Chapitre 22 -Meriter

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Il m'attrape la cheville d'un mouvement vif et précis et dans un hurlement je retombe dans ses buissons. Pile sur lui. 

Est-ce donc une manie ?

-Je me vengerais ! Rageais-je à mon tour en tentant de bouger.

A chaque mouvement, je l'enfonce plus dans le buisson et il finit par m'immobiliser les poignets.

-Cesse donc de bouger Stasie ! C'est à cause de toi si on est là et je ne sens plus mon corps !

-C'est toi qui m'a poussé ! Protestais-je, trop outrée pour faire autre chose que la gamine.

-Quelle enfant ! Scande-t-il.

-Il risque de t'arriver un pépin si tu ne te tais pas, cher prince, glissais-je à son oreille. Maintenant, tu vas me lâcher et je vais nous sortir d'ici dans mon brillant génie.

-Jamais !

Et cet idiot resserre ses mains autour de mes poignets. J'ai fort envie de le frapper. Ou mieux... de...

Oh. Mon. Dieu.

N'y penses pas, Sia !

Il se redresse doucement et parvient à nous éjecter des buissons à grands renforts de jurons.

-Plus jamais je ne me laisserais berner par ton joli visage ! Grince-t-il en s'époussetant.

-La première fois qu'on s'est rencontré, tu disais : beauté ravageuse, le taquinais-je, tu régresses !

Il me lance un de ses regards assassins, sauf qu'il ne sait pas faire alors c'est plus drôle qu'autre chose.

Alors qu'il réfléchit à un moyen de stopper mes moqueries, je me plante malencontreusement –c'est le karma qui se retourne clairement contre moi, direz-vous- une épine dans le doigt.

-SALETÉ ! HORS DE MA VUUUUUUUUE ! M'égosillais-je en sautant à pied joint pour étouffer ma douleur.

Oui j'ai des tendances de mauviette. Et alors ?

Marcus doit penser la même chose que moi car il marmonne un « non mais je n'y crois pas ! » et prend ma main dans la sienne pour enlever l'épine !

-Tu as intérêt à l'enlever !

Il lève son regard azur vers moi.

-S'il-te-plaît mon prince charmant, ajoutais-je précipitamment.

Il faut qu'il m'enlève ce bout de bois qui fait un mal de chien !

-Oui ma princesse, répond-il d'un air narquois.

D'un geste précis, il m'arrache l'objet de mes tourments. Je soupire de soulagement et ramène ma main devant moi pour vérifier si l'épine est bien partie.

-Même pas un baiser pour me remercier ? Fait le cruel personnage.

Le pire c'est qu'il y pense vraiment, je le vois dans ses yeux. Mais il le dit d'un ton qui tend à la plaisanterie.

Je me rapproche de lui, exactement à la manière de Laspen lorsqu'il nous éblouie de son magnétisme.

-Qu'est-ce qui te dis que tu mérites un baiser ? Susurrais-je.

-Je suis sublime, n'est-ce pas une raison nécessaire ? Répond-il en souriant.

-La beauté ne fait pas tout... s'il fallait être belle pour être diplomate, je signerais tout de suite.

-Je nous ai sauvé du buisson, tente-t-il à nouveau en prenant mon menton dans ses doigts.

-Je nous ai sauvé des renégats, répliquais-je.

-Je vous ai sauvé de cette réception.

Il oriente mon visage vers le sien et quelques centimètres nous séparent à présent. Je sens mon souffle se précipiter.

-C'est un argument valable, je te l'accorde, lâchais-je.

Il a un sourire lumineux et solaire. Un sourire victorieux qui sait qu'il a gagné la partie depuis notre première rencontre.

-Puis-je avoir mon baiser à présent ? Insiste-t-il en se rapprochant encore de moi.

L'image de Laspen s'impose à moi mais je la chasse en papillonnant des yeux. Le baiser avec Laspen était étrange. Je ne suis même pas sûre de l'avoir voulu, j'étais juste trop épuisée pour réfléchir clairement.

Mais quand je croise ce regard pur... je ne peux pas douter de ce que je veux.

-Oui tu peux, répondis-je en me mettant sur la pointe des pieds.

Et je l'embrasse.

Je ne pense à plus rien qu'à ce prince que je ne pourrais jamais aimer mais à qui mon cœur appartient.

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