Kidd : salut
Moi : salut. T'as trouvé facilement ?
Kidd : bah, c'est littéralement en face de chez toi, donc ouais. Jolie chemise. Il manque des boutons ?
Moi : euh, j'avais chaud. Et toi c'est pas mieux.
Kidd : haha, ouais...En effet, il porte une chemise noire, avec l'intérieur blanc, et aussi ouverte que la mienne. Il a un pantalon tout aussi noir, plutôt moulant, et ses cheveux sont comme toujours coiffés vers l'arrière.
Il s'assoit à côté de moi, et le barman revient vers moi, et nous donne la carte.Kidd : je pensais pas que tu voudrais un endroit public.
Moi : les homophobes je les castres.
Kidd : haha, ok, je vois. T'es plutôt violent en fait.
Moi : vaut mieux ça que les laissez parler de nous en mal. Et puis au pire, si je suis arrêté, mon tuteur me fera sortir.
Kidd : il est juge ?
Moi : non, il est juste riche.
Kidd : pourquoi tu bosses alors ?
Moi : parce que je veux pas de son fric. J'ai ma fierté quand même. Et puis, dès que j'accepte quelque chose de sa part, ça me rajoute une dette supplémentaire, alors bon...Il hausse un sourcil, mais ne répond rien, et prend presque une expression vexée. J'ignore pourquoi. Peut-être qu'il trouve ça idiot...
A part ce moment, tout le reste du rendez-vous se passe à merveille, et je n'ai finalement bu que deux verres d'alcool. Lui ne s'est pas gêné, car je paye tout et qu'il tient bien l'alcool d'après lui.
Quand on quitte le bar à 21h, il a chaud et il rigole pour rien, mais à part ça, il a encore tout ses esprits. Je ne remets pas mon manteau car je n'ai que la rue à traverser, et je le vois alors perdre son regard sur mon torse.Moi : t'as bientôt finit de me mater ?
Kidd : j'aime tes tatouages.
Moi : ah...je les aime aussi.Il sourit, et une fois devant ma porte je vois son sourire s'estomper.
Moi : qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Kidd : j'ai pas envie de rentrer chez moi.
Moi : bah, il faut bien pourtant. Aucun rendez-vous n'est éternel.
Kidd : c'est pas ça...enfin, un peu, mais c'est surtout que...mon appart est pourrit. Je peux même pas dire que c'est un appart. C'est un placard...
Moi : à ce point ?Il me décrit alors son appartement, adossé à la porte de mon immeuble, l'air triste et à la fois envieux, sûrement du confort auquel j'ai le droit.
Kidd : alors tu vois...quand tu dis que tu ne veux pas de l'argent de ton tuteur, ça me dépasse.
Moi : si je dis ça, c'est que je n'en ai vraiment pas besoin. Je ne veux pas profiter de son argent, alors que je peux m'en sortir seul.
Kidd : mmh...
Moi : si tu veux, tu peux venir chez moi cette nuit. Le canapé est pas si mal.
Kidd : c'est idiot. Tu ne veux pas qu'on te fasse la charité, mais moi, je n'ai qu'un placard pour logement, alors on peut ?
Moi : quoi ? Mais-
Kidd : laisse tomber, j'aurais pas du dire ça, désolé...
Moi : écoute Kidd, tu as le droit de dire ce que tu penses, même si ça me vexe. Dis moi tout, vas-y.
Kidd : ça m'énerve tu sais ! De pas avoir de fric, ça m'énerve tellement ! Je pourrais jamais être avec toi et être à l'aise en même temps, parce que j'aurais l'impression d'abuser de ton argent, pour tout et n'importe quoi !
Moi : pourquoi tu ferais ça ?
Kidd : parce que je te connais à force ! Tu te rends pas compte...j'ai pas de frigo, et même si j'en avais un, je pourrais pas le remplir. Je peux acheter des pates, c'est tout, le reste, à la trappe ! Ta chemise est ouverte parce que tu le veux. Moi, c'est parce que j'ai même pas les moyens d'acheter du fil et une aiguille, et encore moins des boutons pour remplacer ceux qui sont partis avec le temps ! J'ai les mêmes fringues depuis des années ! Je te connais, si on sort ensemble, tu m'achèteras des trucs, en disant que c'est rien, mais moi...
Moi : je comprends, c'est bon. Tu as ta fierté aussi. Mais Kidd, tu n'as pas à avoir honte de ton manque d'argent avec moi. Tout ce qu'il y a chez moi, c'est Doffy qui me l'a acheté. C'est lui qui paye la moitié de mon loyer, parce que sinon, j'aurais plus un rond. Au moins tu t'en sors seul.
Kidd : mouais...
Moi : sérieusement Kidd, à propos de notre relation, l'argent est la dernière chose qui m'inquiète.
Kidd : et qu'est-ce qui t'inquiète le plus ?
Moi : que tu me poses certaines questions...sur mon passé notamment.
Kidd : alors je les poserais pas. Je vais pas te mentir en te disant que je m'en pose pas, c'est totalement faux. Mais je m'abstiendrais. Tu me diras ce que tu veux, quand tu le voudras. D'accord ?
Moi : ok...et toi, ne te dis jamais que tu m'utilises. Et si ça te dérange vraiment, on fera les comptes et tu me rembourseras quand tu pourras.
Kidd : ça marche. Du coup...ça tient toujours cette propositions de dormir sur ton canapé ?
Moi : bien sûr.Je sors donc mes clés et ouvre la porte, et attrape sa main pour l'entrainer avec moi. Il me suit docilement vers le deuxième étage. Une fois devant ma porte, je mets les clés dans la serrure, mais comme elle est difficile, je mets un peu de temps à la déverrouillée. Visiblement c'était trop long pour Kidd qui se penche vers moi, et dépose ses lèvres sur mon cou, tout en m'attrapant par les hanches. Je me retourne, toujours la main sur la clé coincée dans la serrure.
Il me sourit, et se penche un peu plus, ses lèvres à quelques centimètres des miennes.Kidd : je peux ?
Moi : seulement un baiser. Un seul.
Kidd : deux ?
Moi : un seul j'ai dis.Il ricane doucement, et finit par m'embrasser tendrement, puis de plus en plus fougueusement, tout en me serrant contre lui. Je m'agrippe à sa nuque, et sens ses mains quitter mes hanches pour se poser à plat contre la porte, me plaquant entre son torse et le mur. Sa jambe entre les miennes me bloque totalement, et je me laisse faire quand sa langue glisse dans ma bouche.
Après un long moment à s'embrasser ainsi, je finis par poser mes mains sur ses joues pour le calmer, et il s'éloigne doucement de moi.
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Relation incongrue (LawKidd) - [TERMINEE]
ActionLaw mène une vie paisible, dépourvue du moindre imprévu. Il fait toujours la même chose, tout les jours, sans que cela ne change. Kidd lui est des plus instable, la pauvreté n'aidant pas à maintenir une routine dans sa vie. Il se démène pour survivr...