Chapitre 11

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Pascal n'avait pas vraiment réussi à trouver le sommeil. Il avait vaguement somnolé par moments. À 6h, n'y tenant plus, il finit par se lever. Les visites au service d'oncologie n'étant autorisées qu'à partir de 10h, il décida d'aller faire un footing avant de passer au commissariat.

Au commissariat, avant de commencer le briefing matinal, il annonça à tout le monde que Cassandre avait été hospitalisée et serait donc sûrement absente plusieurs jours. Les policiers accueillirent la nouvelle avec tristesse. Mais il fallait se remettre au travail. N'ayant aucune grosse affaire urgente à traiter, à 9h30, Pascal quitta le commissariat. Il arriva à l'hôpital moins d'un quart d'heure plus tard. Il gagna directement le service d'oncologie où il se fit rembarrer à l'accueil : ce n'était pas l'heure des visites. Pascal n'étant pas d'humeur pour les amabilités, il s'emporta rapidement et les infirmières finirent par céder. Il rejoignit la chambre de Florence d'un pas rapide. Mais, une fois devant la porte, il marqua un temps d'arrêt. Il inspira longuement avant de frapper. Il entendit le "entrez" de Jules, et s'approcha lentement. Son inquiétude se lisait dans son regard. Florence avait les yeux fermés. Il salua Jules à voix basse et lui demanda comment s'était passée la nuit. Jules haussa les épaules avec un air malheureux. L'infirmière avait donné un sédatif à Florence, elle allait probablement dormir encore un moment. Ils échangèrent quelques mots pour essayer de se remonter le moral réciproquement. Jules devait absolument être au journal à 11h pour une réunion. Pascal resta seul au chevet de Florence. Il avança le fauteuil juste à côté du lit et prit la main de Florence dans la sienne. Elle émergea lentement peu après le départ de Jules, soulagée de sentir Pascal auprès d'elle : cette main, à la fois ferme et douce, ça ne pouvait être que la sienne. Elle bougea légèrement ses doigts, elle n'avait pas tellement l'énergie de faire plus. Pascal sentant le mouvement, s'enquit à voix basse :

- Florence ? vous êtes réveillée ? Pour toute réponse, elle entrouvrit les yeux une fraction de seconde. Heureuse d'entrevoir le visage de son capitaine.

Ils furent dérangés par le téléphone de Pascal. Voyant que c'était Nicky, il décrocha, craignant de devoir être obligé de partir. Mais, non, comme Roche n'avait pas donné de nouvelles, les policiers commençaient à s'inquiéter pour leur commissaire. Après s'être assuré qu'ils pouvaient se débrouiller sans lui, il raccrocha. Florence en entendant les bribes de conversation s'inquiéta qu'il dût partir. Pascal le sentit et la rassura :

- non, ma chef n'est pas là aujourd'hui, alors je suis pas obligé d'être au bureau toute la journée! tenta-t-il pour plaisanter. Florence fit un effort pour écarquiller les yeux et devant le regard réprobateur de Cassandre, il nuança :

- ne vous inquiétez pas, je prends mon travail très au sérieux. Et le commissariat tourne très bien, même si je n'y suis pas toute la journée.

-je vous fais confiance, émit-elle dans un souffle.

-je sais. Et vous pouvez!

Pascal était encore là lorsque le médecin passa : il garderait sa patiente encore 24h en observation. Pascal craignit la réaction de Florence, mais elle prit la nouvelle calmement. Autant elle redoutait la nuit dernière après la chimio, autant maintenant, les nausées ayant disparu mais étant réellement épuisée, elle se sentirait plus en sécurité avec les infirmières à proximité que seule chez elle. C'est donc en grande partie rassuré que Pascal la laissa pour regagner le commissariat.

Florence rentra chez elle le jeudi et ne revint pas au commissariat ni le vendredi, ni le lundi suivant ; elle était encore trop fatiguée. L'ambiance y était des plus moroses ces jours-là, mais il continuait à tourner. Les criminels n'arrêtaient pas leurs forfaits parce que la commissaire était malade!

Cassandre & Roche : faire face ensemble!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant