Le Souffle Du Temps ( Tome 1 )

Chapitre 17 : Monstre

"Je ne cherche plus les monstres sous mon lit depuis que je sais qu'ils sont en moi"
Dooz Kawa

2002 :

- Malfoy ?

- Ouais, c'est bien moi.

- Je ne te laisserai pas entrer, fit Harry, agacé.

On entendit un long soupire traverser la porte, et le blond continua :

- Je sais que tu as besoin de temps pour ruminer le fait d'être devenu un "monstre" ou je ne sais quelle idiotie tu as inventé pour que tu rumines ainsi, mais j'ai des pistes sur qui aurait pu tuer Tonks.

Harry ouvrit lentement la porte sur Malfoy, se remémorant la scène horrible avant leur départ du Square Grimmauld.

Flashback :

Une silhouette couchée au sol s'offrit à la vue des deux membre de l'Ordre du Phénix. Et avant même que Harry n'est eu le temps de l'identifier, Drago murmura, horrifié :

- Tonks ?

Harry sentit un frisson d'horreur lui parcourir le corps, alors que sa mémoire n'avait même pas encore pu enregistrer l'information, il se jeta prêt d'elle.

- Tonks ? demanda-t-il doucement. Réveille-toi... Je t'en prie. C'est sérieusement pas le moment de faire une blague de ce genre. Réveille-toi, aller...

- Harry, fit Drago derrière lui.

Les larmes coulaient sur ses joues sans qu'il ne le sente, et il continua, sa voix se brisant peu à peu :

- Ton fils t'attend en bas. Je sais que t'es une bonne comédienne, mais c'est pas le moment....

Il sentit une main se poser sur son épaule alors que Drago répétait :

- Harry...

Celui-ci leva la main, et poussa une mèche de cheveu recouvrant le cou à Tonks avant de poser lentement sa main sur celui-ci, tout cela avec des gestes tremblants :

- Réveille-toi...

Il réalisa qu'aucun battements ne se faisait entendre. Tremblant encore plus violemment, il répéta en posant sa main sous son nez, essayant de capter le moindre souffle.

- Tonks ? Ton fils t'attend en bas... Reviens... Aller, réveille-toi.

Un hoquet le prit, et Drago se décida enfin de parler :

- Elle ne se réveillera pas, Harry.

Harry se tourna vers lui, les yeux se fixant sur son visage, ne réalisant toujours pas. Il remarqua à ce moment-là que Drago pleurait, et posa une main sur son propre visage, puis sentant les larmes qui coulait dessus, il murmura :

- Elle est morte.

- Oui, Harry. Tonks est morte aujourd'hui.

○

1976 :

- Aries !

Il ne s'arrêta pas pour autant. Il accéléra même son rythme, essayant de fuir la personne qui le suivait. Ou au moins de les emmener dans un autre coin désert du château.

- Aries !

Celui-ci décidant que fuir plus longtemps ne servirai plus à rien, se retourna et demanda :

- Que je veux-tu, Sirius ?

Sirius s'arrêta brusquement, l'air essoufflé. Il bredouilla :

- Où... Où... Avais-tu... Disparu... Pendant ce mois ?

Sirius se redressa enfin, l'air d'avoir récupéré un souffle plus régulier, et regarda Aries dans les yeux.

- J'ai eu un problème. À cause d'une maladie. Je suis partie à Ste Mangouste, et y suis resté pendant deux semaines. Enfin, j'ai fini mon été dans le Chaudron Baveur. Pourquoi cela t'importe ? De toute manière, je devais partir dès le lendemain.

Le garçon aux yeux gris fronça les sourcils, et s'écria :

- Je me suis inquiété pendant tout le mois dernier, je n'ai reçu aucune nouvelle de toi !

- M'as-tu envoyé une lettre, un message ? A-t-on envoyé des recherches afin de me retrouver ? Non. Alors, je pense qu'il est normal que tu ne sois rien reçu, répliqua sèchement Aries.

Sirius regarda le sol sous ses pieds, et fit en relevant la tête :

- Tu es...

- Ton frère, oui, je le sais. Que tu n'es pas de nouvelle de moi ne te tueras pas, tu n'en as eu aucune pendant ses cinq dernières années.

Aries se remit en marche, plus lentement cette fois, permettant à Sirius de le suivre.

- Tu le dis comme si c'était ma faute !

- Tu insinues que c'est ma faute ? Qui est celui qui c'est éloigner ? Qui m'a rejeté dès notre entrée à Poudlard ? Qui m'a harcelé pendant ma scolarité à Poudlard ? Si ce n'était pas Severus, c'était moi. Qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter ça ?

Étant arrivé face au mur de Serpentard il lança un sort d'insonorisation avant de prononcer le mot de passe et d'y pénétrer, laissant Sirius, ne savant pas comment interpréter ses mots, derrière lui.

○

Aries rentra en trombe dans la salle commune, et elle l'entendit dire :

- Quel idiot tu es, Sirius.

Elle hésita quelques secondes avant de lui demander :

- Tu viens de voir Sirius ?

Il se tourna, l'air étonné vers elle, puis après l'avoir évalué d'un regard, il se laissa tomber prêt d'elle.

- Et je viens d'avoir une énième preuve qu'il est un grand imbécile.

- Ce n'est pas comme si c'était la première fois, fit Narcissa en se détendant légèrement, voyant que Aries semblait enclin à parler. Qu'a-t-il fait cette fois ?

Il soupira, fermant les yeux.

- Rien de si spécial. Il m'a juste agacé.

Il ouvrit les yeux, la regarda puis répliqua :

- Tu es quelqu'un d'étrange, Narcissa. Je ne te comprends pas.

- Certes, il est vrai. Nous ne nous comprenons plus à présent. Plus autant que lors de notre jeunesse où nous étions inséparables.

Aries songea qu'il n'avait pas encore reçu de souvenir de jeunesse sur Narcissa. Il rétorqua en se levant :

- Devrions-nous regretter cela ?

- Peut-être, peut-être pas.

Elle hocha la tête vers lui et lui souhaita :

- Bonne nuit Aries.

- À toi aussi, Cissa.

Il la vit hésiter une nouvelle fois, avant de lui dire :

- Tu sais, Aries... Je pense que si on le voulait, on pourrait redevenir comme avant, non ?

Il lui sourit pour réponse avant de monter vers son dortoir.

En se couchant dans son lit, il souffla :

- Peut-être que je pourrais l'aider elle ?

Une voix lui répondit :

- Narcissa est une des meilleurs personnes que je connaissais. Protège-la, Aries.

- Tu as raison, Album... Je vais l'aider à s'en sortir saine.

- Et sauve.

- Oui, soupira Aries. Espérons que nous nous en sortiront tous.

Il y eu un instant de silence avant qu'Album ne parle :

- Tu sais que c'est presque impossible.

Aries ferma les yeux, et soupira :

- J'espère tout de même.

Et le sommeil l'emporta enfin.