GAME OF SURVIVAL (RÉÉCRITURE)

Chapitre 9

C'est Minho qui fut chargé d'amener le condamné à sa peine le soir même. Ben faisant partie des Coureurs, c'était donc le devoir de son chef de le bannir. Un devoir que personne dans l'assemblée n'aurait désiré avoir.

Ben se débattait violemment. On lui avait attaché les bras derrière la tête, pour qu'il ne puisse pas frapper quelqu'un, ou pire.

Il se faisait trainer par terre, comme un animal. Ce qu'il allait devenir d'ici quelques heures ou moins. Minho l'amena devant la grande porte menant au labyrinthe. D'ici quelques minutes, celle-ci se refermerait, avec Ben derrière. Seul, aux mains des Griffeurs.

Tout les Blocards s'étaient réunis dès que l'annonce avait été faite. Les lances avaient été sorties du cabanon. La première fois depuis un bon moment.

Thomas était en retrait, avec Chuck. Tout deux découvrait le bannissement pour la première fois. Une expérience qui avait marqué chaque personne ici présente.

Emma faisait partie du cercle tenant les lances, prête à pousser Ben à son funeste sort qu'eux seuls avait décidé, Gally à ses côtés.

Le silence régnait, seulement bousculé par les cris et les râles du condamné.

Personne n'osait se retourner pour le regarder s'approcher, comme si le regarder vous retirait toute votre humanité.

C'est seulement lorsqu'il atterrit lourdement sur le sol en terre battue, que les regards se penchèrent sur lui, bien qu'ils furent timides et réticents. Il cracha un liquide sombre, et poussa un grognement répugnant. Un tel son ne pouvait pas sortir d'un humain.

Après avoir coupés les liens qui tenaient Ben, Minho lança un regard lourd de sens à Alby, qui hocha la tête. L'heure était venue.

Comme pour alourdir l'atmosphère, le bruit métallique si familier des portes se mit à résonner dans le Bloc.

Le chef des coureurs lança un sac de vivres de l'autre côté, et se rapprocha du cercle formé par les autres Blocards.

_Ne faites pas ça s'il vous plaît ! Pitié ! hoqueta Ben, la voix saccadée par les sanglots.

Emma tendit sa perche à Minho, qui l'attrapa sans poser de questions. Elle ne pouvait pas se résoudre à le faire. Et il l'avait compris.

_Perches ! s'exclama Alby.

Tout ceux qui en avaient une en mains les tournèrent vers Ben, le forçant à reculer vers le Labyrinthe.

Il s'était mis debout, et essayait de repousser les pointes qui se dressaient devant lui. Sans résultats. Les autres continuèrent de le pousser sans ménagement.

Il fut forcé de reculer d'avantage vers l'intérieur du Labyrinthe. Il jetait des regards affolés derrière lui, terrorisé à l'idée d'y être enfermé.

Les perches le firent entrer de force. Plus loin, encore et encore.

Ben finit par reculer de lui même, ne voulant pas se faire sauvagement écrasé par les lourdes portes.

Son visage suppliant fut la dernière chose que l'on vit avant que les portes ne se ferment complètement.

Ce visage allait hanter les cauchemars d'un grand nombre des Blocards.

Les têtes se baissèrent une à une, pour un deuil silencieux.

_Il appartient au labyrinthe désormais, dit Alby d'un ton solennel.

Le silence lui répondit.

Ceux qui portaient les lances les posèrent contre le mur, et tout le monde commença à s'éloigner lentement, les uns après les autres. Emma fut la dernière à bouger.

La nuit tombée, elle et quelques blocards allèrent rayer le nom de Ben du mur. Gally fut celui qui effaça le nom. Ils s'étaient ensuite séparer.

Elle alla se poser dans son hamac après avoir pris le repas avec les autres dans un silence de mort. Elle se concentra sur le grésillement des insectes, le cri des oiseaux, pour essayer de s'endormir, en vain. Elle ne fit que tourner et virer encore et encore. Une migraine abominable s'était confortablement installée dans sa tête, et ses membres étaient lourds.

Elle ferma les yeux, mais les rouvrit immédiatement. Alby venait de s'asseoir à côté d'elle.

Elle se releva et s'assit à son tour. Elle attendit qu'il prenne la parole, ne sachant pas quoi dire.

_Qu'est ce que tu pense du nouveau ? Honnêtement, finit-il par demander.

La question la troubla quelques peu, elle ne s'y était pas attendue, mais elle commença tout de même à réfléchir.

_Eh bien il est sympa, et travailleur. Par contre il est très curieux et demande tout ce qui lui passe par la tête, dit-elle après un moment.

_Il est peut être trop curieux justement... Les autres, même toi, ne s'interrogeaient pas autant.

_Je ne pense que ce soit une mauvaise chose. Il est soucieux de sa situation, voilà tout. C'est normal, enfin d'après moi.

Alby parut réfléchir, puis hocha la tête.

_Je vais aller dans le labyrinthe avec Minho demain. On va remonter le chemin emprunté par Ben lorsqu'il s'est fait piqué, annonça t-il soudainement.

_Pardon ? demanda Emma, visiblement sous le choc.

_Tu m'as bien compris. Et je voudrais qu'avec Newt, vous vous occupiez du Bloc pendant mon absence d'accord ?

_Attends, tu va pas y aller comme ça ! C'est trop dangereux ! Tu as vu ce qui est arrivé à Ben ! Tu veux qu'il se passe la même chose pour toi, ou pour Minho ?! Ce sera loin d'avoir les mêmes conséquences que la mort de Ben crois moi ! s'écria t-elle au bord des larmes.

_Écoute...

_Non ! Il est hors de question que quelqu'un d'autre se fasse piquer ! Je refuse !

_Tu n'as pas ton mot à dire ! C'est ma décision Emma !

Elle se tut à son haussement de voix. Il soupira et se massa les tempes.

_Emma, on va être extrêmement prudents. Minho connaît mieux le Labyrinthe que quiconque. Fais nous confiance, on sera de retour à l'heure.

_Mais qu'est ce qui se passera si vous n'y arrivez pas...

_Je te promets que l'on sera de retour.

Elle enfouit son visage dans ses mains et Alby mit une main rassurante dans son dos. Elle releva la tête vers lui.

_Soyez prudents, je ne veux pas jeter quelqu'un d'autre là dedans. Personne.

Il hocha doucement la tête et lui sourit. Léger, mais un sourire. Ils étaient rares, mais c'était toujours agréable.

Elle lui sourit en retour, et il se leva.

_Je te laisse dormir maintenant. Essaye de te reposer, demain va être une longue journée.

_D'accord...

Elle se rallongea pendant qu'il sortait et elle ferma les yeux.

Il avait raison. La journée allait être longue. Autant que sa nuit serait courte.

La peur lui tiraillait le ventre. Perdre quelqu'un d'autre était terrifiant. Pour tout le monde.

Mais d'autant plus pour ceux qui étaient là depuis longtemps. Comme Emma.