas que je ne le sache. 

Je sors alors en soufflant de déception et la regarde, les yeux collé à ses fesses qui bougent à cause de son déhanché trop imposant.  Son physique, c'est de l'art.

Et sans m'en empêcher, je l'imagine nue dans mes bras ; je bande. 

La voix de mon ami m'interpelle

- Bro, rentrons chez nous. Je peux entendre mon lit m'appeler, fait celui-ci, les yeux rouges de fatigue.

- Attends moi deux minutes, je passe aux toilettes.

- L'appartement n'est pas à cinq minutes d'ici  !

- Vas-y alors, je lui dis, ennuyé qu'il réagisse comme un bébé

Fred ne se fait pas prier et tourne les talons pour rejoindre les appartements du campus .

J'ai vraiment envie d'aller me soulager, je n'ai pas le temps d'attendre de rentrer à la maison.  J'entre dans les toilettes et fais ce que j'ai à faire. 

Quand je sors, mon téléphone vibre ; c'est le maudit exposé que nou devons faire . 《 Developpez la réflexion du féminisme dans la société 》 . Devon Miller et Kimia Itura.

Kimia ?

Je crois halluciner, vraiment, je suis sûre d'avoir mal lu.  Pourtant, dans la millième lecture, je me rends compte que c'est vraiment son nom qui est écrit à côté du mien.

Mon coeur bat trop fort sans prévenir, je ne retiens pas ma joie et le stress qui monte en moi.  Comment l'aborder ? Me connaît-elle ? Sera-t-elle ravie d'apprendre qu'elle est avec moi ? Suis-je vraiment au niveau de faire un exposé avec elle ?

J'ai peur, peur de la décevoir.

Alors que je stress comme un intello coincé, une silhouette se place devant moi et je ne remarque qu'après un moment qu'elle veut s'adresser à moi.

- Devon , tu as reçu le message ? Me demande-t-elle naturellement.

À l'entente de mon prénom dans sa bouche, je sursaute et met ma main sur ma poitrine

D'où elle connaît mon prenom ?

Et depuis quand elle me parle ? 

Je reste devant elle , balbutiant des mots que je ne comprends pas ; cette dernière ne semble pas dérangée, elle s'approche même et dépose sa main sur mon bras. 

- Ça va ?

- Euh je...je...oui ça va , finis-je enfin par dire en reculant pour qu'elle ne me touche plus.

Son contact est electrifiant, il m'a fait un effet brutal.

Ses yeux d'un brun normal me scrute sans une once d'inquiétude malgré son comportement d'il y a quelques secondes.

- Je suis avec toi , elle dit quand je deviens plus calme extérieurement.

Sa phrase est résonne malgré moi différemment dans ma tête.

- Tu dis ?

- Je suis avec toi pour l'exposé, répète-t-elle en souriant cette fois.

Cette fille est magnifique, elle me trouble. 

- Tu es vraiment bizzare toi , me fait-elle savoir . J'aurais aimé commencer ce soir même, mais il se fait tard et je ne connais pas ton programme.  On pourrait le faire demain après midi vu qu'on aura pas cours ?

Je fronce les sourcils, ayant remarqué quelque chose dans sa façon de parler : elle a un accent. 

Je ne me suis jamais rendu compte de ça,même si c'est bien normal, on ne s'est jamais parlé.

- Demain, on commence, je lui répond en souriant aussi.

- Ça te dérange pas si on le fait chez toi ? Ma coloc prendra l'appart'

Kimia va venir dans mon appartement...

À cette pensée, j'en frissonne.

Je lui réponds par un hochement de la tête, incapable de prononcer un mot.

Après quoi , elle me souhaite une bonne soirée et s'en va sans se retourner.

Je m'adosse au mur et reporte ma main sur ma poitrine, mon coeur bat toujours trop fort.



Kimia/1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant