Johanna | Chapitre 4

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Deux semaines plus tard, Madison à mis fin à ses jours. Là, je du avouer, que je me demandais comment elle avait réussi son coup. Elle avait réussi à sauter du toit. Il faut savoir que le toit était entouré d'une barrière de trois mètres de haut. Totalement lisse. On ne pouvait pas l'escalader. Son suicide resterais donc une prouesse inexpliquée Mrs Jenkins mis aussitôt en place un groupe de dialogue ou je fus contrainte d'aller. Nous avons échangé sur comment nous nous sentions, chacun rajoutant au mélodrame en expliquant ce que Madison avait fait de formidable ici. Pur ma part, je n'avais rien dit. Je ne savais absolument pas qui était la personne qui partageais ma chambre. En deux semaines, nous n'avions as échangé un mot, ni même un groupe de discussion. Je ne m'y étais pas rendue depuis deux semaines. J'avais transité de ma chambre au self, à la salle de consultation, au toit. J'avais erré durant deux semaines, sans nouvelles de Caramel, Cassie ou de mes parents, sans nouvelles de personne. Mrs Jenkins avait pourtant essayé de m'en donné, mais j'avais alors bloqué les écoutilles. Refusant catégoriquement toute tentative pour me rapprocher de mon père. J'avais alors dit à Mrs Jenkins que je travaillais sur un gros projet artistique pour qu'elle me foute la paix. Elle m'avais alors encouragé à continuer, et m'avais demander à le voir en avant première, le tout enrobé dans du bla bla psychologique.

Mon gros projet artistique lui était véridique. J'étais bel et bien en train de travailler sur un gros projet. Chaque jour je peignais quelque chose de différent. Une personne de la clinique, ma vue du toit, ma vue du self... Je peignait ce que je voyais et le mettais dans un classeur, accompagné d'une lettre. J'avais peint chacun des patients habituels, Mrs Jenkins, les deux médecins qui venait vérifier tout les jours que j'étais bien en vie, une femme enceinte, un cancéreux en pleine chimio, un nouveau né une infirmière pédiatrique, Cassie, mes parents, le pont fatidique, et plein de vues de la clinique. Il ne m'en restait que deux à faire. Caramel, et moi. Je les ferait en deux jours. Ce matin la, le lendemain de la fin de ma colocation, Mrs Jenkins vint dans ma chambre. J'étais en train de peindre Caramel en aquarelle. La voir aussi démunie dans ma chambre me fit tomber la mâchoire. Elle arborait une mine triste à pleurer. Comme quoi tout est possible... Elle vint s'asseoir sur le lit de Madison, face à moi et me dit : «

-Tes parents sont la, avec ta sœur. Tu vas aller leur parler. N'essaie même pas de dire non, je n'ai pas envie de ma battre »

Interloquée, j'obéis et pris le chemin du hall. Ce n'étais pas normal qu'ils aient le droit de me voir aujourd'hui. Quelque chose n'allait pas.

Après la rencontre avec mes parents, je suis retournée dans ma chambre. Lessivée. Vide de tout. « Caramel est morte » Cette phrase résonnait en moi comme un gong dans un temple. Elle est morte. Il m'était impossible de retenir plus longtemps mes larmes. Je fondis sur mon lit et me déversais dans mon oreiller réalisant que c'était la première fois que je pleurais depuis mon arrivée ici.

Le lendemain matin, je pris la direction du toit, mon classeur et mon aquarelle sous le bras. Pendant quatre heures je peint mon autoportrait en aquarelle. Devant un levé de soleil splendide.

A midi je pris la décision de manger avec tout les autres patients de Mrs Jenkins. Et nous avons mangé tous ensemble, en discutant de tout et de rien à la fois. Ce fut reposant.

Je suis sur le toit. J'ai fini mon autoportrait, j'ai écrit le texte associé, et me voila la où elle se trouvait il y a deux jours. J'ai eu du mal a trouver cette faille. Cette porte sur la barrière, pour l'entretient. Je tient ce classeur entre mes mains, avec trois semaines de travail dedans. Je regarde au loin. Le ciel est rose et bleu. De petits nuages parsèment l'étendue infinie. Je prend une profonde inspiration, et regarde ma montre. Il me reste environ trente seconde avant qu'ils arrivent grâce à leur camera de sécurité. Je goûte l'air frais qui m'entoure. Le froid galvanise mes papilles. Je sens ma poitrine se gonfler et se vider de son air, je sens mes veines palpiter. Je ferme les yeux. Je déguste cet air.

Un claquement sec se fait entendre. Des bruit de pas pressés derrières moi, des cris, on m'appelle. Je pose le classeur à ma droite sur le muret, et me penche suffisamment pour basculer dans le vide. Le vent me fait perdre le contrôle de mes membres. Je me laisse aller, comme une feuille prise au vent comme

IndividuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant