CHAPITRE 22 - Futile

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POINT DE VUE GIULIA

  

Je peaufine la couche qui masque mon manque de sommeil, laissant une trainée de poudre sur le pourtour de mon oeil dépourvu de maquillage. Mon reflet me renvoie l’image de ma nuit, agitée. 

Je soupire en déposant lentement mon pinceau, cherchant du regard un crayon noir. 

Assise bien droite face à ma coiffeuse, je jette un regard de biais en direction de mon lit.

Les draps sont froissés, formant une montagne sur le corps qui somnole encore, nu. Je plisse mes yeux fatigués en direction du mouvement qui s’échappe du couvre lit, laissant percevoir une respiration lente, apaisée.

Je retourne à mon miroir, satisfaite.

Ma chevelure cascade sur ma poitrine, dévalant mes épaules dans un monticule de boucles claires et soignées.

J’applique une base, neutre, au niveau de mes paupières avant de déposer un long trait sombre, terminant en pointe.

J’éprouve un immense soulagement, qui s’incruste au travers de mon être et ce, depuis la venue précipitée et nocturne de ce grand brun athlétique.

Je jubile intérieurement, sentant les courbatures pointer le bout de leur nez, planant en direction de mon dos et mes membres. 

- « Tu devrais te lever » je siffle soudain, n’y tenant plus.

Je rabats ma jambe sur l’autre, laissant mon déshabillé chuter volontairement.

La masse comateuse émerge lentement, faisant bouger la couverture face à mon sourire suffisant.

Une chevelure hirsute sort soudain du décor, se relevant trop rapidement face à moi, les yeux à peine ouverts.

Le drap tombe lentement, laissant à découvert un petit paquet de muscles appétissants et remontant sur ce cou large et tendu, je réplique.

- « Maintenant qu’il fait jour, je crois avoir droit à une explication, non? »

Une main s’aplatit contre le front soucieux qui me tient face, me faisant soupirer face à cette réaction. 

J’avais ouvert la porte à contre coeur, découvrant son profil aguicheur et ne pouvant résister à une séance torride. 

- « Austin, tu m’écoutes? »

L’intéressé me jette un regard lourd de sens.

- « ouais, je t’écoute.. »

Je me lève, plaçant mes mains contre ma taille, coléreuse.

- « Alors réponds. Ton coup ta lâché hier soir, c’est ça? »

- « Parles pas si fort, putain.. »

Il se déplie à son tour, nu comme un vers, cherchant des yeux ses vêtements.

Je m’approche de lui, tentant d’oublier cette nudité attirante, lâchant un « pas la peine de chercher, ils ne sont pas ici » victorieux.

Ses iris se plantent dans les miens, déconcerté par mon aveu pourtant simple.

- « Je ne suis pas n’importe qui Austin.. »

Je frôle ses membres, frémissante, soudain bouillante sous mon peignoir en soie.

La menace est dissimulée avec brio, me faisant sourire face à son air dubitatif.

IMPERFECTIONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant