(Âme sensible, ce chapitre n'est peut-être pas pour vous)
Bonne lecture ♡─────── ༻𖥸༺ ───────
Keigo suivit le garde dans un long couloir sombre. Des bruits autours d'eux résonnaient dans un silence de mort. Il entendait des cris étouffés, des tambourinements contre des portes en fer, des bruits de chaînes. Cette prison bourdonnait d'énergies négatives, Keigo avait l'impression de voir des ondes noires vibrer autours du bâtiment, à travers la fenêtre. La négativité, la douleur, la colère et la peur engloutissait le bâtiment, il se sentait oppressé, il avait l'impression d'être enseveli sous toute cette haine et de patauger dedans.
Il n'avait pas peur, il était le héros numéro deux tout de même, mais il se sentait terriblement mal à l'aise. Comment un tel lieu pouvait exister ? Comment pouvait-on vivre dedans sans devenir fou ? La plupart des prisonniers qu'il avait croisé avaient tous l'air fous, certains parlaient tout seul, d'autres lui avaient hurlé dessus, il y en avait même un qui avait sauté aux barreaux de sa cellule pour tenter de l'étrangler. Le gardien l'avait aussitôt remis à sa place en le frappant au visage. Keigo n'avait rien dit mais il avait haussé les sourcils.
— Il faut descendre, dit le gardien d'une voix grinçante.
Keigo hocha simplement la tête. Il suivit le gardien dans un ascenseur et entra à sa suite dedans. Le gardien écrasa un doigt desséché sur le bouton -3 et l'ascenseur se mit à descendre. Il produisait un horrible bruit de grincement, Keigo avait l'impression que les cordes qui le tenaient pouvaient céder à tout instant.
L'ascenseur atteignit l'étage -3 au bout de quelques minutes et le gardien et Keigo sortirent. Il suivit le vieil homme dans un escalier qui semblait être dressé au-dessus d'un fossé. L'escalier était en fer, les pas de Keigo résonnaient dans un bruit assez effrayant. Il avait la sensation que cette escalier n'était pas plus solide que l'ascenseur. Il était bien heureux d'avoir des ailes.
L'escalier les conduisit jusqu'à un autre escalier identique, puis un autre, et encore un autre. À combien de mètres sous terre étaient-ils ?
— Ne vous penchez pas, vous pourriez tomber et mourir. Il y a des pics de glace au fond.
— Des stalagmites, comprit Keigo.
— Ouais c'est ça.
De toute façon j'ai mes ailes, pensa Keigo avant de se souvenir que les alters ne fonctionnaient pas dans cette prison.
Au bout d'un moment qui lui sembla interminable, la descente au-dessus du vide se termina et les deux hommes débouchèrent dans un couloir mal éclairé. Les quelques lampes qui éclairaient le couloir clignotaient dans un bruit de grésillement, et le couloir semblait interminable. Keigo échangea un regard avec le gardien.
— Décor film d'horreur, dit-il.
— Simple précaution, répondit le gardien d'un ton brut.
Il s'avança dans le couloir et Keigo l'imita. Il en avait marre de marcher autant, il ne pensait pas que ça prendrait autant de temps de récupérer ce qu'il venait chercher.
Sur le chemin du couloir, il n'y avait aucune porte. Aucun bruit, juste le son de leur pas. Personne, juste eux.
Keigo se demandait dans quel état il le retrouverait. Inconsciemment, il priait pour qu'il ne soit pas devenu cinglé comme les autres prisonniers. Et qu'il ne soit pas en mauvais état, il ne voulait pas le récupérer en lambeaux.
Après une durée de temps bien trop longue, Keigo et le gardien arrivèrent enfin au bout du couloir. Il n'y avait qu'une porte grise. Si la prison, l'ascenseur, les escaliers et les couloirs étaient en piteux états et à deux doigts de s'effondrer, c'était tout le contraire de cette porte. Elle semblait neuve, et particulièrement lourde et épaisse. Sans compter le nombre de verrous impressionnant qu'elle avait. Keigo en compta douze en tout.
Le gardien les déverrouilla un à un, en insérant toutes sortes de clés dedans. Une fois terminer, il poussa de toutes ses forces sur la porte, effectivement elle était lourde.
Keigo passa derrière dès qu'il le put, sans attendre le gardien. Il était trop impatient de le revoir. Il arriva dans une salle sombre, totalement vide. Il distingua un gros bouton d'alerte sur un mur, une porte avec encore plus de verrous que la première, et une vitre couverte par un store.
Le gardien arriva à son tour dans la pièce et releva le store, permettant ainsi à Keigo de voir ce qu'il y avait dans la pièce en face d'eux. La pièce était uniquement éclairé d'une lumière bleu-crise, et son regard tomba immédiatement sur Toya. Keigo écarquilla les yeux sans pouvoir s'en empêcher.
Toya était attaché contre un mur. Ses chevilles, ses genoux, son bassin, son torse, ses épaules, et son cou étaient bloqués contre le mur par d'épais anneaux en fer. Ils lui compressaient le corps, laissant apparaître des membres bleutés. Il était torse nu, uniquement vêtu d'un short noir, troué, taché de sang, et on pouvait voir des traces rouges sur son corps. Sur ses jambes, sur ses pieds nus, sur ses bras, sur son torse. Ses bras étaient ramenés en une croix sur son torse et étaient ligotés contre lui, ses mains étaient enfermés dans des coques de fer, couvertes de traces de brûlure. Il avait les yeux cachés par un masque en fer, ses cheveux noirs tombaient dessus en mèches désordonnées, et un foulard blanc taché de sang était enroulé autour de sa bouche pour l'empêcher de parler.
Keigo détailla son corps. Il avait plusieurs bleus et des traces de coups.
On ne pouvait pas voir son visage entièrement, puisque un masque couvrait ses yeux, mais on voyait très bien qu'il était à bout de force. Sa peau était horriblement pâle et elle s'était creusée sur ses joues. Il était à bout de force, comment pouvait-il tenir ?
— Vous êtes sur qu'il est en vie, demanda Keigo d'un air impassible.
Le gardien appuya sur un bouton que Keigo n'avait pas remarqué.
— Hé on se réveille, ordonna le gardien comme s'il parlait dans un micro.
Toya ne répondit pas mais bougea légèrement la tête. Il ne pouvait presque pas bouger, chaque partie de son corps était bloquée.
— Les coques de fer qui couvrent ses mains sont des coques anti-alter, informa le gardien en prenant une voix de reportage. Autrement dit, si Dabi tente d'utiliser son feu, se sont ses mains qui se brûleront. Elles le sont déjà d'ailleurs. Il ne pourra peut-être plus s'en servir. Les anneaux qui le tiennent sont aussi anti-alter.
Keigo regarda avec attention les mains de Toya. On pouvait voir que sa peau avait viré au violet à certain endroit.
— Ah et vous voyez ces anneaux, demanda le gardien en pointant un doigt sur les anneaux qui entouraient le corps de Dabi. Ils sont aussi électroniques. Depuis qu'il est ici, ils se resserrent lentement sur lui. Bien sûr, c'est très lent, il ne sent pas le changement, mais d'ici la semaine prochaine, les anneaux seront tellement serrés qu'il ne pourra plus respirer. C'est le seul moyen qu'on a trouvé pour l'obliger à parler. De plus, s'il remue un peu trop il sera électrisé. Vous n'êtes pas en danger ici.
Keigo tourna vivement sa tête vers le gardien. Bien sûr qu'il n'était pas en danger, Toya ne lui avait jamais fait de mal, ça n'allait pas changer maintenant.
Keigo sentait une vague de colère l'emporter, comment pouvait-on faire ça à quelqu'un ? Même juste par « précaution » ?! Toya avait peut-être tué des tonnes de personnes, mais il ne méritait pas de subir cette torture. C'était immoral. On ne pouvait pas reprocher à quelqu'un ses meurtres et à côté faire de la torture.
Keigo se dirigea avec détermination vers la porte qui séparait Toya de lui et jeta un regard perçant au gardien.
— Ouvrez moi tout de suite cette porte. Je suis venu le récupérer.
Le gardien n'allait pas contester, il était trop heureux pour se débarrasser de Toya. Il déverrouilla tous les verrous et laissa Keigo entrer dans la pièce. Le jeune héros se précipita à l'intérieur et fut aussitôt frappé par une vague de froid. Il avait l'impression d'être dans un congélateur, si bien que quand il soufflait, de la buée s'échappait de sa bouche.
Keigo s'approcha de Toya et lui enleva le foulard de sa bouche sans demander la permission. Ses lèvres étaient toutes pâles.
— Dabi ? Tu m'entends ?
Toya ne répondit pas, il semblait avoir du mal à respirer.
— Comment est-ce que tu vas, demanda Keigo.
— J'ai l'air d'aller bien espèce de pigeon, murmura Toya d'une voix cassé.
— Hé tu vas apprendre à parler mieux à tes sup-
— Laissez, dit Keigo en coupant le gardien qui s'approchait de Toya avec un air menaçant. Ma question était stupide.
— Qu'est-ce que tu fous là, demanda Toya avec fatigue.
— Je suis venu te chercher, je vais m'occuper de ta garde, répondit Keigo.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Toya. Il avait compris. Il allait enfin sortir de cette cage, il allait enfin revoir la lumière des jours, dont il était privé depuis des mois, il allait enfin pouvoir respirer. C'était finit.
Keigo ne savait pas vraiment depuis quand Toya était retenu ici, ça devait faire plus d'un mois lorsqu'il l'avait appris.
Keigo Takami, alias Hawks, le héros numéro deux, s'il connaissait Toya Todoroki, ou plutôt Dabi, l'un des plus grands vilains des ces derniers années, c'était parce qu'il avait infiltré l'alliance dans laquelle il était, afin d'obtenir des informations et de servir d'agent double pour les héros.
Toya avait tout de suite vu clair dans son petit jeu, il n'avait pas cru une seule seconde à son infiltration. Pourtant il ne l'avait pas dénoncé, il avait laissé rester dans l'Alliance des vilains pendant plus d'un an. Keigo savait que si Toya ne l'avait pas dénoncé au début, c'était parce qu'il n'en avait rien à faire de lui, tout comme de l'Alliance. Toya ne pensait qu'à son objectif personnel. Il était obnubilé par son père et se fichait du reste et des autres, si sa vengeance impliquait de mettre le monde à feu à sang, de tuer tout le monde, il le ferait sans problème. Alors qu'un espion vienne perdre son temps avec lui ou non, il n'en avait rien à faire.
Il ne savait absolument pas comment, mais Keigo avait réussi à se rapprocher de Toya. À tel point qu'il en était venu à l'apprécier. Une relation s'était établie entre les deux hommes, une relation bien trop fusionnelle, qui gâchait tous leurs plans initiaux. Hawks devait livrer Dabi à la police dès qu'il en avait l'occasion, mille fois il aurai pu le faire, et pourtant il n'avait pas essayé une seule fois. Dabi aurait pu tuer Hawks un million de fois, ou juste le torturer pour obliger son père à venir le chercher, et pourtant il n'avait jamais levé la main sur lui.
Keigo et Toya avaient chacun baissés leurs gardes, et au lieu d'en profiter pour le bénéfice de leurs ambitions, ils en avaient profité pour leur propre intérêt. Peut-être que la situation avait échappé à leur contrôle. Peut-être que Keigo avait protégé Toya. Peut-être que Toya avait épargné pour Keigo. Peut-être que Keigo s'était renseigné sur les frères et sœurs de Toya pour lui. Peut-être que Toya avait quitté l'alliance pour Keigo.
Mais Toya avait disparu du jour au lendemain. Keigo n'avait pas tout de suite compris. Ça lui arrivait de disparaître mystérieusement sans prévenir, mais il réapparaissait toujours au bout de quelques jours. Mais il n'était pas réapparu. Autant dire que sa soudaine disparition avait rendu dingue Keigo.
Il était passé par toutes les émotions possibles. D'abord la colère de s'être fait abandonné, puis l'incompréhension de ce soudain abandon, la « joie » que cette relation problématique soit finie, le dépression face à la solitude, l'angoisse de se dire qu'il était peut-être arrivé quelque chose à Toya, l'effroi de penser qu'il était peut-être mort, le tourment de l'attente.
Et plus d'un mois après sa disparition, Endeavor l'avait retrouvé chez lui et lui avait dit que son fils avait été arrêté. Keigo avait immédiatement compris. En apprenant la nouvelle, Keigo avait littéralement explosé de rage. Il s'en souvenait encore très bien. Il était sur le palier de sa porte, Endeavor n'avait pas eu le temps d'entrer qu'il s'était mis à lui hurler dessus. Il ne se mettait pas souvent en colère, mais le trop plein d'émotions avait eu raison de lui.
Il avait hurlé sur son aîné pendant près de dix minutes, l'insultant de tous les noms, lui reprochant de ne pas l'avoir prévenu alors qu'il savait qu'il était inquiet, qu'il aurait dû être le premier au courant, parce que c'était son rôle de le surveiller, parce que Endeavor, s'il n'était pas totalement stupide, devait bien se douter que Keigo et Toya étaient liés, « et puis... et puis... PARCE QUE. » avait terminé par dire Keigo pour terminer son discours.
Autant dire que tout son immeuble l'avait entendu, certains de ses voisins étaient même sortis sur le pallier pour l'écouter.
Mais le meilleur (ou le pire) était que Endeavor, qui était quand même le héros numéro un, un adulte responsable et un père, et qui faisait deux têtes de plus que lui, s'était totalement ratatiné devant lui. Keigo pouvait paraître très menaçant quand il le voulait.
Enfin, tout ça appartenait au passé. Hawks était parti faire un scandale à l'agence des héros, et avait fini par réussi à obtenir la garde de Dabi. Il avait dû faire des efforts monumentales pour argumenter le fait que garder Dabi en prison était plus dangereux qu'autre chose, et mettrait la vie de millier de personnes en danger. Mais il avait réussi et aujourd'hui il sortait enfin Toya de cet enfer.
Keigo sourit avec satisfaction.
— Il faudrait être totalement con pour placer ma garde sous ta surveillance, remarqua Toya d'un ton moqueur.
— Tu veux un coup de pied ? Vu ma taille ça va faire mal, menaça Keigo.
Toya rit faiblement et toussa avec difficulté. Ses cordes vocales avaient l'air écrasé par l'anneau qui lui tenait le cou.
— Détachez-le tout de suite, ordonna Keigo d'un air sévère.
— C'est que...
— Je repars avec lui, il faut le détacher, dit Keigo. J'ai signé tous les papiers alors détachez-le.
Le gardien souffla. Il entreprit de défaire tous les anneaux qui tenaient Toya contre le mur, il libéra d'abord ses pieds, puis ses jambes, son torse, son cou, sa tête. Il détacha ses bras en croix et lui enleva ses coques. En effet, ses mains étaient couvertes de brûlures, mais elles bougeaient. Toya tenait à peine debout, son corps tremblait de toute part, il pouvait s'écrouler à toute instant.
Le gardien lui passa des menottes autour des mains, en le ramenant derrière son dos, mais il ne lui enleva pas le masque qui couvrait ses yeux. Keigo interrogea le gardien du regard.
— Simple précaution, répéta le gardien.
Keigo commençait vraiment à être plus qu'énervé de ses « simples précautions ». Mais il ne dit rien, il fallait juste qu'il patiente un peu et il ne reverrait plus jamais ce putain de gardien.
— Allez on y va, décida Keigo.
Il n'allait pas perdre son temps et rester ici plus longtemps. Keigo sortit rapidement de la cellule, suivi du gardien et de Toya. Le chemin inverse était particulièrement lent. Le chemin à faire était déjà long (et chiant), il fallait ajouter à ça la lenteur de Toya. Étant donné qu'il ne voyait rien, et qu'il tenait à peine debout, il n'allait pas battre le record du prisonnier qui quitte la prison le plus vite.
Toya manqua de se casser la figure au moins trois fois dans les escaliers, et Keigo soupçonnait le gardien d'avoir tenté de le jeter dans le vide.
— On va où en fait, demanda Toya au bout d'un moment.
— Tu t'en vas avec Hawks, dit sèchement le gardien.
Toya s'arrêta.
— Ah c'est pas une blague ?
Keigo se retint de frapper son front avec le plat de sa main.
— Non c'est pas une blague imbécile, s'exclama Keigo.
— Mais genre... je vais chez toi ?
— Vous lui avez ramolli le cerveau ou quoi, demanda Keigo à l'adresse du gardien.
— Possible.
— Oui tu vas habiter avec moi, dit alors Keigo.
— Je vais dormir dans ton lit ?
— Sûrement pas, non, dit aussitôt le gardien.
Bien sûr que si.
— Dabi je vais te surveiller, tu quittes cette prison parce que t'es trop dangereux et c'est pour protéger les prisonniers. Et aussi parce que ton père est bien placé mais peu importe. Tu viens chez moi et je te surveillerais. Après en fonction de ton comportement on choisira si tu es capable de faire une réinsertion dans la société, ou s'il faut t'envoyer à l'asile, expliqua Keigo en prenant le ton d'un adulte qui parle à un enfant de trois ans.
— À l'asile ?! Mais je suis pas fou.
— Noooonnn tu es juste un sociopathe, répliqua Keigo. Il te manque deux-trois cases mais ça va aller. C'est pas si grave.
— Et alors ?! C'est un trait de caractère !
— Bien sûr.
— Au moins je suis pas un moineau, renchérit sèchement Toya.
— Il va se calmer le brûlé sinon je le laisse ici.
— Mais moi je suis très bien ici. Plus loin je suis de toi mieux je me porte.
— Quelle mauvaise foi, s'indigna Keigo.
— Je t'assure que c'est vrai.
— T'as pas toujours le même discours, dit Keigo d'une voix pleine de sous-entendus.
— Qu'est-ce que tu veux que je te dise, il faut bien satisfaire ses besoins primitifs.
Keigo pouffa de rire mais il sentit le regard perçant du gardien.
Oups, j'avais oublié qu'il était là ce vieux croûton.
Keigo se racla la gorge pour reprendre un air sérieux et entra dans l'ascenseur devant lequel ils venaient d'arriver. Keigo entra dans l'ascenseur et le gardien appuya sur le bouton rez-de-chaussée. Le trajet était toujours aussi lent.
— En sortant de l'ascenseur t'auras une dizaine d'armes braquées sur toi alors fais pas le con, prévint Keigo alors que l'ascenseur s'arrêtait.
— J'aime être le centre de l'attention, eut le temps de dire Toya avant que les portes ne s'ouvrent.
Keigo avait raison. À peine les portes de l'ascenseur s'ouvrirent que dix pistolets se pointèrent sur Toya. Un sourire provocateur s'étira sur ses lèvres, et releva légèrement le menton et s'avança fièrement dans le hall de la prison. Malheureusement pour lui, il avança dans la mauvaise direction, déviant de la trajectoire que lui avaient tracé les policiers. L'un d'eux s'avança vers lui, levant son fusil au-dessus de sa tête, prêt à le frapper. Keigo attrapa alors fermement le bras de son prisonnier et le tira d'un coup sec vers lui.
Il le poussa en avant, cette fois sur le bon chemin et jeta un regard froid au policier. Il leur aurait bien arraché les armes des mains, Toya était inoffensif, il devait être incapable de se battre vu son état. Et puis les murs de cette prison avait été construit de façon à bloquer les alters, et Toya était menotté. Il ne pouvait rien faire.
Keigo lâcha Toya, le confiant à un chef de policier.
— Y'aura probablement des caméras dehors, murmura-t-il discrètement tandis qu'ils se dirigeaient vers la sortie du bâtiment.
— Je suis une vraie star, murmura Toya.
Keigo ne put s'empêcher de rire, ce qui lui valut des regards désapprobateurs de la part de policiers. Heureusement qu'il avait la réputation de ne pas être sérieux comme héros.
Le chef de la police ouvrit la porte et le soleil du jour, illuminant Toya. Les policiers le forcèrent à sortir dehors, en le poussant avec la pointe de leur arme. Le soleil devait brûler sa peau, ça ne devait pas être très agréable. Toya s'avança à l'aveuglette, Keigo avançant près de lui. La lumière du jour l'éblouit vivement, comme s'il n'avait pas vu de lumière depuis des jours.
Dès que leur petit groupe sortit dehors, un brouhaha s'éleva aussitôt, et des bruits de flash se firent entendre. Des journalistes s'étaient posté tout autour de l'entrée de la prison, certains prenaient Toya en photo, d'autres lui lançaient des questions, d'autres essayaient même de l'approcher.
Keigo leur lança un regard mauvais, agacé de leur comportement envers Toya. D'habitude il n'avait rien contre eux, après tout ils ne faisaient que leur travail, mais là c'était trop inapproprié. Heureusement il avait prévu le coup. Il sortit un sweat du sac qu'il tenait et le mit sur Toya pour cacher son torse dénudé. Le laisser à découvert permettrait sûrement d'offrir une image de lui meilleure, ça montrerait un homme fragile, violenté par la prison qui profitait de son immobilisation pour lui faire du mal, mais Keigo savait justement que Toya ne voudrait pas ça. Il ne voulait pas avoir l'air d'un fragile et d'une victime, alors mieux valait cacher ses blessures et sa maigreur.
Dans son plan initial, Keigo devait donner ce sweat à Toya dès qu'il le verrait, mais comme le gardien de la prison l'avait vraiment énervé, il s'était dit que laisser les journalistes apercevoir les blessures de Toya pendant une seconde était acceptable.
Il mit sa capuche sur la tête de Toya pour le cacher un maximum et le fit avancer à travers les journalistes.
— Hawks combien de temps allez-vous garder Dabi ?!
— Dabi comment vous sentez vous ?!
— Quel traitement avez vous subi ?!
— D'où viennent ces blessures ?!
— Un mot à dire à propos de votre alliance ?!
— Hawks pourquoi avez-vous choisi de prendre la garde de Dabi ?!
— Une déclaration à faire à propos de votre père ?!
Toya tourna vivement sa tête vers l'endroit d'où provenait cette question. Il fonça à tout allure vers la pauvre femme qui avait posé cette question, comme s'il allait la trucider sur place pour avoir osé lui demander ça. Keigo n'eut même pas le temps de réagir. À deux mètres de la journaliste, Toya se fit violemment plaqué au sol par au moins cinq policiers. Ils lui avaient totalement sauté dessus. Toya se débattit tant bien que mal, le masque de fer qui couvrait ses yeux frappa brutalement le sol et un policier écrasa sa tête contre le béton. La foule de journalistes s'écarta de peur, certains essayant tout de même de filmer la scène.
Keigo souffla. À peine sortit que Toya se faisait déjà remarqué... ce n'était pas gagné.
Il s'avança vers lui et s'accroupît devant lui.
— Dis-moi Dabi, est-ce que t'es con ?
Toya s'arrêta immédiatement de se tordre dans tous les sens pour se dégager des policiers qui l'oppressaient et releva la tête vers Keigo.
— Tu sais que tu peux retourner en prison à tout moment, ou pire, te faire buter, dit Keigo avec calme.
— J'allais rien lui faire, dit Toya en parlant de la journaliste. Vous êtes des malades à me sauter dessus au moindre mouvement.
Keigo s'agenouilla sur le sol et se pencha vers le visage de Toya.
— Supporte-les encore une demi-heure et après je te laisserais faire tout ce que tu veux, promit Keigo en chuchotant à son oreille.
— Tout c'est... tout, demanda Toya avec un sourire en coin.
— Oui, tout, répéta Keigo. Sauf buter ton père.
Toya se calma tout de suite. Les policiers le laissèrent se relever et il resta calme jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une voiture noire. Keigo monta à l'avant, le chef de la police au volant, Toya monta à l'arrière, entouré de deux policiers. La voiture démarra dans un silence presque religieux et s'éloigna rapidement de la prison.
Keigo pouvait sentir que les policiers n'étaient pas à l'aise. Une aura de peur s'échappait d'eux, il sentait leur angoisse et voyait même des gouttes de sueur perler sur leur front. Toya aussi devait l'avoir remarqué car il prenait un malin plaisir à tourner alternativement la tête vers eux. Et le sourire narquois qui était placardé sur ses lèvres montrait que cette situation l'amusait bien. Un policier se racla la gorge et tenta de se décala vers la portière pour ne plus être collé à Toya.
Keigo regarda Toya s'amuser à faire un sourire menaçant aux pauvres policiers. Il était aussi puéril que lui.
— On se calme derrière, dit le chef des policiers en jetant un coup d'œil dans le rétro viseur.
— Je ne fais rien du tout, répliqua Toya.
— Ne fais pas le petit malin avec moi.
— Ok.
— Bon, quand on arrivera on t'enlèvera tes menottes, mais on te mettra des bracelets électroniques aux chevilles. L'un de suivra à la trace, essayes de t'enfuir et crois moi qu'on te retrouvera.
— Ok.
— Le deuxième bloquera constamment ton alter. De toute façon tu ne dois plus pouvoir l'utiliser pour un bon moment avec le traitement que tu as reçu à la prison.
— Ok.
— Tu n'as pas le droit de sortir seul.
— Ok.
— Et tu devras toujours rester avec Hawks.
— Ok.
— Si Hawks est d'accord, tu pourras recevoir une visite tous les deux jours.
— Ok.
— Et uniquement de ta famille, continua le chef des policiers.
— Ok.
— Écoute-moi bien petit insolent, tu vas tout de suite arrêter de me prendre pour un con avec tes ok, c'est clair, s'énerva le chef.
— Vous voulez que je dise quoi d'autre, répliqua Toya d'un air provocateur.
— Il a raison, appuya Keigo.
Le chef des policier ne répondit rien et grinça des dents.
— Bon et sinon, je pourrais voir ma mère, demanda Toya.
— Ça ne dépend pas de nous mais de ses médecins et de ce qu'elle désire, expliqua le chef. Mais tu pourras voir ton frère Natsuo et ta sœur Fuyumi, ils sont majeurs, ils peuvent te voir.
— Et Shoto c'est une pierre ou... ?
— Non, il est mineur et il ne sera sûrement pas d'ac-
— Shoto je m'en occupe, coupa Hawks. Je peux le contacter et je m'arrangerai avec lui et son père.
— ... Très bien.
La voiture s'arrêta, ils étaient arrivés devant l'immeuble de Keigo. Les cinq hommes descendirent rapidement de la voiture et entrèrent dans l'immeuble, mais ils restèrent dans le hall.
— Prévenez-nous au moindre problème, dit le chef des policiers.
— Bien sûr, répondit Keigo en passant sa main dans ses cheveux.
— Voulez-vous qu'on poste des policiers ou des héros devant votre immeuble ?
— Non, je ne veux pas que tout le monde sache où j'habite.
— On peut passer tous les deux-trois jours ? Ou organiser plus de ronde dans le quartier...
Keigo arrêta d'écouter le policier. Tout ce qu'il lui disait, il le savait déjà, Endeavor lui avait répété pendant une semaine quand il avait appris que Toya viendrait chez lui. Maintenant, Keigo n'avait qu'une envie, c'était de mettre à la porte les policiers. Il n'en pouvait plus d'attendre.
— ... heure et on arrivera, les héros sont disponibles quoi qu'il arrive et n'oubliez pas que sa place à la prison ne sera pas remplacé de sitôt.
— Oui oui, dit distraitement Keigo. Je pense que c'est bon non ? Au pire j'ai un téléphone, je vous appellerais si j'ai un problème.
— Très bien... alors tenez, ce sont les clés de ses menottes et de son masque, vous n'êtes pas obligé de lui enlever son masque.
— Oui d'accord.
Le chef des policiers lui lança un regard désolé, comme s'il allait commencer la pire mission du monde. Il lui donna un trousseau de clé et s'inclina devant lui, avant d'enfin partir, avec ses deux collègues.
— Ils sont partis, demanda Toya en sautant sur place.
— Attends. T'es pas sensé être faible toi ?
— Jeu d'acteur en super vilain. J'suis pas un faible moi.
Keigo sourit et suivit du regard les policiers. Il les regarda monter dans leur voiture. Le véhicule s'alluma, il s'éloigna doucement, puis fila sur la route.
— C'est bon, dit Keigo.
— Et ben c'est pas trop tôt.
Keigo se mit derrière Toya et inséra une clé au hasard dans la serrure de son masque. La clé rentra à moitié alors Keigo l'enleva et essaya une autre.
— T'es lent.
— Je fais ce que je peux !
Keigo trouva la bonne clé et enleva précipitamment le masque des yeux de Toya. Il se remit rapidement devant lui et regarda ses yeux bleus. Il avait l'air éteints, fatigués, de grandes cernes noires assombrissaient son visage, mais lorsque Toya vit le visage de Keigo, une lueur brûlante s'alluma dans son regard.
— C'est moi ou t'es encore plus petit qu'avant, se moqua Toya.
— Ferme-la, répliqua Keigo.
N'y tenant plus Keigo attira Toya vers lui et plaqua ses lèvres contre les siennes. Toya lui rendit immédiatement son baiser, souriant contre ses lèvres. Leur baiser était brûlant, leurs lèvres se retrouvaient après deux mois de séparations, il fallait rattraper le temps perdu.
Keigo sentit des mains se glisser dans son dos et l'étreindre avec force, avant de le soulever.
— Mais... attends attends, elles sont où tes menottes, demanda Keigo en se souvenant qu'il ne lui avait jamais libéré les mains de Toya.
— Je les ai enlevées, répondit simplement Toya en embrassant son cou.
— Hein ?!
— Oh la la mais tu crois vraiment que je sais pas enlever des menottes ? Bon quel étage ?
— Tout en haut.
— En fait t'as un nid.
— Mec je suis un oiseau !
— T'es un boulet ouais !
Toya porta Keigo jusque dans l'ascenseur et le plaqua contre le miroir de la petite pièce. Les portes se refermèrent derrière eux et Keigo appuya difficilement sur le bouton numéro quinze. Toya l'embrassa fougueusement, le pressant contre le miroir de l'ascenseur. Il passa ses mains sous le t-shirt de Keigo et celui-ci sourit.
— Je vois que je t'ai manqué en deux mois, dit Keigo.
— Ta gueule, répliqua Toya.─────── ༻𖥸༺ ───────
Merci d'avoir lu ♡
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FanfictionCeci est un recueil d'os de ship de plusieurs anime : Jujutsu Kaisen, Tokyo Revengers, Haikyuu, Demon Slayer, My hero academia... Le sommaire est provisoire, je peux enlever des ships ou en rajouter à tout moment. Infos : il n'y a pas vraiment de l...