renjun
— Est-ce que ça va?
— Oui.
— Tu es sur?
— Certain.
— Tu sais que tu es un très mauvais menteur?Le firmament était d'un bleu céruléen aujourd'hui. Sans l'ombre d'une nuée grise. En une soirée, le temps avait retrouvé sa pelisse saphir et son bouton doré, faisant tomber ses rayons brûlants sur nos épidermes. L'air était si chaud en cette fin d'après-midi que la veille semblait n'avoir jamais existée. Que la pluie n'avait jamais dévalé les rues de Séoul. Que ses gouttes ne m'avaient jamais fait frissonner. Que je n'avais jamais croisé son chemin.
Qu'il ne m'avait jamais donné son parapluie.
— Je ne te mens pas.
— Sérieux tu penses berner qui avec ton air dépité?
Sous cet infini azur aux milles faisceaux lumineux, un brillait plus que les autres: Renjun. Ce garçon à l'éclat du regard si pur. Ce garçon qui, malgré mes piètres mensonges, mes réponses évasives, mon humeur exécrable, continuait à me sourire d'une radieuse risette qui me rappelait à quel point j'étais un ami pitoyable.
Il était, ou plutôt, a toujours été à mes côtés, même lorsque je ne souhaitais pas lui répondre. Même lorsque je partais sans l'attendre sous le préau comme nous le prévoyons si souvent. Il ne m'en avait jamais voulu d'être ainsi; il respectait à chaque fois mes silences et mon choix de me retrouver seul, sans créer de discorde à ce sujet. C'est pourquoi je me sentais honteux envers lui. Terriblement honteux d'avoir tant de fois été déçu en voyant son nom apparaître sur mon écran car j'espérais apercevoir celui du président des élèves à la place.
J'étais définitivement indigne de son amitié.
— Tu vois? Tout va bien Renjun, le rassurais-je tandis que je m'efforçai de laver mon palais de cette affliction qui me laissait un goût désagréable au bout de la langue et d'échanger mes sourcils froncés contre un maigre sourire.
— Tu te fiches de moi en fait? Rétorqua-t-il aussitôt face à mon expression qui devait sans doute être peu convaincante.
Je l'entendis pousser un long soupir me signifiant de cesser ma misérable comédie. Il était attristé, je le sentais. Attristé que son ami le plus proche lui mente ainsi. Et j'étais peiné. Peiné de déguiser mes sentiments face au seul garçon qui m'estimait réellement. Je voulais tant lui parler de mes tourments, de ces violentes émotions qui m'empêchaient de dormir, de mes désirs soudains, de ma frustration, de mes incomprehensions, de ma colère. Mais pouvais-je lui dire que cet orage dans mon esprit était dû à un autre garçon?
Le comprendrait-il?
— C'est Jaemin? Il s'est passé quelque chose?
Mes yeux s'écarquillèrent. Mes mains se mirent soudainement à trembler et l'espace d'un bref instant, je cessai de respirer. L'interrogation de Renjun roula douloureusement dans mes oreilles, et rien qu'à l'entente de ce prénom aux phonèmes si particuliers, mes poils se dressèrent vers le pôle boréal. Mon regard échoué dans le sien, je repensai à la mâtiné qui venait de passer. Au ton froid qu'avait employé le président pour s'adresser à moi.
Pourquoi Jaemin?
Pourquoi?
— J'en étais sur! T'avais l'air au bout de ta vie quand je t'ai vu dans les couloirs. Qu'est-ce qu'il t'a fait?
— Renjun, je t'assure que ce n'est rien. Je suis juste à fleur de peau ces derniers temps.
— À cause de lui hein?
Une lente expiration s'échappa de mes narines. Décidément l'intuition de mon ami dépassait de loin mes mensonges, il était bien trop perspicace que pour se contenter des miettes d'excuses que je lui offrais.
— Pour tout te dire, je n'ai jamais réussi à blairer ce gars. Il m'a l'air trop parfait pour vraiment l'être, renchérit-il, voyant que je ne répondais pas.
J'arquai mes sourcils, curieux.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça?
— Je ne sais pas, mon sixième sens? Ou peut-être que je suis juste jaloux de lui, qui sait.
— Pourquoi tu serais jaloux? Tu es très bien comme tu es.
— Tu dis ça seulement parce qu'on est ami, il glissa son bras droit sur mes épaules, me rapprochant ainsi de lui, et continua sur un ton plus sérieux. Je ne veux pas te forcer à me dire ce qui te tracasse, mais s'il se passe quelque chose de grave tu me le diras n'est-ce pas?
Sous ce soleil d'été, j'acquiesçai.
Sincèrement.
Je te fis cette promesse Renjun, de te mettre au courant si quelque chose de grave se passerait. Mais... Renjun, je dois t'avouer que cette promesse, je ne saurais réellement si je la tiendrais. Car à la simple vue du parapluie posé contre un meuble de ma chambre, je me rappelai d'à quel point je voulais garder Na Jaemin pour moi. Tel un véritable secret. Un trésor dont je possèderais l'unique clef. Peu importe ce qu'il pourrait me faire. Peu importe si c'était grave ou non.
Et en y repensant, je me demande...
Je me demande si ce n'était pas là ma plus grande erreur.
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guyss j'ai enfin fini ma session d'exam, so be there or be square 💃🏻et ceux qui sont toujours en exam, vraiment force à vous, vous allez dead ça✌🏻
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Ineffable [NOMIN]
FanfictionCe qu'on appelle une raison de vivre et en même temps une excellente raison de mourir.