Toge x Yuta

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Bonne lecture

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Yuta marchait dans les couloirs de l'école, il regardait devant lui sans vraiment voir où il allait, ses mains étaient plongées dans ses poches, sa tête baissée. Il errait ainsi dans les couloirs depuis plusieurs minutes, il ne saurait dire combien. Il n'avait pas de but précis, il tournait juste en rond.
Au rez-de-chaussée c'était l'effervescence. Ils étaient tous en train d'organiser les préparatifs pour la fête du nouvel an. Gojo n'arrêtait pas de défaire tout ce que Megumi faisait, juste pour l'embêter, Nobara criait des directives à quiconque croisait son regard, Itadori se prenait pour le dj de la soirée et testait toutes ses musiques sur la table de mixage, Panda essayait vainement de rétablir l'ordre, Maki et sa sœur Mai, qui était venue pour l'occasion, se disputaient la couleur des guirlandes à installer, Todo faisait la même chose que Itadori, en ajoutant des petites chorégraphies, et enfin, Sukuna n'arrêtait pas de commenter, ou plutôt de critiquer, les actions de tout le monde. Bref, ils étaient tous survoltés, et Yuta avait fui cette ambiance afin de chercher un peu de calme.
Il s'était d'abord réfugier dans la cuisine, mais il avait trouvé Toge, Miwa et Nishimiya en pleine guerre de farine alors il était aussitôt partis.
Yuta finit par regagner sa chambre et s'allonger dans son lit. Il ferma les yeux un instant et essaya de se reposer un peu. Il n'était pas très à l'aise à l'idée de faire la fête ce soir. Ce n'était pas son truc, il était très timide et pour lui, faire la fête revenait à se donner en spectacle. Il savait que ce n'était pas le seul à ne pas aimer les fêtes.
Megumi détestait quand il y avait trop de monde, alors forcément il n'aimait pas les fêtes. Et Toge non plus n'appréciait pas vraiment cela car c'était une personne plutôt calme.
Malheureusement ici c'étaient les surexcités qui commandaient et les autres n'avaient pas leur mot à dire.
Les fêtes du 31 décembre ce sont les pires.
Et oui, c'était les plus dur à endurer. Déjà parce qu'il était obligatoire de rester jusqu'à au moins une heure du matin, mais aussi parce que Yuta était sûr que tout le monde allait finir bourré. Il ne tenait absolument pas l'alcool, au bout de deux verres il était au sol. Il avait peur de faire n'importe quoi.
De toute façon, il s'était promis de ne pas boire. Il devait bien veiller sur ses amis. Yuta avait décidé qu'il veillerait sur Toge, Maki et Panda, tandis que Megumi s'occuperait de Itadori, Nobara et Gojo. Les autres devraient se débrouiller seuls.
Yuta n'allait pas souvent aux fêtes. Mais il savait que s'il n'allait pas de lui-même à la fête de ce soir, Maki allait venir le chercher et le traîner à la fête par les oreilles. Il priait juste pour que tout ce passe bien et que personne ne finisse bourré dans une baignoire.
Quelqu'un frappa soudain et une tête apparut à l'entrebâillement de sa porte.
— Toi aussi tu fuis les autres, dit Megumi.
Une seconde tête apparue.
— Moutarde rouge ?
Yuta sourit et se redressa dans son lit.
— Je ne suis pas très à l'aise avec toute cette agitation, dit Yuta avec un rire nerveux. Vous voulez venir ?
Megumi et Toge entrèrent et Yuta remarqua que Toge était couvert de farine.
— Tu peux aller te doucher si tu veux, proposa-t-il alors.
— Saumon.
Toge partit dans sa salle de bain et Megumi vint s'assoir près de lui.
— Gojo va ramener tous ses potes apparement, prévint Megumi.
— Il va y avoir du monde... Vous n'avez pas peur que les fléaux rappliquent ?
Megumi haussa les épaules.
— On risque rien. Et puis Sukuna est tout calme en ce moment.
C'était vrai que Sukuna était de moins en moins actifs. Cela faisait plusieurs années maintenant qu'il était là avec les exorcistes, tout le monde s'était habitué à sa présence. Au fil du temps, Sukuna tentait de moins en moins de faire des problèmes, Gojo avait d'abord supposé qu'il devait vraiment s'ennuyer à en mourir, puis il avait plaisanté sur le fait que Sukuna en était venu à apprécier la présence des exorcistes. Rien n'était sûr, le fait était que le fléau était toujours là, et qu'il n'hésitait pas à commenter tout ce qu'il voyait. Sa présence en était presque agréable.
— C'est peut-être pour ça qu'on arrive pas à trouver ses doigts, dit Megumi plus pour lui-même que pour Yuta.
— Il n'a peut-être plus envie de partir.
— Possible, à vrai dire j'en sais rien.
— Ça m'arrangerait, ça nous éviterait de toujours partir en mission.
— Ouais mais ça voudrait dire qu'on devrait encore plus subir Gojo, dit Megumi en grimaçant.
Yuta ria légèrement. C'était vrai que Gojo n'était pas facile à supporter. Il était épuisant et très envahissant, surtout avec Megumi. Et puis, plus ils grandissaient, plus Gojo se mêlait de leur vie amoureuse. Si Megumi se contentait d'ignorer Gojo ou de le remettre à sa place, Yuta, lui, était plus que mal à l'aise. Il rougissait tellement qu'il avait l'impression d'exploser.
Le pire était qu'il n'avait rien à dire sur sa vie amoureuse, tout simplement parce qu'elle était inexistante ! En même temps qui pouvait bien vouloir de lui ? Il y avait tellement mieux à côté... À côté de Megumi, Itadori et Toge, Yuta ne faisait pas du tout le poids.
Yuta avait d'abord bien aimé Maki. Elle semblait tellement forte, elle avançait sans se soucier des obstacles, elle était tenace et se battait pour ce qu'elle voulait. Mais il avait appris que Maki était lesbienne et aujourd'hui elle était très heureuse avec Nobara. Et Yuta s'était rendu compte qu'il ne l'aimait pas vraiment.
   Il avait ensuite apprécié Nobara, son tempérament et son courage l'avait impressionné. Elle était tellement loin de ce cliché de la fille qui a besoin d'un homme pour la protéger, elle était tellement imposante. Mais Noabara n'avait d'yeux que pour Maki, avec qui elle était maintenant en couple. Et encore une fois, Yuta s'était rendu compte qu'il l'admirait plus qu'il ne l'aimait.
Aujourd'hui, Yuta ne savait pas vraiment quoi penser. Deux fois il avait cru être amoureux, et deux fois il s'était trompé, alors c'était quoi être amoureux ? Il n'en savait rien, et n'osait pas demander à ses amis. Toge aurait du mal à lui répondre, Panda voulait absolument le caser avec une fille avec « des formes là où il faut », Megumi ne devait en avoir aucune idée et Itadori non plus.
De toute façon, il avait ses amis, et ça lui convenait très bien. Il tenait particulièrement à sa relation avec Toge. Au début oui, il l'avait un peu intimidé, mais les deux garçons s'étaient très vite rapprochés, de part leur caractère similaire. Yuta se sentait toujours bien avec lui, sa simple présence lui suffisait et quand ça n'allait pas, il trouvait toujours du réconfort auprès de lui. Toge était un peu comme sa bouée de sauvetage.
— Écoute Yuta, dit soudain Megumi en prenant un air grave. Il faut que tu saches quelque chose.
Yuta sentit de l'inquiétude s'immiscer en lui.
— Il y a un problème ?
— Oui.
— J'ai fait quelque chose de mal ?
— Non ce n'est pas toi mais...
— C'est Toge ?! Il a un problème ???
— Non ! C'est Gojo...
— Gojo, répéta Yuta sans comprendre.
— Lui et aussi les excités qui sont en bas... Ils vont probablement vouloir faire le jeu de la bouteille ce soir, jouer à action ou vérité, sept minutes au paradis ou un truc du genre, dit alors Megumi avec un regard perçant.
Yuta se détendit aussitôt. Était-ce vraiment un problème ? Ils pouvaient jouer à ce qu'ils voulaient non ?
— Et alors ?
— Ben... t'as jamais embrasser personne non ?
Yuta rougit immédiatement et remua avec malaise.
— Je... c'est... je... c'est possible que... que... non, bégaya Yuta.
— Je m'en fiche hein, tu fais ce que tu veux, s'empressa de dire Megumi avec malaise. C'est juste que... Ils vont essayer de remédier à ça je pense. Je voulais te prévenir.
— Ah..., dit Yuta sans savoir quoi dire d'autre. Mais attends, toi non plus tu n'as jamais embrassé personne, si ?
Megumi rougit à son tour et fuit son regard. Yuta fronça les sourcils.
— Avec Itadori, demanda Yuta.
— Euh... non...
— Je suppose que ce n'est pas Nobara.
— Non ce n'est pas elle.
— Todo non plus, Nishimiya j'en doute, Miwa aussi, et ça ne doit pas être Noritoshi.
— Non non !
Yuta déglutit avec difficulté. Il ne restait pas énormément de personne... Ça ne pouvait pas être lui...
— C'est quand même pas... c'est pas...
— Non c'est pas Inumaki, comprit Megumi.
Yuta se sentit soulagé. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais il sentait que si Toge aurait embrassé Megumi, cela lui aurait fait mal. Beaucoup de mal.
— Alors c'est qui, demanda Yuta. C'est pas un prof hein ?!
— Mais non enfin !
— Mais il ne reste plus personne... Si c'est pas un de nos amis, ni un autre élève, ni un prof, qui ça peut-être, demanda Yuta en réfléchissant. C'est pas moi, et il ne reste plus que les fléaux donc ça ne...
Yuta se coupa en plein dans sa phrase. Il tourna vivement la tête vers Megumi, qui s'était soudain découvert une passion pour contempler ses chaussures. Il ne restait plus que les fléaux. Et, comme par hasard, l'un d'eux était littéralement obsédé par Megumi.
— Mais non, ne put s'empêcher de murmurer Yuta.
— S'il te plaît ne va pas le dire aux autres, supplia aussitôt Megumi.
— Mais... t'es en couple avec lui ?!
— Non ! Non c'est juste que....
— Que ??
— Et... Et bah des fois il est... possible... que Sukuna viennent me voir la nuit.
Yuta n'en revenait pas. Il cligna plusieurs fois des yeux afin d'assimiler ce que Megumi lui disait.
— Pourquoi il vient te voir ?
— Je sais pas trop... enfin au début je suppose que c'était pour me soûler, mais maintenant il... il s'ennuie alors il vient me voir pour passer le temps et il a dit que... qu'il aimait bien ma présence, avoua Megumi avec gêne.
— Et toi ça ne te dérange pas ? Pourquoi t'as pas prévenu Itadori ?!
— Je sais pas, j'y ai pas pensé. Ça me dérange pas vraiment, la plupart du temps il ne fait rien, il est juste là, expliqua Megumi en haussant les épaules.
— Et comment vous en êtes venu à vous embrasser, demanda Yuta qui était complément perdus.
— Il m'a demandé s'il pouvait m'embrasser et j'ai dit oui.
Yuta regarda Megumi en plissant les yeux. Il ne comprenait décidément pas.
— Megumi... tu sais que c'est un fléau n'est-ce pas ?
— Bien sûr que je le sais ! Écoute, je sais pas pourquoi j'ai dit oui, mais pour ma défense c'était la nuit, j'étais à moitié endormi et... et... et puis voilà quoi !
— Mais ça s'est reproduit ?
Megumi souffla et ne répondit pas, mais Yuta comprit très clairement que son silence voulait dire que oui. Yuta ne savait pas trop quoi dire, Sukuna était quand même un fléau, même s'il ressemblait plus à un humain qu'autre chose. Et plus il avait plus de mille ans. Certes Megumi était majeur mais... ce n'était pas très morale. Quoi que, en soit, Sukuna ne faisait vraiment pas mille ans, et puis est-ce que ça changeait vraiment quelque chose ?
— Je ne savais pas que la pansexualité englobait l'attirance pour les fléaux, dit alors Yuta.
Megumi le regarda avec étonnement, puis un petit sourire se dessina sur son visage.
— Je le savais pas non plus...
   — Hé... je veux pas être indiscret mais... t'as déjà fait quelque chose avec Sukuna, demanda Yuta avec gêne.
   — Quelque chose tu veux dire...
   — Euh oui...
   — C'est un peu gênant...
   — Oui oui bien sûr ! Je comprends totalement ! Je... désolé, s'excusa Yuta.
   — À toi je suppose que je peux le dire, dit Megumi en soufflant. Je sais que tu ne vas pas le répéter aux autres... C'est arrivé deux fois. Enfin un peu plus mais... les autres fois ça comptait pas vraiment puisqu'il y a pas eut de... de...
   — C'est bon c'est bon j'ai compris ! Et... euh... c'était cool ? Enfin oui je suppose mais... t'as eu mal ? C'est par curiosité hein, je connais pas ça alors...
— Ben... franchement oui, ça fait super mal, mais Sukuna m'a vite fait oublier la douleur. Après le lendemain je pouvais à peine marcher et j'avais mal au dos mais bon...
— Au dos ?
Megumi détourna le regard avec gêne.
— Le faire sur une table de cuisine c'était un peu bête...
   Yuta regrettait d'avoir poser cette question, maintenant l'ambiance était plus que gênante.
   — Je veux pas changer de sujet mais Inumaki s'est noyé ou quoi ?
C'était vrai que Toge était partit depuis pas mal de temps se doucher. Comme s'il les avait entendu, Toge sortit soudain de la salle de bain, en ouvrant grand la porte. Yuta se figea sur place, comme prit en flagrant délit, et sentit ses joues se colorer.
Toge ne portait pas de vêtement, juste une serviette autour de sa taille. Ses cheveux blancs étaient trempés et tombaient en bataille sur ses yeux, les signes de son clans « Serpent et Crocs » étaient laissés à découvert, tout comme ses abdos qui étaient plutôt bien dessinés...
Yuta se leva d'un coup et se raidit. Pourquoi il faisait ça ?
— Euh je... je...
— Moutarde rouge ?
— Tu... Ah ! Euh... t'es vêtements ils... Ben ils étaient là et... et... ils sont plus là..., dit Yuta en faisant des gestes devant le corps de Toge.
— Il allait pas se doucher avec ses vêtements, dit Megumi.
— Saumon.
— Oui ! Mais tu... haha... c'est très... on voit... beaucoup de peau quoi..., continua Yuta en agitant ses bras.
Il s'enfonçait totalement. En agitant ses bras, sa main toucha la poitrine de Toge et Yuta se figea, avant de se rendre compte que sa main était littéralement posé sur son ami. Toge rougit légèrement, Megumi haussa les sourcils, et Yuta crut qu'il allait décéder sur place.
MAIS ENLÈVE TA MAIN !
Yuta ne bougeait plus, et Toge non plus. Qualifier cette situation de gênante serait un euphémisme.
ENLÈVE TA MAIN YUTA !
Son cerveau lui hurlait de réagir mais son corps semblait ne plus être en état de fonctionner.
— Hé les mecs vous êtes là, demanda Nobara en entrant d'un coup dans la chambre.
Les trois garçons sursautèrent violemment et se tournèrent vers Nobara. La jeune femme vit la position de Yuta et le dévisagea comme si elle venait de le surprendre en train faire des choses plus que louches avec ses amis.
Le corps de Yuta se remis soudain à fonctionner. Il baissa vivement sa main, quittant le contact chaud du torse de Toge, et partis en courant. Il courut encore plus vite que si un fléau le poursuivait, et atteignit très rapidement le rez-de-chaussée. Yuta sortit à toute allure du bâtiment et fila en direction de la forêt. Il n'avait absolument aucune idée d'où il allait, il voulait juste fuir le plus loin possible.
Yuta s'enfonça dans la forêt en priant pour disparaître. Peut-être que s'il courait très très vite il finirait par entrer dans une autre dimension ?
Ce ne fut malheureusement pas le cas. Il se demanda bien comment il avait fait pour le rattraper, mais il entendit soudain :
— Ça suffit ne bouge plus !
Le corps de Yuta se figea sans qu'il ne puisse rien faire et il s'étala lamentablement au sol, face contre terre. Il entendit des pas se rapprocher et vit du coin de l'œil Toge enfiler un t-shirt qu'il tenait à la main. Yuta sentit son cœur louper un battement lorsqu'il se rendit compte que Toge était pieds nus, mais surtout qu'il était en caleçon.
— Moutarde brune ?
Yuta ne réussit pas à répondre. Son cerveau devait être en plein dysfonctionnement. Toge s'agenouilla près de lui et le retourna sur le dos. Il le regarda un instant puis écarta quelques mèches de cheveux qui étaient plaqués sur son front.
Toge fouilla dans les poches de Yuta et en sortit son téléphone. Il le déverrouilla et lui écrivit un message.
« Comment tu peux sprinter comme ça ?! », lut Yuta.
— D-désolé, dit-il avec essoufflement. Et désolé pour... pour... tu vois quoi...
Toge tapa un nouveau message.
« Pourquoi t'as fait ça ? »
— Je... je sais pas.
Toge haussa les sourcils.
« T'es bizarre mais je t'aime quand même »
Toge rangea son téléphone dans sa poche et se releva. Il aida Yuta à en faire de même et épousseta ses vêtements. Yuta déglutit avec difficulté et ses joues rougirent lorsqu'il sentit les mains de son ami passer sur son corps.
— M-merci...
Toge lui ébouriffa les cheveux en réponse. Il lui fit un signe de la main pour lui demander de le suivre et commença à faire le chemin inverse. Yuta le suivit en restant derrière lui, toujours honteux de ce qu'il venait de faire.
Pourquoi avait-il réagit comme ça ? Oui c'était la première fois qu'il le voyait torse nu, mais qui réagissait comme ça dans ce genre de moment ? Personne ! Yuta devait avoir un sérieux problème.
Yuta, qui fixait le chemin de terre depuis qu'il s'était mis en marche, releva les yeux sur le dos de Toge. Il portait un de ses t-shirts, il avait du le prendre à la hâte pour poursuivre Yuta. Yuta baissa les yeux sans réfléchir. Son t-shirt était trop grand pour Toge, il lui arrivait en dessous des fesses.
Le jeune homme s'attardât sur cette partie de son corps, avant de rougir violemment.
Mais ça ne va pas de le mater ?!
Il se gifla mentalement pour avoir fait ça.
Sale pervers.
Il accéléra jusqu'à être à la hauteur de Toge, afin d'être sûr de ne plus regarder son corps.
Toge lui lança un regard interrogatif, « ça va ? » et Yuta lui sourit. Les deux garçons marchèrent en silence l'un à côté de l'autre. En fait Yuta n'avait aucune idée d'où ils étaient. En partant en courant, il n'avait pas du tout suivit le chemin déjà tracé dans la forêt, il s'était enfoncé dans un coin qu'il ne connaissait pas.
Il n'était pas inquiet, ils finiraient forcément par retrouver leur école. Comme leur professeur le disait souvent, « Tous les chemins mènent à Gojo. ». Ce dicton était ridicule mais il amusait Yuta.
Au bout d'un moment, Toge poussa une exclamation de douleur.
— Qu'est-ce qu'il y a, s'inquiéta Yuta.
Toge s'accrocha à son bras et leva un pied pour regarder en dessous. Il avait plusieurs échardes dedans. Marcher pieds nus dans une forêt n'était pas la meilleure des idées.
— Ah mince... il faudrait que Maki nous passe sa pince à épiler pour enlever les échardes, dit Yuta.
— Saumon.
— Tu penses pouvoir marcher jusqu'à l'école ? On ne doit plus être très loin ?
Toge haussa les épaules. Yuta réfléchit un instant. Il lui passerait bien ses chaussures, mais alors ce serait lui qui aurait des échardes plein les pieds, et Toge aurait quand même mal. Yuta eut soudain une idée. Ça le gênait un peu de faire ça mais il ne voyait pas d'autre solution.
Il saisit son ami et le souleva. Il passa son bras droit sous ses jambes et son bras gauche dans son dos et le serra contre lui. Toge rit légèrement et passa son bras droit autour du cou de Yuta.
— Onigris, dit Toge pour le remercier.
— Tu es tout léger, constata Yuta baissant et relevant Toge pour voir son poids.
— Saumon.
— Tu pèses combien ?
Toge traça deux cinq sur la poitrine de Yuta puis il se pencha et fouilla de nouveau dans sa poche. Il en sortit son téléphone et tapa dessus.
— Tu peux m'utiliser comme alter, lut Yuta en riant légèrement. J'ai pas assez de force pour ça.
« Essaye ! »
Yuta ria une fois de plus. Il baissa Toge au niveau de son bassin, puis le remonta contre son torse, avant de répéter l'action. Il réussit à le faire cinq fois d'affilée, avant d'abandonner pour ne pas faire tomber Toge.
— Tu es un très bon alter, dit Yuta en riant.
Toge tapota sa tête pour le féliciter. Il tapa ensuite un nouveau message sur son téléphone.
« J'ai entendu ta conversation avec Megumi tout à l'heure, c'est grave ? »
— Je ne pense pas, Megumi te fait confiance, dit Yuta après avoir réfléchit un instant.
« De toute façon je me doutais pour Sukuna »
— Vraiment ?
« La chambre de Megumi est au-dessus de la mienne, je l'entends. Au début je pensais que c'était Itadori mais j'ai vite compris que c'était pas lui haha »
— Et t'entends quoi, demanda curieusement Yuta.
« Je comprends pas vraiment pas je reconnais leur voix, et Megumi disait le nom de Sukuna ». Toge réfléchit un instant puis il ajouta « Je crois que Sukuna dort dans son lit ».
— Il s'en passe des choses ici, dit Yuta.
— Saumon.
« C'est confortable dans tes bras » ajouta Toge avec un sourire.
Yuta ria avec gêne.
« Tu rougis »
— Je rougis pas.
« Si tu rougis »
« Les princes charmant ils rougissent pas »
— Je ne suis pas un prince charmant, répliqua Yuta avec timidité.
« Si c'est les princes charmants qui portent les gens comme ça ! »
— Mais les princes ils portent les princesses !
« Toi t'es un prince qui porte un autre prince »
— Un prince en caleçon et avec des échardes aux pieds, dit Yuta avec amusement.
« Ah quand c'est une pauvre petite princesse dévêtue et blessée personne dit rien mais quand c'est un garçon là ça va plus ! »
Yuta éclata de rire, et Toge répliqua en lui donnant une tape sur la tête.
— Ne t'inquiète pas, je préfère te porter toi plutôt qu'une princesse, rassura Yuta avec un sourire.
« J'espère bien ». Toge lui lança un regard entendu, juste avant que Yuta ne sortent de la forêt. Ils étaient enfin de retour à l'école. Yuta entra dans le bâtiment et tomba aussitôt nez à nez avec... avec tout le monde. Ils étaient tous dans le hall qui était relié au salon.
Ils étaient tous rassemblés autour de Megumi, qui semblait se demander ce qu'il faisait là, et de Nobara, qui était en train de raconter visiblement une histoire passionnante, qui nécessitait plein de mime.
En entrant dans la pièce, tous les regards convergèrent vers Yuta et Toge et les dévisagèrent.
— Tiens tiens mais qui voilà, s'écria Gojo en les voyant.
— Mais Inumaki... où est ton pantalon, demanda Panda avec incompréhension.
— Euh...
— Mais faut pas faire ça dans la forêt !
— Hein ?!
— Qu'est-ce que vous faites, demanda Maki en haussant un sourcils.
— Rien on... Toge ne peut pas marcher, expliqua Yuta avec gêne.
— Ah ce point, s'écria Todo en hurlant de rire.
— Tu y allé fort Yuta, dit Gojo en pouffant de rire.
   Yuta fronça les sourcils sans comprendre de quoi ils voulaient parler. Il n'avait rien fait, pour Gojo disait ça ?
   Toge, qui lui semblait avoir compris, secoua vivement la tête et leva ses pieds dans leur direction.
   — Wow tu t'es fais agrafer les pieds ou quoi, s'exclama Itadori en voyant ses pieds.
   — Il faut retirer les échardes et désinfecter tout ça, dit Maki en s'approchant. Venez je vais m'en occuper.
   — Merci, dit Yuta avec reconnaissance.
   Yuta suivit Maki à l'étage et elle le fit entrer dans sa chambre. Il s'approcha de son lit pour déposer Toge dessus mais il ne le fit pas. Le lit de Maki était couvert de robe, de chaussure et des sous-vêtements. Tout comme le reste de sa chambre en fait. Il y en avait sur son bureau, sur sa chaise, par terre. On aurait dit qu'une tempête était passé par là.
   — Ah oui, dit Maki en voyant que Yuta la regardait avec perplexité. Nobara ne sait pas quoi mettre ce soir alors elle a fait des essayages... peu importe. Vous n'avez qu'à pousser tout ça.
   Toge se pencha et souleva un tas de vêtements pour le décaler sur un autre tas de robe. Yuta déposa délicatement Toge sur le lit et s'assit par terre.
   Il regarda la chambre de Maki pendant que cette dernière cherchait une pince à épiler sous les vêtements entassés sur son bureau. Sa chambre devait être impeccablement rangée en temps normal.
   Yuta sentit soudain une main de glisser dans ses cheveux et lui gratouiller le crâne. Il leva les yeux vers son ami et lui sourit. Toge faisait souvent ça. Avec la plupart des personnes il n'était pas du tout tactile, mais avec Yuta ce n'était pas le cas. Il traduisait par le toucher tout ce qu'il ne pouvait pas dire, et il aimait bien faire des caresses à Yuta.
   — C'est bon, s'exclama Maki en trouvant enfin une pince à épiler.
   Elle saisit un mouchoir, du coton et du désinfectant, puis elle s'agenouilla devant Toge.
   — Ça va un peu faire mal, prévint-elle.
   — Saumon.
   — Yuta tu peux t'occuper de moi, si je ne suis pas prête pour ce soir Nobara va faire une crise, expliqua Maki.
   — Bien sûr, répondit aussitôt Yuta. Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
   — Tu peux me coiffer ? J'aimerais me faire des boucles et lâcher mes cheveux pour une fois.
   — Pas de problème, dit Yuta avec un sourire.
   Yuta se leva et chercha un instant une brosse et un fer à bouclé puis revint se placer derrière Maki. Il détacha ses cheveux et commença à les brosser. Étant quelqu'un de très serviable, il adorait venir en aide à ses amis. Il avait l'habitude d'aider Maki à se préparer, surtout depuis qu'elle était avec Nobara. Maki faisait beaucoup d'effort pour ne pas décevoir sa petite amie, et Yuta l'aidait toujours.
   Dix minutes plus tard, les cheveux de Maki était bouclés et tombaient en cascade sur ses épaules, et les pieds de Toge étaient couverts de bandages.
   — Et voilà, dit Maki. Aller, filez vous préparer et toi vas me mettre un pantalon !
   Toge et Yuta se relevèrent, droit comme des soldats au garde à vous, et filèrent hors de la chambre de Maki. Désobéir à la jeune femme était un risque qu'ils n'étaient pas prêt de prendre.

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