Chapitre 78 : Je n'ai plus un ami, mais un frère

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Avec Jean, je me suis rendu compte qu'on est bien plus que des amis.

Et oui, vous l'avez bien compris !

Nous sommes des frères. Nous sommes des bro, comme on dit dans le milieu. Ou deux fauves dans la rue.

Et ça tombe bien, nous avons un combat de rue à mener... Un octogone contre le connard de corona dans le parking d'Auchan. On lui a donc donné rendez-vous un mercredi impair, soir de pleine lune, en Mercure rétrograde et SpaceX ascendant. Pour bien nous accompagner, l'autre clodo qui chante attend avec nous dans le parking.

— Connard de Coronaaaaa !

Oui, il chante. En fait, c'est insupportable. Jean se bouche les oreilles avec ses mains et pleure des larmes de sang.

— Bon, le clodo, tu es viré, finis-je par dire.

— Quoi ? hurle-t-il d'une voix vraiment méga très aiguë.

— Allez ! Ça dégage !

Je le balance dans la poubelle.

— Bon débarras !

— Merci Emmanuel, me remercie Jean.

Il a un doux regard quand il me dit ça. Il est mignon.

— Je t'en prie... Et au fait, tu peux m'appeler Manu.

Il rougit. Il est mignon.

— Bon, il a dit quand il venait corona ? lui demandé-je en regardant ma montre.

— Bah... Je crois pas.

— Bon... On attend du coup.

On attend et on se regarde dans le blanc des yeux. Le blanc de ses yeux rougit. Il est mignon.

— Peut-être qu'il a pris le RER et qu'ils font encore grève.

— Quoi ? Ils continuent leur grève ? hurlé-je.

Soudainement, un stag— employé sort d'un buisson.

— En effet ! Ils continuent de faire grève ! Il y a désormais les gilets vert néon pour défendre leur droit de rouler sur les plots VLC et de péter en conduisant aux heures de pointe !

— En même temps, ils ne travaillent plus depuis si longtemps, il va falloir que je les renvoie travailler. Ils iront mieux après ça.

Je dis tout ça, la main sur le cœur. Mon stag— employé est d'ailleurs en train de m'admirer.

— Donc on arrête le confinement ? me demande-t-il en penchant sa tête comme un abruti.

— Oui. Surtout que ce connard de corona ne s'est pas pointé ! Prévoyez un discours pour mes fans demain !

— Très bien.

Il sort un bloc-notes et écrit dedans.

— Mais vous n'avez de téléphone pour le noter ?

— Non. Je l'ai mangé.

— Ah d'accord...

Stag— employé de merde.

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