Chapitre 5

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《Youcef ! Youcef ! C'est moi, Yahouda...

- Yahouda, c'est toi, mon frère, je t'en supplie, sors-moi de là !

- Je n'y arriverai pas seul, je vais tout faire pour convaincre nos frères de venir te tirer de ce puit. Tiens, attrape, je t'ai apporté à manger. Mange et ne t'inquiète pas, je serai bientôt de retour avec nos frères.》

Yahouda lança un sac de provisions à Youcef, Paix sur lui, puis disparut aussitôt, le laissant dans le plus grand désarroi. La nuit passa sans que Yahouda, ni ses autres frères ne reviennent.

Le lendemain, Youcef, Paix sur lui, prit son mal en patience et pria de toutes ses forces mais, lorsque la nuit tomba à nouveau, aucun de ses frères n'était alors venu à son secours.

Le jour suivant, Youcef, Paix sur lui, patienta encore et encore... il ne cessait de prier Allah.

La nuit le surpris pendant ses Prières sans qu'une fois de plus, aucune main ne se tende vers lui. Youcef, Paix sur lui, demeura dans  ce puit quatre jours.

Au soir du quatrième jour, il entendit du bruit provenant de la route qui bordait le puit.

On aurait dit des chevaux. Il se mit à crier de toutes ses forces, espérant ainsi attirer l'attention sur lui.

Tout à coup, le bruit cessa.

Deux hommes apparurent alors au bord du puit, un seau à la main. Ces deux caravaniers avaient entrepris un voyage d'Arabie en Égypte. Ils s'étaient arrêtés au puit, afin d'y puiser de l'eau.

Ils attachèrent leur seau à une corde et le lancèrent au fond.

Youcef, Paix sur lui, aussitôt, bloqua le seau de sa main, si bien que lorsque les deux hommes tentèrent de remonter celui-ci, ils n'y parvinrent pas.

L'un d'eux se pencha alors, vit un visage d'un rare éclat et d'une beauté frappante.

《Il y a un jeune homme, là dedans. Aide-moi à le tirer de là !》

Youcef, Paix sur lui, s'agrippa à la corde et les deux hommes tirèrent de toutes leurs forces. Une fois à terre, ils questionnèrent Youcef, Paix sur lui :

《Qui es-tu donc ?

- Je m'appelle Youcef, je viens du pays de Canaan. Mes frères m'ont jeté dans ce puit et m'ont ensuite abandonné. Pourtant, je ne leur ai rien fait !》

Les deux hommes donnèrent à boire et à manger à Youcef, Paix sur lui, puis s'éloignèrent un peu, afin de discuter de ce qu'ils pourraient bien faire de lui.

《Écoute-moi, nous allons l'emmener avec nous en Egypte et nous l'y vendrons ; il est beau de visage et de corps, je suis sûr qu'il pourra nous rapporter un bon prix.》

Les deux hommes revinrent près de Youcef, Paix sur lui.

《Viendras-tu avec nous, Youcef ?

- Non, je veux retourner auprès de mon père, ramenez-moi au pays de Canaan.

- Il faut croire que personne ne veut de toi à Canaan... Ah, ah, ah !》

Tout à coup, les dix frères déboulèrent près du puit. Youcef, Paix sur lui, sauta de joie.

《Ô mes frères ! Enfin, vous voilà ; je savais que vous reviendriez à mon secours. Yahouda, mon frère, tu as tenu ta parole.》

Roubil interpella les deux hommes.

《Ce jeune homme est notre esclave, vous ne pouvez pas l'emmener !

- Eh bien, dans ce cas là, vendez-le nous, nous allons en Égypte, nous le revendrons là-bas !》

Youcef, Paix sur lui, écarquilla les yeux... Non... Ils n'allaient pas faire cela... Ses frères n'allaient pas le vendre... Et pourtant...

《Très bien, prenez-le !》

L'un des deux hommes jeta une bourse légère dans les mains de Roubil, puis s'empara de Youcef, Paix sur lui.

La bourse contenait quelques dirhams.

Yahouda ne put soutenir le regard de Youcef, Paix sur lui, ce frère qu'il avait trahi et vendu !

Les deux hommes attelèrent les chevaux avant que les dix frères ne changent d'avis.

Sans perdre de temps, les deux caravaniers et leur nouvel esclave se mirent en route. Youcef, Paix sur lui, ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait ou, du moins, il n'y croyait pas.

Youcef, que la paix soit sur luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant