Chapitre 87 : J'ai suivi un mauvais plan

58 11 6
                                    

OUI ! On est chaud chaud chaud !!!

--


Bon.

Peut-être que j'aurais dû écouter en entier l'idée de mon stag– employé. Parce qu'il m'a embarqué dans une étrange réunion de gens très bizarres. Il m'a d'ailleurs dit de mettre un imperméable motif camouflage et un chapeau haut de forme. Et j'ai accepté, seulement dans l'espoir de voir un cordon bleu.

— Ils sont où les cordons bleus ? finis-je par lui demander, agacé.

— Chut !

— Tu me dis pas chut ! Non mais oh !

— Ils seront amenés plus tard. Pour l'instant, on doit faire comme si on était vraiment là.

— Mais on est là justement.

— Oui.

Il me regarde bizarrement. Puis il s'assoit.

— Tu fais quoi là ? lui demandé-je.

— Je m'apprête à écouter le discours.

— Quoi ?

— Assieds-toi.

— Tu me donnes pas d'ordre ! Non mais oh ! Je vais pas te la signer ta convention de stage !

Il commence à se décomposer face à cette menace.

— Je vous promets que vous aurez des cordons bleus ! Je vous le jure ! Vous les aurez ! Par pitié ! Mais juste, écoutez-moi pour avoir vos cordons bleus !

— Qu'est-ce que je ferais pas pour des cordons bleus...

Je l'écoute et m'assois. Mais je le regarde mal tout le long. Je lui lance toutes les cinq secondes et trente millièmes de seconde un regard désapprobateur. Vraiment insupportable ce gamin.

Soudainement, quelqu'un déboule sur scène. Et soudainement, je la reconnais. Oui, je connais cette femme blonde. C'est une de mes adversaires. Une qui perdrait prochainement contre moi.

PÉCRESSE !

J'ai envie de lui jeter mon chapeau à la gueule mais mon stag– employé m'en empêche en s'emparant mon poignet.

— Non ! Nous devons rester discrets ! chuchote-t-il.

— Pourquoi tu chuchotes ? lui demandé-je en chuchotant également.

— Pour être discret !

— C'est pas discret du tout !

— DEBOUT !

On se tourne vers la personne qui vient de hurler ça. PÉCRESSE ! Pourquoi elle demande aux gens de se mettre debout ? Pourquoi ?

Et les gens l'écoutent ? Mais pourquoi les gens l'écoutent ?

— Faut se lever ! me chuchote mon stag– employé.

— Mais c'est pas discret !

— Si on fait pas comme les autres, ça va pas être discret !

Je l'écoute et je me mets debout. Mais pourquoi on doit se mettre debout ? Je préférais être assis et dormir moi !

— Merci de vous être mis DEBOUT !

Elle a vraiment rien à dire. Peut-être que j'aurais dû débattre contre elle.

— Je suis DEBOUT face à l'adversaire ! Pas comme Emmanuel Macron qui n'était pas DEBOUT dans le débat !

Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?

— Mais je suis debout ! chuchoté-je.

— Chut !

— Chut toi-même !

Elle continue son discours qui n'a aucun sens. Mais elle est contente d'être debout. Ça doit probablement être dans son slogan. En même temps, je n'ai rien lu ni de son programme, ni de son slogan, ni de son site internet. En même temps, qu'est-ce que j'en ai à foutre ?

— C'est le moment ! m'indique mon stag– employé en chuchotant un chuchotement.

Il quitte l'assemblée et se faufile parmi la foule tel un asticot. Bon, peut-être qu'il mérite que je signe sa convention de stage s'il se bouge comme ça dans la foule. C'est assez incroyable.

Je le suis et il m'emmène dans une pièce à l'arrière.

— C'est ici ! lance-t-il en s'arrêtant.

— Mais y a rien ici !

— Si ! Il y a une poubelle !

En effet, il y a une poubelle.

— Et ? lui demandé-je en arquant un sourcil tel un youtubeur suspicieux.

— Les cordons bleus sont dans la poubelle !

— Pardon ?

— Oui ! Ils ont jeté tous les cordons bleus donc on peut les récupérer !

— T'as cru que j'étais un clochard ?

— Mais monsieur... Je peux pas avoir mieux avec les APL que vous avez réduites et mon logement du CROUS–

— J'en ai rien à foutre de ta vie ! Tu es viré !

Il pleure. Je lui tourne le dos. Je m'en vais. Encore un qui m'a déçu...


C'est mon ProjetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant