Chapitre 15: Adrian

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Lorsque Adrian vint les déloger de leur cagibi sombre, les cinq amis poussèrent un soupir de soulagement.

Toujours sans un mot, le viel homme les guida le long d'un large couloir, dont les murs étaient entièrement recouverts de livres, jusqu'à deux portes côte à côte.

Il désigna la première aux garçons, et les filles entrèrent dans la seconde. Les pièces n'étaient pas grandes, mais lumineuses et aérées contrairement au reste de l'habitation.

Elisa, Amira et Maéva disposaient d'un lit chacune, les uns sur les autres à la manière d'un lit superposé, et de quelques étagères pour poser leurs affaires. Il y avait également un grand placard en bois ouvragé, d'une richesse remarquable par rapport aux autres meubles de la maison, qui n'avaient de riche que l'apparence. Elisa s'en approcha doucement, et d'un geste lent essaya d'ouvrir la porte du placard. Celle-ci résista. Elisa réessaya mais ne réussi pas non plus. Même pas à entrebâiller la porte. Il était fermé à clé. Mais pourquoi donc? Cela devait être des affaires personnelles. Mais pourquoi les entreposer ici? Quand la jeune fille fit part de son inquiétude a ses amies, celles-ci la raisonnèrent. Il ne devait plus avoir de place ailleurs, et même si ce n'était pas le cas, elles ne voyaient pas ce que cela pourrait cacher.

Elisa acquiesça mais, au fond d'elle, elle trouvait cela très louche.

Les jeunes filles descendirent dîner dans la soirée. Elisa était morte de faim, et il devait en être de même pour ses amis: voila des jours qu'ils n'avaient pas mangé de viande cuite à point ou de soupe bien chaude. Ainsi, tous se jetèrent sur le ragoût qui leur fût servit. 

-C'est toi qui l'a préparé, Adrian? Demanda Elisa afin de briser le lourd silence qui s'était installé sur la table. 

-Non, c'est Timothée. Dit sèchement le viel homme, avare de mots.

-D'ailleurs, cela me fait penser que je ne l'ai pas vu dans la chambre une seule fois, dit Fig, il n'est pas la aujourd'hui? 

-Si si, il est juste très pudique, autant qu'il est timide.

-Ah... fit seulement Elisa.

Toute cette histoire avec Timothée commençait à être réellement étrange. Elle se promis de garder cela pour elle, en pensant que ses amis de la croirais pas. Elle continua de manger le nez quasiment dans son assiette, en silence.

le ragoût était d'un goût absolument inimaginable. Il était chaud, doux et réconfortant, Elisa avait envie de s'y plonger pour toujours. Elle avait hâte d'arriver à la fin de cette histoire. Elle en avait marre de devoir se cacher, trembler, pour ses amis, pour sa famille, pour elle-même. Elle en avait marre de dormir dehors, Sur un sol de terre battue, terriblement inconfortable. Malgré tout, cela avait des avantages. C'était ainsi qu'elle avait rencontré ses amis, appris à survivre, à se dépasser, et même à observer les étoiles. Même si le monde d'aujourd'hui était terriblement sombre, La lumière les attendait tous au bout du tunnel. Un jour, les quatre pays seraient en paix. Un jour, aucun des peuples exploiterait les autres. Un jour elle découvrirai pourquoi, pourquoi elle était né avec cette particularité qui faisait d'elle quelqu'un à pourchasser, à emprisonner, à utiliser. Un jour, les paysans, les marchands, les guerriers, et les érudits vivraient en paix. Et même si ce rêve était niais, Elisa y croyait.

Après dîner, tous remontèrent dans leurs chambres. Ils se dirent bonne nuit, éteignirent  la lumière, et s'endormirent tous immédiatement.

Élisa: la quêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant