Chapitre 6

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Le lendemain matin, tout le monde était arrivé au commissariat et Pascal avait attendu un peu, espérant l'arrivée de la commissaire, avant de se décider à lancer le briefing du matin. Il n'avait pas osé l'appeler ni lui envoyer un message. Si elle ne se sentait pas suffisamment bien pour venir d'elle-même, il ne fallait surtout pas qu'elle s'y sente contrainte. Il était en train d'attribuer les taches de chacun, lorsqu'il entendit derrière lui:

-désolée pour le retard!

Il fit promptement volte face et accueillit Florence avec un grand sourire :

- c'est pas grave, commissaire. Mais du coup, on a commencé sans vous...

- vous avez bien fait!

- Comment vous vous sentez? s'enquit-il timidement.

- assez bien pour être là!

OK, il reçut le message, inutile d'insister.

Et ils se mirent tous au travail. Florence resta dans l'open space, elle préférait être au milieu de son équipe plutôt que seule dans son bureau. ça lui permettait aussi de rattraper un peu les informations qu'elle avait ratées depuis la veille. Les membres de l'équipe la surveillaient discrètement du coin de l'oeil pour s'assurer que tout allait bien. Jean-Paul, avant de répondre à la question que Nicky venait de poser, demanda :

- ça va , commissaire? ce que Pascal avait déjà fait quand elle était arrivée. Sissi, ensuite, lorsqu'elle lui avait proposé un café et que Florence avait hésité, puis Nicky un moment auparavant alors qu'elle marquait une légère hésitation.

Cette fois, elle n'y tint plus:

- bon, ça suffit! s'énerva-t-elle. Vous n'allez pas tous me demander si ça va, toutes les 5 minutes. J'ai un cancer, OK! Je ne suis pas au top de ma forme, c'est clair! Mais j'aimerais pouvoir essayer de travailler à peu près normalement...Voyant la mine contrite de toute l'équipe, elle se radoucit : je suis désolée, je sais que vous vous inquiétez et que vous voulez bien faire. Mais ça ne m'aide pas, là... Comportez-vous simplement normalement.

- vous avez raison, répondit Pascal. Ils approuvèrent tous du chef. On va faire attention...

- NON, justement! je ne veux pas que vous fassiez attention. Vous croyez que je ne vous ai pas vus, tous, à m'épier du coin de l'oeil depuis tout à l'heure? Alors, on travaille. Et si j'ai besoin de quelque chose, je vous le ferai savoir.

- OK, firent-ils pratiquement en coeur, en se replongeant dans leurs dossiers avant de se prendre une nouvelle vague de reproches.

La journée se passa ensuite sans encombre. Florence resta au commissariat et chargea ses collègues des interventions à l'extérieur. Par contre, elle mena les interrogatoires lors desquels elle pouvait rester assise, sans trop se fatiguer.

Les journées suivantes passèrent calmement. Au fur et à mesure que le temps passait, ses collègues en oubliaient presque que Florence était malade. Et elle ne demandait pas mieux.

Le week-end, elle se reposa chez elle. Jules vint lui rendre visite, accompagné de Lily. Ils déjeunèrent ensemble le samedi et le dimanche. A chaque fois, c'est Jules qui avait préparé le repas. Autant dire que c'était excellent, et en plus elle n'avait plus qu'à mettre les pieds sous la table! Avec Lily, ils s'étaient également chargés de la vaisselle et la quittèrent en fin d'après-midi pour la laisser se reposer. Jules avait pris soin au préalable de lui préparer une "bricole", comme il disait, à manger pour le dîner. Mieux, que ce qu'elle n'aurait jamais fait elle-même. Même "en temps normal"...

Le lundi, elle revint au travail plus en forme qu'en fin de semaine. Elle se rendit au domicile d'un témoin pour l'interroger avec Pascal. La vie reprenait son cours.

Cassandre & Roche : faire face ensemble!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant