Chapitre 10

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Un matin, Youcef, Paix sur lui, fut convoqué dans la chambre du roi. Ce dernier avait l'air grave.

《J'ai une bien triste nouvelle à tannoncer, car je connaissais ton attachement pour lui. Al-aziz est mort dans la nuit.

- C'était un bon maitre. Qu'Allah lui fasse miséricorde.

- Oui, c'était un homme de confiance et qui avait de grandes qualités. C'est d'ailleurs pour cela qu'il était administrateur de mes richesses. Mais à présent, il n'est plus là et je souhaiterais que tu le remplaces.

- C'est avec plaisir que j'exercerai ses fonctions.

- Il y a autre chose : Al-aziz a laissé derrière lui une veuve, tu la connais, c'est Zoulaykha. C'est une belle femme, elle est trop jeune pour finir veuve. Prends-la pour épouse, fais d'elle ta femme.

- Heu.. Je ne sais pas.

- Oublie les différends qu'il y a eus entre vous, pardonne... Elle n'acceptera personne d'autre que toi.

- Très bien ! Qu'on célèbre nos noces !

Ainsi, Youcef, Paix sur lui, devint l'homme le plus riche après le roi Rayan d'Egypte.

Une grande féte fut donnée pour célébrer dignement les noces de Zoulaykha et de Youcef, Paix sur lui.

La nuit venue, ils s'isolèrent dans leur demeure. Lorsque Youcef, Paix sur lui, voulut poser la main sur elle, Zoulaykha se retira et le regarda les yeux pleins de larmes.

《Youcef ! Avant tout, j'aurais voulu... J'aurais voulu te dire une chose.

- Parle.

- Je ne veux pas que tu croies que je sois une femme perdue : je nai pas voulu tous les hommes que j'ai vus ! Cela ne m'est arrivé qu'avec toi et ie suis excusable auprès d'Allah pour deux raisons : la première est que tu es d'une grande beauté, tu es certainement l'Être le plus beau qui existe à la surface de la Terre. La deuxième raison est que mon mari Al-aziz n'a jamais posé la main sur moi, car il était très malade. Me voilà donc à toi aussi pure que lorsque je suis sortie du ventre de ma mère.》

Ces révélations émurent Youcef, Paix sur lui, qui prit Zoulaykha dans ses bras et la serra bien fort.

《Tu es ma femme, désormais. Qu'Allah t'ait laissée aussi pure qu'au premier jour me comble de joie !》

Et c'est ainsi que Youcef, Paix sur lui, vécut heureux avec son épouse pendant plusieurs années.

Ils eurent deux fils qu'ils appelèrent Ephraïm et Manassé. Yaucef, Paix sur lui, fut alors nommé par le grand roi Rayan d'Egypte : 'vizir du roi'. Désormais, il s'occuperait sans distinction de toutes les affaires royales.

Les sept années d'abondance s'écoulèrent vite et laissèrent place aux sept années de sécheresse et de famine.

La première année, personne ne moissonna et l'on mangea ce que l'on avait. La seconde année, les provisions s'épuisèrent et la famine débuta. La troisième année, elle toucha le pays tout entier.

L'Égypte ressemblait à un désert sans fin : plus une parcelle de vie végétale, plus une goutte d'eau sur tout le pays... Les pauvres gens étaient affamés au même titre que les nobles, car la disette n'avait fait aucune distinction entre riches et pauvres.

Bientôt, la nouvelle se répandit comme quoi personne n'avait de blé, à l'exception du roi d'Égypte.

Les gens accoururent de partout pour acheter du blé au roi.

Youcef, Paix sur lui, s'occupa de la stricte distribution des. denrées, de la juste répartition des provisions entre tous.

Toutes les richesses récoltées en échange du blé étaient gardées dans les coffres royaux. Mais les plus riches réclamaient plus de blé que les autres.

À cette vitesse, il n'y aurait plus de blé pour l'année prochaime. Youcef, Paix sur lui, établit alors une règle valable pour tous et toutes : chaque personne n'avait le droit qu'à une charge d'âne, pas un gramme de plus.

Un matin, une assemblée de dix hommes se présenta à Youcef, Paix sur lui. Ces gens n'avaient pas les traits des Égyptiens.

Il les interrogea :

《Qui êtes-vous ?》

Youcef, que la paix soit sur luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant