12. Éternité

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Chocolat blanc ou chocolat noir ?
Ils sont tous tellement délicieux à en pleurer d'émotions que je n'arrive tout bonnement pas à choisir.

- Pourquoi tu te crées des dilemmes inutiles ?  Prends les tous carrément , râle Fred en déposant des boites de conserve dans le panier.

Je ne prête pas attention et continue à regarder bêtement les emballages de chocolats posés sur l'étagère. Et puis, Fred a raison ; pourquoi je ne dois qu'en choisir qu'un ? Il y a en a pour tous les goûts et tous sont bons.  Je glisse donc au moins  quatres paquets de chocolat avant de rejoindre mon ami qui visite un autre rayon. Nos provisions sont à sec et nous sommes venu nous recharger dans cette petite supérette pas loin de la maison avant de squatter une petite fête organisée sur le campus.  Du moins, Fred ira, mais pas moi.

Je n'ai pas envie d'y aller.  Je n'ai pas envie de me bourrer la gueulle jusqu'à pleurer et dévaler mes émotions à un inconnu qui pourrait se servir de mes mots contre moi. Je n'ai pas envie de faire semblant de m'amuser alors que ma tête n'y sera pas. Je n'ai pas envie que des filles me collent toute la soirée pour que je couche avec . Je préfère rester à la maison, déposer mes fesses dans le doux canapé et matter un match qui m'ennuirait sûrement.  Je n'ai envie de rien faire et ne veux même pas me forcer à faire quelque chose.

Je n'ai envie de rien.

Depuis des semaines, je cache tant bien que mal ma peine, même si par moments , certains de mes proches le remarque.  Quand ils me demandent ce que j'ai,  je leurs réponds avec détachement que je stress juste un peu pour les examens qui arrivent dans un mois ; puis ils se taisent.  Ils ne demandent plus rien pour mon plus grand bonheur.

- On a tout mit ? Demande Fred qui vient vers moi. 

Je hoche simplement la tête et nous nous dirigeons vers la caissière qui commence son boulot. Pendant ce temps, les mains dans les poches, je tapote mon pied en faisant le tour de la supérette des yeux pour regarder ceux qui s'y trouvent .  Mes yeux se posent sur mon colocataire qui a l'air de me fixer pendant un certain moment déjà. Je fronce les sourcils .

- Qu'est ce qu'il y a ?  Je lui demande

Fred à l'air sérieux, puisqu'il a le visage fermé et me regarde durement. 

- Non rien, lache-t-il avant de détourner les yeux.

Il m'agace quand il est aussi sérieux ce gars.  Ça ne lui ressemble pas . Quand il est ainsi, c'est qu'il a quelque chose à dire mais qu'il réfléchi s'il peut le faire. Le trajet vers  la maison se fait alors en silence avec pour seul bruit , la voix de Jaymes Young  qui nous chante "Infinity". Puisque que je suis du côté passager , mon regard se perd à l'extérieur sans réelle pensée.  Cette chanson me trouble plus que autre chose.  Elle parle d'un amour qui existera toujours et qui se battra contre tous.

Je me perds, je ne sais plus ce qui se passe dans ma vie.

Quand on arrive chez nous, on range nos provisions dans les placards avant de m'affaler lourdement dans le fauteuil qui m'acceuille avec tout l'amour que je mérite.  Fred monte directement à l'étage pour se préparer puisqu'il est déjà vingt heures passé. Il redescend quelques minutes après, habillé simplement.

- Tu es tellement beau, souris-je quand il est dans mon champ de vision. 

Il roule des yeux,amusé par ma réplique. 

- Tu es sûr que tu veux pas venir ? Demande-t-il sérieusement  alors qu'il est à la porte

- Non , réponds-je avant de reporter mon attention à la télé.

Je l'entends se rapprocher de moi pour s'assoir à côté. 

- Tu peux pas rester comme ça plus longtemps , déclare-t-il. 

Kimia/1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant