Nezuko x Zenitsu

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Bonne lecture

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Zenitsu releva soigneusement le bat de son pantalon au dessus de ses fins mollets et plongea ses pieds dans le ruisseau qui serpentait près de lui. L'eau était froide, mais après quelques secondes passées dedans, le jeune homme put apprécier les caresses du courant sur sa peau, les petites vagues qui venaient tapoter ses chevilles, les rayons du soleil qui réchauffaient doucement l'eau. Ses pieds étaient posés sur des pierres plates, elles étaient noires, polies par les mouvements du ruissau, marcher dessus n'était pas douloureux. Au contraire c'était agréable.
Zenitsu s'avança dans le ruisseau, laissant le courant laisser guider ses pas.
— Oh un poisson !
Une minuscule bête rouge venait de frôler son pied droit. Le petit poisson lui avait fait peur, si bien que le jeune homme s'était figé, de peur de se faire attaquer par une horde de piranhas déchaînés. Mais il n'y avait aucune chance, il pouvait voir la belle nageoire transparente de celui qui l'avait touché filer au loin, sous les scintillements du soleil sur les vaguelettes. Après avoir vérifier que plus aucuns poissons ne risquaient de venir près de lui, Zenitsu se remit en marche et continua sa balade.
Il était seul depuis presque une heure. Avec ses amis et les piliers, ils étaient tous partis se balader dans la forêt, pour passer un moment ensemble avant de partir vers de nouvelles missions et de nouveaux dangers. Zenitsu se serait bien passé de cette balade, aller dans la forêt pour lui c'était comme aller dans une cage de lions affamés dans un zoo. Oui, c'était un pourfendeur de démon incroyablement doué, mais il n'avait aucune confiance en lui, et la moindre chose l'effrayait. Il n'y pouvait rien, il était comme ça...
Surtout que faire une balade avec les piliers revenait à porter la chandelle, ou alors faire une marche militaire. D'un côté, Mitsuri et Obanai étaient tous les deux éperdument amoureux l'un de l'autre, Shinobu essayait d'attirer l'attention de Tomioka (sans comprendre qu'elle n'avait pas besoin puisqu'il l'aimait déjà) et Tanjiro n'avait d'yeux que pour Kanao. De l'autre, Inosuke n'arrêtait pas de crier tout le temps, ce qui énervait Aoi, Sanemi aussi criait sur quiconque osait s'éloigner du groupe, et Tokito n'arrêtait pas de donner des directives à tout le monde pour que la ballade se passe bien. Zenitsu ne savait pas vraiment où se mettre, mais ça ne le dérangeait pas vraiment car Nezuko était là.
Le temps avait passé, et grâce à Tamayo qui lui administrait une potion tous les jours, la jeune femme retrouvait peu à peu son humanité totale. Aujourd'hui elle avait la majorité, et elle pouvait sortir de sa boîte en plein jour sans craindre la mort. Cette nouvelle situation réjouissait tout le monde, surtout Zenitsu.
Lui qui était fou de la sœur de son meilleur ami, il pouvait enfin passer du temps avec elle ! Rien ne pouvait le rendre plus heureux que de marcher aux côtés de Nezuko. Rien ne se passait entre eux, il n'osait pas lui demander de sortir avec lui, et il se forçait à ne pas hurler sur tous les toits qu'il l'aimait. Et puis, comment un pourfendeur peureux comme lui pouvait espérer sortir avec une déesse comme elle ?
Nezuko était une déesse. Divinement belle, sa présence était une lumière et elle éclairait le jeune homme par son savoir et sa douceur. Sa force était impressionnante, c'était une jeune femme qui n'avait besoin de personne pour se protéger, quoi qu'on puisse en penser, et elle était aussi pur qu'un ange. Elle éblouissait Zenitsu, il se sentait minuscule à côté d'elle.
Elle était si parfaite que jamais il n'oserait lui prendre la main, il était même incapable de s'imaginer effleurer sa peau d'albâtre. Elle était comme de la porcelaine, ou plutôt comme du cristal. Oui, c'était une pierre précieuse qu'il ne fallait pas salir d'empreintes, Zenitsu était condamné à regarder briller sa belle, et à seulement pouvoir la contempler avec émerveillement, sans jamais pouvoir espérer son amour.
Le jeune homme souffla et donna un léger coup de pied dans l'eau. Que faisait elle en ce moment ? Avait-elle remarqué son absence ? Zenitsu avait commencé la balade avec son groupe, mais il ne savait comment, il s'était détaché du groupe, en marchant trop lentement à cause de la peur sûrement. Il s'était retrouvé seul et perdu au milieu d'une forêt qui lui était étrangère. Le jeune homme avait évidemment paniqué en comprenant qu'il était tout seul, il s'était mis à courir partout, cherchant vainement à retrouver les autres, puis avait finit par se recroquevillé sur lui-même pour pleurer.
Mais passée sa crise de larmes, il s'était relevé et s'était efforcé de retrouver son calme. Il avait dix-neuf ans, il était temps qu'il grandisse. Après avoir longuement cherché, Zenitsu était tombé sur cette clairière. Elle était belle, grande et à l'abris des regards. De grands saules pleureurs se dressaient autour de lui, leur feuillage verdoyant brillait dans de légers reflets d'or, l'herbe était touffue ici, ses brins s'agitaient dans le vent, et un magnifique chant d'oiseaux, mêlé à la mélodie de l'eau qui s'écoulait dans le ruisseau créait une merveilleuse musique. Ce petit coin de paradis avait fait oublier à Zenitsu sa peur.
— Je me demande où va ce ruisseau, dit le jeune homme.
Il continua de s'avancer, en se demandant si ses amis étaient partis à sa recherche. C'était peut-être mieux qu'il ne soit plus là. C'était mieux de les laisser entre eux. Zenitsu n'était pas aveugle, il avait bien vu que, derrière la proposition de faire une ballade entre amis se cachait un désir de passer un moment avec son âme sœur. Oui, il le savait. Mitsuri espérait sûrement pouvoir se détacher du groupe et entraînait l'amour de sa vie dans un endroit à l'abris des regards pour profiter de lui. Shinobu devait vouloir écarter Tomioka du groupe, elle essayerait peut-être même de lui avouer ses sentiments. Tanjiro resterait probablement avec le groupe, pour ne pas laisser sa sœur seule, mais il ne ferait qu'attention à Kanao et essaierait de se rapprocher d'elle. Inosuke et Aoi partiront se chamailler dans leur coin, Inosuke ne comprenait rien à l'amour mais Aoi s'y connaissait sûrement plus, elle l'embrassera peut-être, qui sait ?
Et oui, ces derniers temps l'amour était au rendez-vous. Tout le monde le voyait, tout le monde le sentait, il flottait dans l'air en permanence, si bien que Zenitsu avait l'impression de se cogner contre chaque fois qu'il allait quelque part. L'amour était là, mais personne ne faisait rien. Ah la peur de se faire rejeter... il n'y avait rien de pire. Elle faisait perdre un temps précieux, peut-être que sans elle, d'autres couples que « Obamitsu » (comme les appelait Sanemi) existeraient déjà.
Zenitsu espérait que ses amis seraient bientôt avec l'élue de leur cœur. Les voir amoureux était magnifique (très drôle aussi), ils avaient l'air plus heureux que jamais. Ils avaient bien le droit au bonheur après tout ce qu'ils avaient traversés...
Lui, il n'attendait plus rien. Nezuko n'était pas accessible, et aucunes femmes n'avaient jamais voulut de lui. Il s'était fait à cette idée, c'était dur à accepter mais il n'avait pas le choix alors autant se faire à cette idée.
— Vivre seul c'est bien aussi...
C'était ce qu'il se disait pour se rassurer. Mais en réalité il trouvait que vivre seul devait être déprimant et ça devait faire peur. Il ne s'imaginait pas se réveiller seul chaque matin, manger sans autre compagnie que la sienne, passer le temps sans personne, s'endormir sans aucun bras pour le tenir... ce n'était pas de ça qu'il rêvait, loin de là...
   Parfois il s'imaginait sa vie future, et se disait qu'elle serait vraiment morose. Il partirait en mission pour tuer des démons, il échouerait bien sur, puis il rentrerait chez lui au bout de quelques semaines. Mais personne ne l'attendrait, il serait seul et aurait pour unique compagnie ce moineau qui lui disait où il devait se rendre pour ses missions. Sa vie n'aurait aucunes étincelles, jamais.
— C'est la vie, souffla le jeune homme. Oh, qu'est-ce que c'est ?
Le bruit du ruissellement de l'eau s'était intensifié. Zenitsu se mit sur la pointe des pieds et regarda devant lui. Le ruisseau s'épaississait un peu plus loin, et il semblait s'arrêter. Non, il ne s'arrêtait pas.
Zenitsu s'élança sur les pierres, il manqua de tomber mais ni prêta pas attention. Il voulait voir s'il se trompait ou non. Quelques minutes plus tard, le jeune homme arriva à la fin du ruisseau. Ou plutôt de la rivière, il s'était tellement épaissi qu'à présent on pouvait le voir comme telle. Et la rivière tombait en cascade, puis se transformait en lac.
— Oh !
Une folle pensée traversa l'esprit de Zenitsu. Et s'il sautait ?! Le lac avait l'air assez profond pour nager dedans, et la cascade n'était pas haute. Logiquement, il ne risquait pas grand chose.
— Mais non, ça ne va pas !
Il n'allait quand même pas sauter, c'était trop dangereux ! Il risquait de se noyer, ou alors de tomber dans de l'eau pas assez profonde. Il aurait l'air malin s'il se cassait quelque chose.
— Oui mais je ne vois pas le fond du lac...
C'était vrai. Il avait l'air vraiment profond, en tout cas au milieu. Sur les côtes, on pouvait voir le fond apparaître légèrement, le lac devait être creux.
— Allez je peux essayer... mais non j'ai trop peur ! Oui mais ça a l'air bien...
Ce n'était qu'un saut, pourquoi paniquait-il autant ?! Zenitsu sautilla sur place pour se donner du courage.
Grandis, grandis, grandis...
Il regarda rapidement autour de lui pour vérifier qu'il était bien seul. Personne aux alentours. Lentement, il enleva son kimono, et tous les vêtements qu'il portait. Il enleva aussi son katana, ainsi que son sous-vêtement. Il les déposa soigneusement sur le bord de la rivière — l'eau lui arrivait à présent aux cuisses — et vint au bord de la cascade. Il sentit ses joues s'empourprer. L'idée d'être nu dehors le mettais mal à l'aise, pourtant il n'y avait personne pour le voir. Mais si quelqu'un arrivait ?! Aucun risque, il fallait vraiment s'enfoncer dans la forêt pour la trouver, si quelqu'un arrivait, c'était qu'il avait suivit Zenitsu. Oui mais et si un démon venait ?! Mais non, il faisait jour. Aucun démon n'était assez fou pour se risquer à sortir dehors en plein jour, pas même Akaza.
— Allez c'est qu'un saut...
Il y allait ?
Non.
Mais si, il pouvait le faire, c'était un homme fort.
Non, Zenitsu était un homme faible, aucune chance qu'il ne saute.
Ce n'était qu'un saut, s'il se blessait il n'avait qu'à faire comme s'il était tomber par hasard.
Et qui tomberait nu dans une cascade par hasard ?
— Arrghhhh je veux sauter mais ça me fait trop peur, s'énerva Zenitsu. Pourquoi est-ce que je suis aussi faible ?!
Il tapa du poing l'eau et grimaça. Il en avait marre de n'être capable de rien faire, pas même un simple saut dans de l'eau. Il était ridicule.
Si je saute, je demande Nezuko en mariage !, se promit le jeune homme.
Zenitsu fixa le lac avec frustration. Il pouvait le faire, il le pouvait... ce n'était qu'un lac, rien de bien dangereux, il ne risquait vraiment rien. Tout se passerait bien, il n'avait pas à s'inquiéter. Il fallait juste qu'il arrête de penser !
Zenitsu ferma les yeux et retint sa respiration. Il s'élança sans réfléchir et sauta dans le vide. La chute lui parut interminable, la cascade avait l'air moins grande d'un plus haut point de vue.
Ne meurs pas, ne meurs pas, ne meurs pas...
La surface de l'eau entra en contact avec son corps dénudé et sa tête de retrouva soudain sous l'eau. Zenitsu garda étroitement fermés ses yeux pour être sûr de ne pas les ouvrir, et il serra les dents. Il toucha rapidement le fond, il se débattit un instant dans l'eau, paniquant à l'idée de ne pas émerger, et réussit à donner un grand coup de pied au sol.
Son corps fila à toute vitesse vers la surface et il sortit d'un coup de l'eau. Un bol d'air frais se renversa sur son visage, et il put de nouveau respirer. Zenitsu recracha l'eau qui était entrée dans sa bouche et essuya ses yeux en secouant ses cheveux.
— Je suis pas mort !
Il cligna des yeux et regarda la cascade.
— C'est vachement haut, je ne vais pas bien dans ma tête ! Mais j'avais raison, c'est assez profond pour qu'on saute... oh non ! Je vais devoir demander Nezuko en mariage, la honte !!!
Qu'elle idée il avait eut de dire ça ?! Il n'allait vraiment pas bien. Il n'avait que dix-neuf ans, et Nezuko dix-huit. Elle ne l'aimait pas, il était comme un frère pour elle, jamais elle n'accepterait ! Zenitsu nagea jusqu'à un endroit où il avait pied, près du bord du lac, et enfoui son visage dans ses mains, honteux.
Il imaginait déjà la scène. Il ferait sa demande en bégayant, rouge de honte, et Nezuko lui dirait non devant tout le monde. Oh bien sûr elle le dirait avec son habituelle délicatesse. Elle lui dirait qu'elle l'aime énormément, mais seulement comme un ami, et tout le monde le regarderait avec peine. Ce scénario était horrible.
Le jeune homme releva la tête. Ce n'était pas le moment de penser à ça, la jeune femme n'était pas là. Pour l'instant il pouvait profiter de sa baignade. Zenitsu décida alors de nager à peu dans l'eau fraîche. Ça faisait une éternité qu'il n'avait pas fait ça.
Mais ça lui faisait du bien de sentir son corps filer dans l'eau, glisser facilement, il avançait sans avoir besoin de faire d'effort, le courant le berçait et son corps flottait. Il se sentait léger, c'était génial comme sensation. Après avoir terminer de nager, le jeune homme regagna le bord du lac et s'adossa contre en fermant les yeux. Il se sentait vraiment bien ici, il regrettait presque de ne pas être arrivé plus tôt. Pour la première fois il appréciait sa propre compagnie, et il n'avait pas peur de se faire dévorer par des créatures marines. Ça faisait du bien de se détendre un peu et de ne plus avoir tout le temps peur.
— Zenitsu !
Le jeune homme sursauta violemment et se redressa d'un coup. Il chercha autour de lui l'origine du bruit en paniquant et finit par relever les yeux. Il vit alors que Nezuko se trouvait juste au dessus de lui, au bord de la cascade, près de la rivière.
Zenitsu se mit à réellement paniquer. Nezuko était là, et il était nu ! Et en plus elle était seule ! Comment allait-il faire ?! L'eau n'était pas parfaitement transparente, mais on voyait facilement son corps à travers... Nezuko ne semblait pas l'avoir remarquer du tout, peut-être que de là où elle était elle ne voyait pas.
— Qu'est-ce que tu fais là, cria-t-elle.
— Euh je... je..., bégaya Zenitsu en tentant de cacher le bas de son corps avec ses mains.
— Attends moi !
— Hein ?!!!
Zenitsu vit avec horreur son amie enlever son kimono, ainsi que ses vêtements de pourfendeuses. Elle se retrouva en sous-vêtements, puis entra dans l'eau.
— Non Nezuko attends je suis-
Zenitsu n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la jeune femme s'était élancée et avait sautée dans le vide. Elle tomba dans l'eau, éclaboussant violemment Zenitsu. Il s'apprêtait déjà à décéder de honte sur place. Nezuko n'était pas encore sortie de l'eau, il pouvait toujours sortir du lac, récupérer ses affaires et fuir. Oui, c'était toujours possible. Le jeune homme se tourna pour s'appuyer sur le rebord sur lac, mais se rendit soudain compte que ce n'était pas normal que Nezuko ne sorte pas de l'eau. Que faisait-elle ?
Zenitsu se tourna vivement vers l'endroit où la jeune femme avait sauté. Des bulles venaient troubler la surface de l'eau.
— Nezuko !
Il s'élança au milieu du lac, là où il n'avait plus pieds et plongea sous l'eau, après avoir pris une grande respiration. Dans le noir, il tata autour de lui, à la recherche de son amie. Quelque chose vint effleurer sa main et il comprit qu'il s'agissait des cheveux de son amie. Il essaya de trouver son crâne à l'aveuglette et réussi à se rapprocher de son corps. Zenitsu parvint à attraper la taille de son amie et à la serrer contre lui, pour ensuite nager vers la surface.
— Nezuko ça va, s'écria Zenitsu en sortant de l'eau.
La jeune femme recracha une quantité impressionnante d'eau et s'accrocha à lui pour ne pas couler.
— Je me suis noyer, dit-elle en toussant violemment. Je ne sais pas nager !
— Quoi ?! Pourquoi tu as sauté ?!
— Je voulais te rejoindre !
   Zenitsu ne trouva rien à répondre. Il fallait que Nezuko sorte de l'eau, ou au moins la ramener près du bord. Il l'a maintint contre lui, en oubliant complètement un certain détail, et nagea jusqu'au bord. Les pierres plates vinrent bientôt à leur niveau et ils purent s'appuyer dessus pour marcher jusqu'au bord. Nezuko toussota encore un peu en remerciant Zenitsu, elle le lâcha et s'adossa contre les rochers qui entouraient le lac.
   — Merci beaucoup, dit-elle en enlevant ses longs cheveux noirs qui barraient son visage.
   — D-de rien, bégaya Zenitsu en se rappelant qu'il n'avait pas de vêtements.
   Il s'écarta discrètement de son amie, afin de mettre le plus de distance possible entre eux, et s'adossa contre le bord avec gêne. Il fallait à tout prix qu'il trouve un moyen de sortir du lac sans que Nezuko ne le voit. Mais comment pouvait-il faire ? À part lui demander de se cacher les yeux, il ne voyait pas comment faire. Il n'avait plus qu'à se noyer de honte...
   Pourquoi ce genre de situation devait toujours lui arriver ? Zenitsu avait le don de se mettre dans des situations embarrassantes. Une fois, il était entré sans frapper dans une pièce et avait surpris Shinobu en train de se changer, ce qui lui avait valut de se faire étouffer par Tomioka et Mitsuri qui jugeait ça comme « une agression visuelle », alors que Shinobu s'était contenté de rire avec amusement. Une autre fois, le jeune homme avait débarqué dans sa chambre, qu'il partageait avec ses deux meilleurs amis, et avait interrompu Tanjiro et Kanao qui étaient sur le point de s'embrasser. Kanao était partie en courant de gêne, Zenitsu s'était mis à pleurer pour être le pire ami, et Tanjiro avait passé une heure à le consoler en lui affirmant en riant que ce n'était pas si grave. L'autre jour, en se rendant dans le jardin de la propriété où il vivait, il était tombé sur Mitsuri et Obanai qui était en pleins batifolages, ce qui avait plus que tout gêner Zenitsu. Obanai s'était énervé qu'il débarque tout le temps sans prévenir (parce que oui, apparement il fallait prévenir de son arrivé peu importe où on allait. Comment ? Zenitsu ne le savait pas mais il fallait le faire.) et Mitsuri l'avait rassuré en lui disant que ce n'était pas grave et qu'il ne les dérangerait pas du tout, ce qui avait encore plus énervé son petit ami. Ah oui, et il y a peu de temps, Sanemi était entre dans la douche alors qu'il y était. Après l'avoir fixé sans aucune gêne, le pilier l'avait regardé avec peine, il lui avait tapoté l'épaule et affirmait « un jour les abdos seront là ».
   Qu'est-ce que Zenitsu était sensé comprendre ?! D'accord ce n'était pas le plus musclé, ce n'était pas le plus grand non plus mais il n'avait pas non plus le corps d'un enfant ! À force de travailler il s'était quand même endurci, et même s'il n'avait pas six parfait abdominaux dessinés sur son ventre, il en avait qu'en même. Ils étaient juste moins visibles.
   Enfin, le fait était que Zenitsu était toujours dans des situations embarrassantes, il avait l'habitude, mais là c'était pire que tout.
   — Pourquoi tu es aussi loin, demanda Nezuko en se rendant compte qu'il s'était écarté.
   — Oh euh... parce que je...
   Comment lui dire ? Elle ne s'en était visiblement pas rendue compte, et il ne se voyait pas lui dire qu'il était nu. Ce serait extrêmement gênant. Voyant qu'il ne répondait pas, Nezuko s'approcha, sous le regard horrifié du jeune homme.
   — C'est très beau ici, dit-elle en regardant le paysage.
   — Euh oui...
   — Je me suis déjà baladée dans cette forêt avec Aoi, Kanao, Shinobu et Mitsuri, mais nous n'avions jamais trouvés cette clairière.
   — Ah... et c-comment tu m'as retrouvé, demanda Zenitsu, mal à l'aise.
   — Quand nous avons remarqué que tu n'étais plus là, nous nous sommes dispersés pour te chercher. Je t'ai retrouvé assez vite, tu étais en train de pleurer. J'allais venir te voir mais tu t'es soudain relevé et tu es partis... alors je... je t'ai suivit jusque ici et je n'ai pas osé me montrer...
   Zenitsu tourna la tête vers la jeune femme. Ses joues étaient toutes roses. Oh la honte... elle l'avait vu en train de pleurer dans la forêt. Qu'est-ce qu'il devait avoir l'air faible, et nul maintenant. C'était sûr qu'il n'avait plus aucunes chances avec...
   Elle l'avait suivit ? Mais si elle l'avait suivit... ça voulait dire qu'elle l'avait vu se déshabiller ?! Donc elle savait parfaitement qu'il était nu, et elle l'avait vu ?! Le jeune homme n'avait jamais eut autant honte. Il sentit ses joues s'enflammer et il pria pour qu'un quelconque démon surgisse et le dévore sur place.
   — Je suis désolée, je ne voulais pas te gêner, s'excusa Nezuko d'un air désolé. Je ne pensais pas que tu te baignerais.
   Donc elle l'avait bien vu. Zenitsu voulait mourir tellement il avait honte. La femme de sa vie l'avait vu nu, alors qu'il ne ressemblait à rien ! Elle avait put voir qu'il était le moins musclé de tous les garçons présents, c'était extrêmement rabaissant. Elle avait pu voir qu'il n'avait rien d'attrayant, un corps simple.
   Des larmes vinrent embuer ses yeux d'or et se mirent aussitôt à couler sur son visage déjà humide. Le jeune homme serra les poings alors que ses épaules se secouaient et il se mit à pleurer sans pouvoir se retenir.
   — Oh non, s'exclama Nezuko d'un air peiné. Je suis vraiment désolée Zenitsu, je ne voulais pas te blesser...
   — Tu-tu n'y peux... rien, hoqueta le jeune homme.
   — Je t'assure que je... je n'ai presque pas regardé, assura son amie en posant sa main sur son épaule.
   — Oui mais... mais... tu-tu as quand même v-vu..., pleura Zenitsu en enfouissant sa tête dans ses mains.
   — Désolée ! Je... je n'osais pas venir te voir, tu avais l'air content d'être ici et tu étais magnifique alors je ne voulais pas t'interrompre... Je ne le ferais plus je te promets. Tu... tu veux que je te laisse ?
   Zenitsu releva soudainement la tête et se stoppa net dans ses pleurs.
   — Qu'est-ce que tu as dit ?
   — Tu veux que je te laisse ?
   — Que j'étais magnifique ?
   Nezuko sourit doucement. Elle enleva ses mains de ses épaules et essuya ses larmes en effleurant d'un geste léger sa peau.
   — Oui, tu es magnifique.
   Les joues du jeune homme s'empourprèrent d'avantage et il détourna le regard.
   — Tu n'es pas obligé de me dire ça pour me consoler, dit-il d'une voix serrée.
   — Mais je le pense vraiment. Tu es réellement très beau, quoique tu en penses.
   Zenitsu serra les dents. Il n'avait pas l'impression que Nezuko se moquait de lui, mais il ne pouvait s'empêcher de le penser. Il n'était pas beau, il était normal. Tanjiro était beau. Inosuke aussi. Et les piliers l'étaient encore plus. Mais lui non. Il ne savait pas vraiment sur quoi fonder ses arguments. Séparément, ses yeux étaient jolis, son nez pourrait être mignon, et ses cheveux dorés par la foudre étaient agréables à toucher. Mais le tout réunis n'allait pas ensemble, il le ressentait et il n'aimait pas ça.
   Le jeune homme n'avait jamais eut de mauvaise expérience dans sa vie. Personne ne lui avait jamais dit qu'il était moche, mais il s'était toujours persuadé que tout le monde le pensait. Ou du moins, que tout le monde pensait qu'il était normal.
   Nezuko le regarda avec peine. Il devait lui faire pitié. Pourtant, elle s'approcha un peu plus de lui et le prit tendrement dans ses bras. Elle enfoui sa main dans ses cheveux d'or et le caressa.
   — Je t'assure que tu es magnifique, répéta la jeune femme d'une voix délicate. Tu es le plus beau garçon que j'ai rencontré.
   — Nezuko... je n'ai pas de vêtement.
   C'est la seule chose qu'il réussit à dire à travers ses sanglots.
   — Ça ne me dérange pas, ce n'est qu'un corps, dit calmement Nezuko.
   Zenitsu ne réussissait pas à bouger. Il était très gêné, Nezuko était quand même contre lui, et elle ne lui faisait jamais de câlin, c'était toujours lui qui lui sautait dessus, et elle l'évitait à chaque fois, mais en ce moment il avait arrêté parce qu'il devait se calmer. Alors qu'elle lui fasse un câlin comme ça...
   Comme il ne bougeait pas, Nezuko prit ses mains et les posa au niveau de sa taille. Zenitsu rougit un peu plus mais enlaça tout de même son amie.
   — Pourquoi est-ce que tu as dit que j'étais le plus beau, demanda le jeune homme.
   — Parce que c'est vrai, répondit la jeune femme avec un sourire. Toi et Tanjiro vous êtes les plus beaux.
   — Je pensais que tu préférais Tomioka...
   — Je l'aime bien, mais je te préfère toi.
   C'était la première fois que quelqu'un lui disait ça. Ça lui faisait un drôle d'effet, comme si son ventre se mettait à remuer et que son cœur entamait une course. Mais Nezuko ne s'arrêta pas là. Elle posa ses mains avec douceur sur ses joues, faisant arrêter le cœur de Zenitsu.
— Tu es très mignon quand tu rougis comme ça, dit Nezuko.
Elle ne disait pas ça pour se moquer. Elle avait vraiment l'air de le trouver mignon. La jeune femme avança doucement son visage vers le sien et déposa alors ses lèvres sur les siennes. Elles étaient lisses, aussi agréables à toucher que la soie. Le baiser fut très rapide, Nezuko s'éloignant presque aussitôt, mais Zenitsu eut l'impression de ne plus vivre pendant un instant. Son cœur s'était stoppé, et lorsqu'il redémarra, il alla tellement vite que le jeune homme eut l'impression qu'il essayait de sortir de sa poitrine.
Nezuko posa sa main sur son torse, au niveau de son cœur.
— Il bat vite, dit-elle avec un sourire.
   Zenitsu ne réussit pas à répondre. Bien sûr que son cœur battait vite, la femme de sa vie venait de l'embrasser... Un jour elle allait le tuer à force de faire faire des marathons à son petit cœur.
   Le jeune homme souffla pour se calmer. Il fallait qu'il reprenne les choses en main, c'était le moment d'avouer ses sentiments à Nezuko. Comme lui avait un jour dit Sanemi, « sois un homme mon grand ».
   — Tu veux m'épouser, demanda Zenitsu sans réfléchir.
   Il pouvait définitivement s'enterrer à des mètres sous l'eau. 
   Nezuko ria doucement et lui caressa le visage.
   — On est encore un peu jeune, dit la jeune femme avec amusement. Mais plus tard oui.
   Elle avait dit oui. Oui. Zenitsu cru qu'il allait faire un arrêt cardiaque. Non, ce n'était pas le moment de mourir, il fallait qu'il dise tout à Nezuko, il fallait qu'il lui dise qu'il l'aimait. C'était le moment, sa première tentative était raté, il pouvait encore se rattraper. Le jeune ouvrit la bouche pour parler mais aucun mot ne lui vint.
   Une fois de plus, il ne réfléchit pas. Il ferma les yeux et scella ses lèvres à celles de son amie. Le rouge lui monta aux joues pour la énième fois de la journée. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu de faire, mais maintenant qu'il le faisait, il ne pouvait plus s'arrêter.
   Zenitsu n'avait aucunes idées de s'il embrassait comme il fallait, c'était la première fois qu'il essayait. Il espérait juste que ça plaise à Nezuko. Le contact de ses lèvres lui faisait tourner la tête, il était magique et lui donnait l'impression que le monde dans lequel il vivait était magnifique. Pourquoi n'avait-il pas embrassé la jeune pourfendeuse plus tôt ?
   Nezuko approfondie le baiser en faisant glisser ses mains derrières sa nuque. Sa bouche se pressa un peu plus contre la sienne, elles semblaient remuer plus vite aussi. Zenitsu resserra sa prise sur la taille de la jeune femme.
   Et s'il essayait de franchir la barrière de ses lèvres avec sa langue ? Que se passerait-il ? Nezuko la laisserait-elle faire ? Le jeune homme ne savait pas comment s'y prendre. Il n'avait pas l'air de trop mal se débrouiller pour son premier baiser, mais si ajouter la langue, ça risquait peut-être de tout gâcher...
   Il n'oserait jamais essayer...
   « Sois un homme ». Arghh, comment pouvait-il faire partir Sanemi de son esprit ?! Il pourrait peut-être lui demander conseil ? Non sûrement pas, il exploserait de rire et se moquerait de lui pendant des jours. Tanjiro n'avait pas plus d'expérience que lui, et Inosuke ne comprenait rien à ce genre de chose. Alors il pouvait demander à Tomioka... Mais Tomioka n'était pas du genre à parler de ça. Une fois il lui avait demandé comment il allait faire pour sortir avec Shinobu, et le pilier s'était étouffé avec sa salive, en bafouillant nerveusement qu'il n'aimait absolument pas Shinobu. Il restait Obanai. C'était le seul en couple, ses conseils seraient les meilleurs.
   À bout de souffle, les deux jeunes pourfendeurs détachèrent leurs lèvres, les joues rosies de gêne. Nezuko resta contre Zenitsu, elle se blottit dans ses bras et le serra longuement. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes.
   Le jeune homme n'arrivait pas trop à réfléchir. Son esprit était embrumé d'euphorie, il venait d'embrasser la femme qu'il aimait, elle était dans ses bras, et sa poitrine était contre son torse, ce qui lui faisait un peu plus tourner la tête.
   — Zenitsu, demanda la jeune femme.
   — Oui ?
   — On pourrait se retrouver là plus souvent... pour être tous les deux.
   Un sourire se dessina sur le visage du jeune pourfendeur. Passer du temps seul avec Nezuko ici ? L'idée ne lui déplaisait pas... loin de là.

   — Attrapes-le !!! Il est là attrapes-le !!!
   — Ah il va trop vite !
   — Zen' il est juste là !!!
   Zenitsu sauta vivement et plongea dans l'eau, les bras en avant. Ses mains se refermèrent sur le corps volumineux d'un grand poisson, qui se mit aussitôt à se tortiller dans tous les sens. Le jeune homme se remit difficilement debout et montra sa prise, un air victorieux sur le visage.
   — Tu as vu ça Nezuko, s'extasia-t-il avec fierté.
   — J'ai vu ça ! Il est super gros, dit Nezuko en pataugeant vers lui.
   Le poisson se débattait furieusement dans ses mains, ses écailles glissaient contre sa peau et sa queue remuait tellement qu'elle le frappait. Zenitsu s'empressât de courir jusqu'au bord de la rivière et lâcha le poisson au dessus du sceau qui était posé dans l'herbe fraîche. La pauvre bête tomba dans l'eau du sceau et rejoignit les six autres poissons qui étaient déjà attrapés.
   Attraper des poissons pour avoir de quoi diner ? C'était l'excuse qu'avait trouvé Zenitsu et Nezuko pour se rendre seuls à leur petit coin de paradis. Personne ne voulait s'occuper de cette tâche ingrate, alors ça arrangeait tout le monde que deux personnes se dévouent d'elles-mêmes pour trouver à manger.
   — On a fait du bon travail, dit Nezuko en posant ses mains sur ses hanches.
   — Je trouve aussi, acquiesça Zenitsu.
   — Je pense que maintenant on peut se reposer un peu, dit la jeune femme.
   Elle prit la main de Zenitsu, sa main libre tenant là bas de son kimono au dessus de l'eau, et le fit sortir de la rivière. Elle l'entraîna le long de celle-ci, jusqu'à la cascade. Le jeune homme sourit et enleva son propre kimono. Il se défit ensuite de ses vêtements de pourfendre, en les déposant soigneusement sur un rocher.
   Aujourd'hui, il faisait vraiment beau, l'eau n'était pas froide. Et il n'avait plus peur de sauter. Zenitsu s'élança dans le vide en coupant sa respiration et entra dans le grand lac. Il remonta vivement à la surface, alors que sa petite amie émergeait à son tour de l'eau. Il avait vraiment bien fait de lui apprendre à nager. Elle ne nageait pas parfaitement, mais elle parvenait à flotter et à se déplacer, c'était le plus important.
   Un sourire s'étira sur le visage de Zenitsu et il attira Nezuko contre lui. Elle passa ses bras autour de son cou en riant aux éclats et enroula ses jambes autour de sa taille. Son rire cristallin était magnifique a entendre, Zenitsu l'adorait et rien ne le rendait plus heureux que ce merveilleux son.
   Nezuko resta attaché à son petit ami, tel un panda accroché à son bout de bambou, jusqu'à ce que celui-ci la plaque contre le rebord du lac. Zenitsu scella sa bouche à celle de la jeune femme, en caressant sa lèvres inférieure de sa langue. Depuis leur premier baiser, il avait eut le temps de s'entraîner a bien embrasser Nezuko, et il pouvait à présent se venter de savoir comment glisser sans problème sa langue dans la bouche de sa petite amie.
   Leur sourire s'agrandit, ils n'étaient jamais aussi heureux que lors de leurs rendez-vous clandestins. Ils adoraient se retrouver en secret dans cette clairière qui était là leur, et s'offrir l'un à l'autre à l'abris des regards indiscrets.
   Oui, l'idée de retrouver Nezuko ici ne déplaisait vraiment pas à Zenitsu.

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Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant