Deux semaines plus tard, Madison mit fin à ses jours. Ce fut un choc. Je dois bien avouer que j'aurais aimé savoir comment elle avait fait son coup. Les médecins ne nous donnaient aucune information.
Dans les jours qui suivirent, de nombreuses thérapies supplémentaires furent organisées. Des thérapies particulières. Leila Jenkins ne voulait prendre aucun risque. Nous devions nous y rendre, et nous n'avions pas le choix. J'ai assez vite supposé qu'elle adaptait son comportement à chacun d'entre nous, pourtant, quand j'ai passé le seul de la porte pour ma première thérapie post-Madison, Leila Jenkins, psychologue agrée, ne souriait pas. Pour la première fois, elle avait l'air profondément blessée, mais surtout, pour le première fois, elle paraissait complètement sincère avec moi.
« C'est en cela que je pense pouvoir dire que Madison m'a sauvée la vie. La vie de chacun est précieuse. Vous avez le pouvoir de changer les vies des personnes autour de vous, sans forcément vous jeter du toit. »
De petits rires s'élèvent de l'assemblée.
« Je vous remercie de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Je vous souhaite une bonne journée. »
Les flash éclatent. La foule se presse contre les barrières tandis que je sors de scène, en tendant devant eux les prospectus ornés de mon visage souriant, montrant du doigt mon diplôme de psychologue. J'en signe quelques uns avant de prendre congé.
Exténuée, je m'installe dans ma loge sur mon canapé, et promène mes yeux sur la pièce exiguë. Ils s'arrêtent sur un cadre photo. Je m'en saisie et la regarde avec amour. Sur la photo, une jeune fille fait un grand sourire en tenant dans ses bras une chienne dorée, la langue tirée. La dernière photo que j'ai de Caramel. Je la serre contre mon cœur et ferme les yeux.
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Individu
RandomUne nouvelle "Johanna" et une courte pièce de théâtre "Tu es partit trop vite pour me voir dans le rétroviseur" avec une série de texte au centre, tournant autour de la même pensée. Qui suis-je? Johanna: Je suis suicidaire, ce n'est un secret pour p...