Johanna | Chapitre 1

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« Elle ne progressera pas tant qu'elle ne le voudra pas. Je ne peux rien y faire. »

Je vous présente madame Leila Jenkins. Jeune femme magnifique, blonde, yeux verts émeraude. Elle avait tout de la perfection, jusqu'au jour fatidique ou l'entité supérieure régissant notre monde à décidé que personne n'est parfait. Depuis ce jour, madame Jenkins est ma psychologue attitrée a la clinique. Personne n'est parfait. Ni elle, ni moi ne sommes parfaites. Ma mère tant aimée qui passe ses journées a me demander comment ça va, si je vais bien, ce que je veux faire, non plus. Mon père qui a réussi à négocier avec la fac pour que j'ai mon année sabbatique le temps de reprendre des forces, non plus.

Quand je n'étais alors qu'un embryon (qui il faut le dire était à l'image des autres embryons, c'est à dire affreusement laid) dans l'utérus de ma mère, mes deux parents ont décrétés que nous irions habiter Orlando, pour une raison qui m'échappe. Pour tout dire, notre maison de Portland m'aurait tout à fait convenue, si je l'avais connue. Mais Orlando leur semblait plus.... Quelque chose. Peut-être ont-il déménagé afin que j'ai une chambre car notre maison de Portland avait pour ainsi dire une seule chambre. Notre maison d'Orlando, elle, comportait trois chambre ! Investissement qui ne s'est révélé utile qu'après 1 an et demi, puisque je n'ai pu disposer de ma chambre qu'après cette période, et la troisième chambre de notre logis ne s'est révélée utile que 5 ans et demi plus tard, quand ma petite sœur a pu quitter la chambre maternelle à son tour, à l'âge d'un an et demi. Depuis le début ils savaient que je ne leur suffirai pas en somme.

Ma famille était donc constituée de deux parents, Zack et Manon Tunningam, ayant eu deux filles, Johanna et Cassie Tunningam. Une petite famille normale vivant dans leur petite maison paisible d'Orlando, avec leur petit jardin, et leur Chienne : Caramel qui court dans tous les sens pour jouer avec nous.

Il s'agit donc de l'histoire d'une famille banale, on ne peut plus normale sans aucun secret sombre ou pénible. Enfin voila la version de mes parents. Ils veulent évidemment ressembler à la famille américaine modèle. Mais la réalité est toujours plus sombre. Caramel par exemple, court dans tout les sens , effectivement, mais elle ne le fera bientôt plus parce qu'elle a un cancer, et que l'on a pas les moyens de la soigner. Et pourquoi la famille modèle américaine vivant Orlando avec une belle maison n'a-t-elle pas les moyens de payer les traitement de cette pauvre Caramel ? Parce qu'il y a maintenant 4 mois, l'aînée de deux sœurs représentée par ma personne, Johanna Tunningam a attenté à sa propre vie. Elle à sauté d'un pont. Cela n'a pas suffit a tuer la jeune Johanna, puisqu'elle est toujours la, et qu'elle suis des soins intensifs dans la meilleure clinique de la région. Soins qui sont premièrement excessivement cher, et deuxièmement ridiculement inutiles et ennuyeux.

Pour tout dire, les moments les plus trépidants de ma nouvelle vie sont les moments où je croise Nick Robinson, en allant à mon entrevue journalière avec Leila Jenkins. Il passe juste avant moi, ce qui fait que j'ai la chance de le voir pendant environ 7 secondes et 3 centièmes quand il quitte le bureau de Mrs Jenkins. J'ai fait mes petites recherches personnelles, et il est ici depuis 3 mois, soit un de moins que moi, le veinard.

Enfin pour revenir à ce bilan négatif venant de Mrs Jenkins, nous sommes aujourd'hui le 28 Février, soit l'anniversaire de mon 4ème mois en prison. Je ne comprend pas très bien la logique de ce procédé. Tout les mois, le jour où nous sommes arrivé dans cette clinique, Mrs Jenkins convoque nos parents pour ce qu'elle appelle un « Bilan des avancées mensuelles ». Quand je lui ai demandé quel effet elle espérait voir sur ses patient, elle m'a répondu avec son habituel et horripilant sourire que de cette manière nous pouvons nous rendre compte que le temps passe et que le passé est derrière nous, que nous ne devons pas rester bloqués à l'intérieur. Je n'ai jamais réussi à la surprendre en train d'arrêter de sourire. Encore un de ses procédés psychologiques à la con. « Il faut stimuler vos neurones miroir ! » disait-elle toujours. Selon elle, si nous étions entourés de gens qui souriaient, cela nous poussait à sourire et le fait de sourire nous rendait heureux. Le travail de Mrs Jenkins dans cette clinique consistait donc principalement à essayer de nous faire sourire pour nous faire aimer la vie pour que nous n'attentions plus à la notre. Et tout ici était la pour nous faire oublier que nous avons le pouvoir de nous enlever la vie. Les barreaux aux fenêtres pour nous empêcher de sauter, l'absence totale de rasoir ou de ciseaux ou de n'importe quel objet pointu ou tranchant d'aucune sorte. Nous ne pouvions de la même sorte pas utiliser des feuilles sans la présence d'un médecin où d'un responsable. Oui ! Cette partie la est drôle. Quand nous étions pris en charge dans cette , nous perdions notre responsabilité. Nous n'étions « plus majeurs ». C'est ainsi que j'ai fêté mes 21 ans dans cette clinique , sans pour autant « devenir majeure ». Pour reprendre Mrs Jenkins, nous prenions le poids de notre responsabilité légale et nous le déposions dans un pot à l'entré, pour ne le récupérer que lorsque nous serions prêt. Autant dire que certains d'entre nous étaient là depuis longtemps ... Nous ne pouvions entrer ici qu'en étant mineurs. Certains d'entre nous avaient 24 ans. Cela faisait donc 3 ans que leur responsabilité légale les attendait dans le pot de Mrs Jenkins. Personnellement, à leur place, j'aurai trop peur que la femme de ménage ait pris ce pot pour un pot de chambre et l'ai vidé.

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