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Dernière lettre - Culloden 1746 - Outlander (concours @HistoriqueFR)

Courte lettre écrite dans le cadre du  "Concours 2 -  Lettre de désespoir "  de HistoriqueFR  

Consignes : 

En période de guerre, un soldat écrit à l'être le plus cher à ses yeux  alors que les troupes s'apprêtent à passer à l'offensive

Max : 1000 mots

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Cette lettre est très librement inspirée de la saga "Le chardon et le tartan" de Diana Gabaldon, d'où est issue la série Outlander. Elle se place dans le tome 2 "Le talisman", lorsque Claire Beauchamp Randall Fraser quitte son second époux, Jamie Fraser, en 1746 à l'aube de la Bataille de Culloden pour rejoindre son premier époux et sa vie en 1968 en passant "à travers les Pierres".

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Ma Sassenach, ma Claire, mon épouse si forte et si chère,

Je t'ai laissée partir il y a quelques heures seulement et je le regrette déjà.

Jamais évidemment, tu ne liras cette lettre que je n'enverrai à personne. Tu n'es plus dans mon monde. Même moi, je ne peux croire que j'ai vu ton corps, ce corps que je chéris tant, disparaître à travers les pierres*.

Toi et notre enfant êtes partis. À jamais loin de ce temps maudit et de cette Écosse si dangereuse. Je prie de toute mon âme pour que tu sois en sécurité. Loin de moi.

Parce qu'il le fallait.

Parce qu'à l'extérieur de cet abri de fortune, mes camarades et moi attendons dans le froid la venue de l'aurore et des Britanniques. Les rares hommes qui tiennent encore debout malgré la marche forcée à laquelle Bonnie Prince Charles nous a contraint, se mettent en place dans une obscurité faussement protectrice. Tout est prêt pour ce jour funeste dont tes livres d'histoire parlent.

Cette journée d'avril s'annonce humide, la lande de Culloden est glaciale. Mais le froid s'immisçant profondément en moi dans chacune de mes "cellules"* comme tu dis n'a rien à voir avec le climat.

Toi et moi nous savons l'inutilité de ces efforts, l'inutilité de ces morts à venir. Après trois ans de combats dans toutes les cours d'Europe dans l'espoir d'éviter cette bataille qui marquera la fin du combat des Jacobites, j'y renonce et effectue mon dernier devoir de Highlander avec les miens.

Nous avons faim et les jeunes gars qui ont suivi le clan Fraser frissonnent autour de moi. combien seront encore vivants ce soir ? Alors que cette idée me torture, je choisis d'être encore un peu avec toi.

Les hommes du clan sont allongés, épuisés, à côté de moi. J'ai rejoint le clan de Dougall  Mackenzie qui est évidemment dehors à exhiber la couleur de nos tartans et sa bonne volonté. Le jeune Tom se réchauffe contre mon corps, il est si jeune, à peine seize ans, presque un gosse, j'espère de tout mon cœur qu'il restera à l'abri, mais tu le connais, c'est une tête brûlée. J'imagine ton sourire doux  et ironique si tu lisais ces lignes "Comme toi" penserais-tu. Oui, peut-être. Un Fraser reste un Fraser.

Mais moi, je n'ai plus rien à perdre. J'ai confié mes biens terrestres à Janet, ma sœur ,et j'ai réussi à persuader son mari de rester avec elle. Au moins, il ne mourra pas sur les landes de Culloden, à quelques kilomètres de la mer qu'il rêve de voir.

Quant à mon bien le plus précieux, toi, je te le confie. Dieu ne peut rien pour nous. S'il existe, et j'en doute à quelques heures de cette maudite bataille, j'espère qu'il te conduira à Franck, que celui-ci prendra soin de toi, même si écrire ces mots me déchire le cœur.

Murdoch m'appelle, les tuniques rouges de Cumberland sont en vues, aussi nombreuses que nous l'avions prévu. Je dois me lever et les rejoindre. Par la petite lucarne de l'abri, je vois le soleil tenter de déchirer les couleurs de la nuit.

La journée va être longue sans toi. Mais ce sera la dernière. J'y veillerais, je peux le confier à cette feuille qui ne quittera jamais mon sporran. Envisager un avenir sans te revoir m'est impossible alors que je t'ai donné l'ordre égoïste de poursuivre ta vie pour nous, pour l'enfant que tu héberges en ton sein.

Alors que les murmures s'amplifient autour de moi, que Tom tremble maintenant plus que peur que de froid, je sais que je dois une fois encore te dire adieu. La flamme de ma bougie tremble et la plume grince sur ce misérable lambeau de papier.

Les cornemuses résonnent. Culloden m'attend.

Claire, ma Claire ! Mes pensées seront pour toujours avec toi. Je t'aimerais éternellement.

Jamie, ton époux

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*Claire, infirmière provenant du vingtième siècle a donné à son époux, Highlander du XVIIᵉ, quelques notions de biologie. 

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Si cette lettre vous a plu, vous pouvez voter pour elle, ou d'autres  sur le concours  2 de  HistoriqueFR   

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