Chapitre 10

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Comme les semaines précédentes, Cassandre se reposa chez elle le mercredi. Mais elle ne vint pas non plus le jeudi, Pascal s'en était rapidement inquiété. Lorsqu'il l'avait appelée, elle avait essayé de le rassurer en disant qu'elle était seulement très fatiguée. Alors, la journée s'était passée sans elle, mais au commissariat l'ambiance s'en était clairement ressentie. A la fin de la journée, Pascal semblait complètement épuisé, ce qui n'échappa pas au reste de l'équipe. Tandis que les policiers commençaient à rentrer chez eux, Pascal remarqua Nicky et Jean-Paul en train de discuter avec Sissi à l'accueil. Lorsqu'il s'approcha, la conversation cessa :

- qu'est ce que vous mijotez tous les trois?

Ils se regardèrent. Il n'allait probablement pas apprécier, mais Nicky expliqua:

- j'ai demandé à Sissi de m'inscrire pour l'astreinte de samedi à ta place.

- et moi dimanche, renchérit Jean-Paul.

- quoi? non, vous n'avez aucune raison de faire ça! tu étais déjà d'astreinte le week-end dernier, Nicky! et toi, Jean-Paul le week-end suivant, constata-t-il en regardant le planning par dessus l'épaule de Sissi.

- regarde-toi! Tu es crevé! Il faut que tu te reposes!

- je me reposerai quand Cassandre ira mieux!

Personne n'eut à coeur de lui répondre que ça n'irait peut-être pas mieux avant un moment, et encore si ...

- Pascal, elle compte sur toi pour la soutenir. ça n'était un secret pour personne! Si tu es épuisé, tu crois que ça va l'aider? Vois le comme notre contribution : c'est notre façon à nous de l'aider.

Jean-Paul acquiesça :

- Dis-toi qu'on ne le fait pas pour toi, mais pour la commissaire.

Il les regarda tour à tour. Même Sissi opina du chef.

- dans ce cas, d'accord! Merci.

Ils furent tous soulagés.

Le vendredi, la commissaire reprit son poste mais tout le monde constata qu'elle accusait le coup. Elle avait visiblement maigri ces dernières semaines. Elle avait beau faire tout son possible, elle avait désormais du mal à donner le change.

Les jours suivants passèrent sans évènement majeur et le mardi finit par arriver. L'ambiance au commissariat y fut tendue toute la journée. Cassandre ne masquait plus son inquiétude, qui déteignait sur Roche. Son humeur se dégrada au fil de la journée, bien qu'il essayât de se maîtriser du mieux qu'il put. Pour Florence... Elle n'avait pas besoin de ses sautes d'humeur. La situation était déjà suffisamment pénible comme ça. Mais dès que Jules fut parti avec Florence pour l'hôpital, Pascal laissa éclater sa mauvaise humeur et tout le reste du commissariat en fit les frais. Il sortit sur le parking pour essayer de retrouver son calme. Nicky vint le rejoindre. Elle fit ce qu'elle put pour l'apaiser et ils retournèrent à l'intérieur. Ils firent le point sur ce qui restait à boucler ce soir. Puis Pascal se rendit à l'hôpital pour récupérer Florence.

Lorsqu'il passa devant l'accueil du service d'oncologie, l'infirmière de garde l'interpela. C'était toujours elle qui était à ce poste le mardi soir quand Pascal venait chercher Florence, leurs visages étaient donc devenus familiers l'un pour l'autre. Il s'arrêta net et se retourna vers elle :

- oui ?

- le Dr Mesnard m'a demandé de vous faire patienter en salle d'attente.

- ah, bon, pourquoi?

- vous verrez ça avec lui...

- qu'est-ce qu'il y a? Il s'est passé quelque chose? Son ton était en train de monter.

Cassandre & Roche : faire face ensemble!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant