GAME OF SURVIVAL (RÉÉCRITURE)

Chapitre 8

Une odeur infecte lui parvint au nez. Presque de pourriture, d'humidité. Des râles de douleurs et des murmures résonnaient dans la pièce sombre et crasseuse qu'était la prison. Les sons provenaient de la cellule, au fond. L'odeur aussi.

Elle s'approcha doucement, ne voulant pas brusquer le prisonnier.

C'est alors que Ben surgit de la pénombre, en se jetant sur les barreaux. Il grognait presque.

Emma recula vivement. Il avait sortit ses mains, essayait d'agripper les jambes de la jeune femme.

Puis il se calma soudainement, regardant ses bras avec horreur, comme si il prenait conscience de son geste. Puis il se remit à murmurer dans le fond de sa cellule en tremblant.

La medjacks prit une grande inspiration, avant de revenir vers lui d'un pas timide. Elle ne devait pas l'abandonner. Pas lorsqu'il était dans une situation où il avait le plus besoin d'aide.

_Ben ?... demanda t-elle en chuchotant.

Il releva la tête, affolé et alerte, et la regarda, les yeux fuyants.

_Ben est-ce que ça va ?

Il trembla de plus belle. Emma réfléchit donc, et choisit ses mots avec soin.

_Je t'avait dit de venir me voir, mais tu n'est pas venu ce matin. Tu m'as laissé poireauter pendant une heure, tu le sais ça ? dit-elle d'une voix douce.

Il sembla se détendre un peu, tremblant beaucoup moins, et la regardant en face désormais.

_Pardon.... Pour le bazar aussi... murmura t-il dans une plainte.

_Je ne t'en veux pas d'accord ? La prochaine fois, vient me voir, cela évitera un dégât pareil, dit-elle, les yeux commençant à picoter.

Il acquiesça lentement, et pris ses jambes dans ses bras. Il se berçait comme un enfant.

_Ben, Alby m'as demandé de voir comment tu allais... Tu peux me décrire comment tu te sens ?

_Dangereux.

Il avait répondu au quart de tour, sèchement. Même si elle ne voyait pas son visage, elle pouvait sentir un profond dégout dans sa voix.

_Et physiquement ? enchaina t-elle, la voix se brisant.

_Mal, j'ai mal, à l'intérieur... Je sens cette chose se propager dans mon sang, partout...

Il recommença à trembler, de plus en plus vite, se berçant de plus en plus fort.

_C'est la faute de Thomas, tout est de sa faute, il est avec eux, il sera toujours avec eux ! hurla t-il en se jetant à nouveau contre les barreaux .

Elle se propulsa en arrière, évitant les bras furieux de Ben. Alby entra à ce moment précis et tira la jeune fille en arrière, la sortant de la pièce.

_Écoutez moi ! C'est de sa faute ! TOUT EST DE LA FAUTE DE THOMAS !! hurla t-il plus fort encore.

Alby claqua la porte en rejoignant la médecin à l'extérieur. Il prit son air sérieux et se planta là, les bras croisés.

_Alors, ton bilan ? demanda t-il fermement.

Elle ouvrit la bouche, mais celle-ci était sèche. Rien ne voulait sortir de sa gorge. Pas un son.

_Alors ? insista t-il.

Elle dut se faire violence pour réussir à dire quelque chose. Voir son ami dans cet état l'avait bouleversée.

_Il... Il n'en as plus pour longtemps... articula t-elle difficilement.

Le dire tout haut lui fit un choc. Elle ne l'avait pas encore assimilé, mais à ce moment, elle l'avait compris. Douloureuse vérité.