CHAPITRE 1: Élisa

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Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas mangé, ni dormis normalement.

Dès qu'elle vit les fruits, elle se jeta dessus. Lorsque le jus sucré toucha sa langue, sa gorge à sec, elle laissa échapper un soupir d'aise.

Elle s'assit sur la terre craquelée  par le manque d'eau pour savourer le reste du fruit. Quand elle eut fini, elle en pris un autre et l'attaqua à pleines dents. Lorsqu'elle eut étanché sa faim et sa soif, elle en cueilli cinq autres, les plus gros qu'elle pu trouver : elle avait encore du chemin à parcourir dans ce désert.

Malheureusement, ses pouvoirs lui permettaient beaucoup, mais pour manger et boire, il ne lui étaient d'aucune utilité.

Elle erra quelques secondes, à la recherche d'un endroit où s'allonger pour dormir, puis s'allongea à l'ombre d'un immense arbre élancé, rouge là où il n'y avait plus d'écorce, comme des plaies saignantes. Cette pensée fit frémir la jeune fille. Ne pas y penser. Cette phrase était devenu son mantra. À chaque seconde, chaque minute, chaque étape de son périple, elle se répétait : « ne pas y penser ».

Ne pas penser aux gens qu'elle avait laissé derrière elle, peut-être morts maintenant.

Ne pas penser aux crimes qu'Ils avaient commis.

Ne pas penser à la douleur, la douleur de sa tête sous le soleil, la douleur de ses jambes à force de marcher, la douleur de ses pieds sur le sable brulant, et surtout la douleur de son cœur lorsqu'elle pensait à sa famille.

Ne pas y penser! Ne pas y penser!!! De toutes ses forces, ne pas y penser.

Élisa se releva.

Il fallait qu'elle marche pour tout oublier.

Après une heure de marche, ses pieds la brulaient. Après deux heures de marche, elle transpirait de tout son corps. Après quatre heures de marche, elle ne pensait plus qu'à avancer, un pas après l'autre.

À la cinquième heure, elle entendit des pas derrière elle. Lorsqu'elle s'arrêtait, les pas ralentissaient.

Elle sentit en courant d'air. Un courant d'air dans ce désert!? D'un bon, elle dégaina son sabre et tendit sa main de Chroniqueuse. Si elle devait ralentir le temps, autant être prête.

Au bout de 30 secondes dans cette position (qui lui parurent une heure), elle baissa la garde lentement et eu le temps de se dire qu'elle était stupide de se faire peur ainsi, lorsque soudain, le courant d'air se métamorphosa en un adolescent, juste devant elle.

Elisa failli hurler mais le jeune homme lui bâillonna la bouche de sa main avant de lui chuchoter :

« Chut, tu vas nous faire repérer ! » Il ôta sa main de sa bouche et enchaîna :

–Je m'appelle Fig, F.I.G., Et toi ?

Elsa ne répondit rien, méfiante.

–Tu as peur que je sois avec Eux ? Ne t'en fais pas, si j'étais des leurs, je t'aurais déjà kidnappé non ?

– ...

–Il va falloir trouver de meilleurs arguments.Tu as déjà entendu parler de King-Olu ?

Elle Ocha la tête. C'était le plus grand résistant au régime NE. Il avait été éxécuté depuis peu.

Elle le croyais. Il lui ressemblait physiquement. Il était d'ailleurs...plutôt pas mal!

-Je te crois, dit-elle enfin, tu es un maturiste n'est-ce pas?

-Oui. Et toi tu es une chroniqueuse, c'est ça ?

Elle acquiesça, sans préciser qu'elle était aussi voleuse, cela effrayait les gens, d'habitude. Il était très rare –quasiment impossible– qu'un ou une mage possède deux spécialités.

–Je me rends vers le SO, et toi ? Repris Fig.

–Moi aussi. J'ai fui le NE et je suis parti en diagonale. Le NE n'a pratiquement aucun contact avec les marchands!

–J'ai fait la même chose. J'ai laissé toute ma famille et mes amis là-bas. J'espère qu'ils vont bien...

Il se turent tous deux... Ils esperaient que depuis la dégénération de l'exécution de King Olu les choses s'étaient calmées. Mais ils savaient aussi que le NE ne laisserait pas un tel manquement aux lois impuni.

-Tu sais si il y a eu d'autres exécutions depuis ? Dit Elisa

Fig ne répondit pas. Elisa n'eu pas besoin de son pour comprendre que, comme elle, il n'avait plus de nouvelles.

Élisa: la quêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant