Le Rabatteur

L'ombre

Elle était apparue au pied des arbres, à la limite de la clairière, une ombre imposante qui avançait lentement.
Je fis signe à mes camarades.

-Ohé ! J'aperçois quelque chose là bas !

tous s'approchèrent

-Cette ombre ? Tu penses que c'est elle ?
-Je n'en n'ai aucune idée, mais mieux vaut voir ce qui va sortir de ces bois.

L'ombre se rapprochait doucement, elle prenait son temps.
C'est à ce moment que je la vis pour la première fois dans ma vie.
Elle était à quatres pâtes, immense, et possédait deux cornes, elle ne ressemblait pas aux descriptions faites par les anciens qui disaient l'avoir vu.
Il y avait dans la prairie une jeune biche, seule, qui broutait l'herbe tranquillement.

-pauvre biche, je pense qu'elle est prise pour cible.

La bête attendait au pied des arbres, puis se décida à passer à l'action, elle se mit à charger, à une vitesse phénoménale par rapport à sa taille et sa corpulence, la biche n'eut même pas le temps d'esquisser un mouvement qu'elle s'envolait, avant de s'écraser au sol une dizaine de mètres plus loin, tous les os du corps brisés.
La bête s'approcha, et lui arracha la tête à coup de dent, elle pris le corps dans la gueule et disparut dans la forêt.
L'un des chasseurs dit

-Mon dieu, quelle horreur, et nous devons chasser cette bête assoiffée de sang ?

À vrai dire, j'étais moi aussi secoué, et j'avais peur.

-Si on se retrouve devant elle, c'est la mort assurée
-Exactement, dit un ancien, c'est pour cela qu'il faut que nous préparions un piège, et il ne faudra surtout pas être au sol le moment venu, nous allons nous installer dans les arbres.
-Tu n'a pas bien vu ce monstre ? Lui dit-je, il pourra facilement abattre un arbre en le chargeant.
-C'est pour ça qu'avant tout nous accrocherons des lances autour des arbres, s'il est assez fou pour tenter de les abattre il se blessera, de plus, nous le criblerons de flèches d'en haut.

Sans plan ne me convainquais pas vraiment, cette expédition était de loin la plus dangereuse à laquelle je participais depuis les deux ans que j'étais au camp.

-Bon

Dit le chef d'expédition, Brund.

-En route, la bête doit être occupée, nous allons progresser dans la forêt et préparer le terrain pour la traque.

Je fus déçu de devoir quitter la tour de garde, je me sentais en sécurité à l'intérieur, le froid de la forêt et la peur se faisaient à nouveau sentir à présent, je savais que je ne retournerais pas dans un endroit "sécurisé" avant longtemps maintenant...