10. Ultimatum

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Je suis finalement allé faire ces examens après les supplications de Fred et de ma conscience. La peur que j'ai ressenti pendant ces trois semaines  était suffocante.  Je me suis imaginé mille mauvaises choses.  Cette fille , Allyson ; m'a peut-être laissé une maladie peut-être même le SIDA ou elle est peut-être tombée enceinte. Ma peur n'a fait que s'accroître puisque cette dernière ne s'est pas présenté ces trois semaines, laissant mon imagination prendre le dessus.

Et pendant trois semaines, ma fierté en à aussi pris un coup. Nous nous sommes carrément évité ; du regard, du touché, de tout. Cela m'irrite puisque je me suis déjà excusé et normalement, elle aurait dû accepter mes excuses directement bien que maintenant, je la comprends un peu. Elle a peur pour sa vie. Pourquoi elle parlerai à quelqu'un qui a peut-être le SIDA ? Sauf que la situation me dérange beaucoup. Plus de trois mois collé-serré pour que une "infidélité" vienne tout gâché ? C'est frustrant. 

Je ne ferais pas le premier pas, est la chose que je me suis répété ces quarante-huit heures. Mais c'est impossible de ne pas penser à elle, c'est carrément une torture.  De son côté, il n'y a rien qui se passe.  Pas un regard, pas un geste qui pourrait montrer qu'elle pense à moi; rien du tout.

J'ai plus besoin d'elle, qu'elle de moi.

Une main se pose sur mon genou, ce qui me fait sortir de mes sombres pensées.  Fred, tête penchée et sourire forcé collé au visage m'encourage à entrer dans le bureau du docteur qui vient de m'appeler par le biais de sa secrétaire je présume. 

- Allez mon pote, m'encourage-t-il.

Je me lève alors avec la force d'un enfant mais m'arrête en pleine marche pour me retourner vers lui.

- Je n'ai pas envie d'y aller seul. 

Fred ne se fait pas prier, il me suit derrière.  Je n'ai pas envie d'être seul face à un homme qui connaît déjà mon état, un état qui pourrait me faire pleurer. 

Quand nous nous introduisons, l'homme aux lunettes nous scrute en souriant. Est-ce un bon signe ?

- Alors Devon, comment tu te sens ? Me demande le docteur, mon dossier dans ses mains.

- Je veux juste savoir si j'ai attrapé un truc, reponds-je de manière sèche pour cacher ma peur. 

Le docteur ne perd pas temps pour sortir un papier dans l'enveloppe. Mon coeur s'arrête complètement de battre.  Tel le bon compagnon qu'il est, Fred repose sa main sa main sur ma cuisse, attendant comme moi le verdict final.  Le docteur est silencieux, sa tête plongée dans la lecture.  Il prend beaucoup de temps à réagir, me donnant l'envie de m'evanouïr. Il retire enfin ses lunettes avant de me regarder.

- S'il vous plaît, dites quelque chose, le supplié-je impatient.

- Vous n'avez rien, répond-t-il finalement.

Je souffle de soulagement en mettant ma main sur ma poitrine.  Je n'ose sourire cependant, ce serait une joie démesurée; puisque le docteur ne semble pas comprendre. Je regarde mon ami qui lui, montre toutes ses dents.

- Vous pouvez me rappeler la raison de ces analyses ?

- Euh...et bien, je... Je voulais juste savoir si je vais bien.  J'veux dire, en tant que jeune, ce sont des test à faire de temps en temps, vous ne pensez pas ?

Je refuse de lui dire que j'ai couché avec une fille au hasard. 

- En tout cas, merci beaucoup docteur, fait Fred en levant.  T'as raison, ce sont des tests à faire de temps en temps.  J'y penserais aussi .

À mon tour , je remercie le docteur avant de quitter pour de bon ce bureau qui shlingue les médocs. Dehors, l'air frais à une nouvelle saveur pour moi.  Fred le remarque, il se moque.

Kimia/1&2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant