Épilogue :

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Le temps déteste être en retard.

C'est bien pour ça qu'il court aussi vite,
Que ses journées s'enchaînent sans arrêt.
Qu'il ne prend pas le temps de dormir,
Juste pour se reposer.

Des fois, j'ai l'impression que le temps ne sait pas qu'il est le temps,
Que c'est lui qui gère ses propres journées et sa rapidité.
Parce que, s'il le savait, il prendrait bien plus de temps pour s'arrêter.
Il passe son temps à courir derrière un reflet,
Et va aussi vite que si son cauchemar était à ses trousses :
Et il nous entraîne dans son sciage,
Sans penser une seule seconde à nos frimousses.

Mais le temps, de temps en temps,
Trébuche légèrement.
Ainsi nous sommes gagnant d'un peu de temps.
Il agit sans mettre de gant,
Et ne nous attend pas.
Parce qu'il ne sait pas ce que c'est que d'avoir un temps limité.

Il est immortel, l'indigent, éternel condamné.
Alors égoïste qu'il est, il marche au plus vite,
Se doutant de notre besoin de temps,
Et attrape notre mort à plein bras pour s'occuper des autres temps.
Le temps de ceux qui nous entourent en ce moment.

Bref, son seul passe-temps.
C'est de nous voler notre temps,
Pour allonger le sien jusqu'au printemps.

Et quelque fois, clément,
Le temps nous donne un peu plus de temps
Et à son favoris, il donne un peu trop de temps,
Le faisant voyager plus de trente ans
Vers l'arrière pour lui donner ce qu'il voulait tant.

Le Souffle Du Temps ( Tome 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant