Cœur de Pirate : Tome 1 - La malédiction de l'océan

Chapitre Un

La mer était agitée, de grandes vagues déferlaient sur le pont, balayant les hommes et leurs efforts, et basculait le navire brutalement. La pluie se mêlait au spectacle, elle laissait le bois humide et glissant, tandis que la foudre fendait le ciel noir d'un jet de lumière aveuglante et effrayante accompagnée d'un grondement tout droit sorti des profondeurs de la mer.

Dans sa cabine, l'invité restait calme. Assis sur sa chaine, livre dans une main et plume dans l'autre, il prenait en note des informations. C'était un jeune homme affreusement curieux, cultivé et intelligent. Pour ce voyage en mer, il avait décidé de se pencher sur les mythes qui s'étaient fondés sur ses flots.

Il savait que certaines légendes étaient réelles et bien dangereuses, mais d'autres semblaient tout droit sortir de l'imagination humaine. Néanmoins, il savait qu'il lui restait bien des choses à découvrir dans ce monde, et si peu de temps devant lui. Un éclair perça à nouveau les nuages, ce qui attira son regard vers le hublot. Il observait la colère de l'océan se déchainer sur eux en cette nuit mouvementée.

Il soupira, il ferma son carnet et rangea sa plume dans son étui. Il se leva, non sans tituber dû au roulis du navire, mais parvint à atteindre la porte. En l'ouvrant, il tomba sur un soldat, et ce dernier haussa les sourcils en voyant l'invité sortir de cette cabine.

_ Où allez-vous, monsieur ?

_ Me dégourdir les jambes.

Le concerné passa devant lui sans trop faire attention à sa présence, mais il garda un sourire malicieux face au visage d'incompréhension de l'homme.

_ Vous devriez rester dans votre cabine.

Il essaya d'arrêter le jeune homme en s'interposant entre lui et le bout du couloir, qui menait au pont supérieur.

_ Vous pourriez être blessé, ou passer par-dessus bord. Voyez attendre que la tempête soit calmée.

_ Si je passe par-dessus bord, me rattraperez-vous ?

Sa voix était douce et moelleuse, il vint poser une main sur la clavicule de son vis-à-vis, le déstabilisant face à son approche, et à leurs corps presque collés. Il se mit sur la pointe des pieds afin d'atteindre l'oreille du soldat, et lui chuchoter quelques mots.

_ Me rattraperez-vous ?

Il sentit le corps de l'homme se raidir sous ses doigts, ce qui lui plut. Il se recula, contemplant le visage confus du matelot, avant de passer à côté de lui. Le soldat était trop perturbé pour l'arrêter, il ne mettrait que quelques secondes à reprendre conscience de la situation et lui courir après pour l'arrêter. Mais il serait déjà sur le pont supérieur. Les hommes étaient si simples à manipuler.

Dehors, les marins couraient de part et d'autre du navire, de la proue à la poupe, de tribord à bâbord. Il montait sur le mât principal, resserrait les cordages autour des voiles. Ils s'affairaient à leurs tâches telles des fourmis au travail, malgré le danger de la mer. On regard fut attiré par un mousse trop proche du bastingage. Le haut de son corps bascula par-dessus bord, ses pieds ne touchaient plus le sol du bateau. Un congénère l'attrapa in extrémiste, et le tira en arrière.

Il n'aimait pas ce navire, il n'aimait aucunement s'y trouver, mais il n'avait pas le choix. Quelqu'un en avait décidé autrement pour lui, il ne pouvait rien y faire. Il porta son regard sur l'horizon, et discerna une masse sombre qui semblait lutée contre le vent et les vagues, mais il ne parvint pas à la distinguer correctement.

_ Que faites-vous ici ?!

La voix forte et autoritaire du capitaine le sortit de son observation. Le haut gradé se tenait derrière le gouvernail, luttant contre la force de la mer pour ne pas perdre le cap de leur destination.