message
Un long soupir quitta l'antre de mes lèvres libérant, l'espace de quelques pauvres minutes, l'incertitude qui s'était épris de mon entendement. Face à la séquence de nombres qui patientait sur le haut de mon écran, j'étais dépourvu de toute témérité. Et je me trouvais bien ridicule à l'instant, d'être aussi agité quant à la simple idée de devoir envoyer le premier message au président des élèves.
Le week-end était passé sans que mes doigts n'effleure une seule fois le clavier pour formuler une phrase dont j'étais satisfait. Lundi était désormais à deux pas de se lever et je n'avais toujours pas répondu à la proposition du blond — bien que ma décision avait été prise à la seconde même où il m'en fit part. Mais comment le lui faire comprendre quand l'alignement de deux mots à travers un écran me dépaysait?
J'étais définitivement un abruti complet.
Un abruti complet et chevrotant qui voulait aider ce garçon qui l'intriguait tant, mais avec qui il n'arrivait même pas à communiquer. Combien de fois le doré avait-il tenté d'ailleurs, de bavarder avec moi? Et combien de fois avais-je coupé court à son intérêt par une réponse froide? Cela ne se comptait plus, car c'était seulement ce qui se passait dès que Na Jaemin s'adressait à ma personne.
Et pourtant je désirais cupidement qu'il pose son regard noisette sur moi.
Qu'il me parle et me demande encore et encore quel livre je lisais. Et ce, même si je n'articulais qu'une poignée de syllabes en retour.
N'étais-je pas un peu égoïste de souhaiter cela?
Après tout, je ne lui rendais jamais la pareille.
Je soufflai une énième fois, le portable toujours entre les doigts. Mon indécision tressée à l'étrange caprice de vouloir constamment l'attention du président m'ôtait l'envie de dormir. Ou peut-être ne s'agissait-il que de la lumière bleue qui balayait mon sommeil d'un coup d'onde? Cette même lumière qui rajouta d'ailleurs, après une soudaine vibration, une nouvelle couleur à l'écran.
Mon palpitant, cognant durement contre ma prison d'os, rata un battement. La surprise d'une telle notification saisit brusquement mes muscles, faisant trembler ces derniers sous mes poils fièrement dressés vers le nord. Je voulus rire. Rire de cette inhabituelle réaction qui m'ébranlait. Rire car il n'y avait sous mon nez qu'un banal message. Rire parce que ce président avait définitivement un pouvoir sur moi.
Trémulant, je pianotai alors une réponse; celle qui devait être envoyée il y a déjà deux nuits.
Et aussitôt, une nouvelle vibration se fit sentir.
Ce soir-là, malgré les frémissements qui courraient le long de mon épine dorsale, je me laissai border par Morphée avec un stupide sourire cousu aux lèvres et le cœur baignant dans l'impatience d'être au lendemain.
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Ineffable [NOMIN]
FanfictionCe qu'on appelle une raison de vivre et en même temps une excellente raison de mourir.