CHAPITRE 9: Le passage

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–Il est déjà là. Je ne l'imaginais pas comme ça, dit Elisa

-Oui c'est vrai je l'imaginais plutôt plein de barbelés, dit Amira.

-Avec plein de gardes partout, ajouta Maéva.

-Je vous l'accorde c'est surprenant, mais imaginez, il faut bien la camoufler un peu. Comme ça, certains se laissent prendre au piège!

Elisa était impressionnée. Elle avait tellement fantasmé ce moment! Elle avait imaginé des batailles, ou encore un passage tout en discrétion, avec des combinaisons noires, ou bien des sauts incroyables par dessus les barbelés. Ce fut tout autre chose qui se déroula sous ses yeux:

Arthur rendit les adolescents invisibles, en silence bien sûr, et tout le monde se faufila jusqu'à arriver dans un petit coin hors de vue.

Soudain, une branche craqua: Fig avait marché sur un bâton. Elisa avait tellement peur! Il lui semblait que son cœur allait exploser. Elle pouvait sentir chaque contraction de chaque muscle de son corp. ses jambes n'étaient plus que des boules de muscles prêtes à détaler dès que son cerveau leur ordonnerait.

Lorsque le petit groupe fut hors de vue, Fig déclara :

–Arthur, rends-nous invisibles.

Ce dernier s'exécuta. Fig continua :

–Elisa... C'est quand tu veux.

Elle se concentra. Elle avait pour habitude de canaliser son pouvoir dans ses mains, mais elle ne les voyait plus, et cela était très perturbant. D'autant plus qu'elle ne distinguait pas ses camarades, mais sentait leurs regards peser sur elle. Elle souffla. Tu peux le faire! pensa-t-elle. Elle recentra son esprit. L'énergie la traversa, tel un éclair. Elle imaginait ses amis qu'elle faisait léviter un à un au-dessus des barbelés.

Puis elle se fit léviter elle-même, et atterrit au milieu de ses amis, qu'Arthur avait rendus visibles à nouveau.

Elisa eu le temps de penser qu'il aurait peut-être dû attendre encore un peu, mais elle se sentait trop fatiguée pour protester. Elle se rendit compte qu'elle avait fait léviter tous ses amis d'une traite. Ainsi, elle avait aussi transporté des objets qui traînait par terre, à coté d'elle,insignifiants. Elle n'avait encore jamais fait cela !

–Waouh, Elisa ! Je ne savais pas que tu maîtrisais autant ton pouvoir ! s'écria Amira.

–Oh, il faut aussi féliciter Arthur, il a été formidable !

–Bien sûr, il est super fort ! Répondit la jolie brune, avec un sourire appuyé à l'attention du jeune homme. Elisa voyait Fig et Maéva pouffer dans leurs mains et elle éclata de rire elle aussi, sans pouvoir s'arrêter. Arthur et Amira devinrent écarlates puis se joignirent au fou rire.

***

C'était l'heure de la pause pour les deux gardes du passage. Leurs collègues devraient prendre la première ronde dans une minute. Le premier était blond platine, les yeux noirs, pommettes marquées, joues creuses, grand, biceps imposants. Le second était de la même carrure, mais noir avec des dreadlocks et les yeux bleus nuit. Il se passaient et tour à tour une herbe qu'ils mâchonnaient. Cette herbe, lorsqu'on en ingurgitait la sève, donnait des sensations incroyables. Elle était interdite et dangereuse pour la santé, mais les deux acolytes estimaient qu'il méritaient cette petite récompense après de dures heures de travail. Cela avait le désavantage de les abrutir complètement. Après qu'ils se furent passé le brin deux ou trois fois, le blond entendit un bruit, venant de l'opposé du passage. Des éclats de voix. Il le fit remarquer à son compagnon qui répondit :

–C'est l'effet de l'herbe d'entendre des voix, ne t'en fais pas. Et puis, on est en pause de toute façon.

Mais il décida de le suivre lorsqu'il se leva pour aller voir ce qui se passait.

Élisa: la quêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant