GAME OF SURVIVAL (RÉÉCRITURE)

Chapitre 5

Emma se réveilla aux aurores le lendemain matin, n'ayant pas pu trouver le sommeil la nuit passée. Le bruit des murs lui avaient paru trop bruyants, les ronflements de ses amis aussi. Étant donné qu'elle était la seule fille présente ici, on lui avait placé son hamac légèrement en retrait, afin qu'elle ait de l'intimité.  
 
Malgré son maigre repos, elle débordait d'énergie. Ce fut sans surprise que, lorsqu'elle entra dans ce qui servait de cuisine à Frypan, elle ne vit personne. Elle attendit que le chef du Bloc arrive, sachant pertinemment ce qui l'attendait si elle touchait au garde-manger sans sa permission. Emma s'assit donc sur une chaise qui traînait là et laissa son esprit divaguer pendant l'attente.
Les souvenirs de ses premiers jours entre ces murs lui revinrent en mémoire.              

Elle avait été la quatrième à arriver ici. Le premier souvenir de sa nouvelle vie fut le visage dur d'Alby, le chef de ces lieux. La surprise sur son visage l'avait marquée. Il l'avait aidée à sortir de la Boîte et elle avait pu apercevoir les deux autres garçons déjà présents. Eux aussi avait parus surpris. Elle n'avait pas compris pourquoi sur le moment, mais ses préoccupations s'étaient tournés vers autre chose.   

Elle n'arrivait plus à se souvenir de son nom.         

Elle avait eu beau fouiller encore et encore dans son cerveau, à s'en donner mal au crâne, mais rien. Elle avait été en proie à la panique pendant deux bonnes heures. Alby l'avait rassurée en lui disant que c'était tout à fait normal, que tout les autres étaient passés par là. Ça l'avait calmée, mais elle était restée frustrée de ne pas se souvenir d'une chose aussi importante.

Le lendemain elle avait eu droit à une visite guidée du Bloc. Son nom lui était revenu lorsqu'elle mangeait. Soudainement. Elle s'était empressée de l'annoncer aux autres, qui l'avaient félicités. Dès lors, elle s'était mise au travail, suant pour le groupe dans les plantations. Elle s'était liée d'amitié avec tout le monde, en particulier George, qui était le deuxième à être arrivé après Alby. Ce dernier avait malheureusement trouvé la mort en essayant de descendre dans la cage d'ascenseur. Le premier nom qui fut rayé du mur fut le sien. C'est à cause de cet événement qu'Emma s'était mise en tête de prendre soin des autres et de devenir une medjacks.

Soudain, Fry entra dans les cuisines, interrompant le flot de souvenirs de la jeune fille. Il eu un mouvement de recul en l'apercevant.

_Tu m'as fait peur Emma ! s'écria le jeune homme.

_Pardon c'était pas mon intention, s'excusa t-elle.

_Tu est déjà levée ? Bah dis donc t'as pas du dormir longtemps !

_Tu ne fais pas si bien dire...

_Reste assise, je vais te préparer un truc ne t'en fais pas.

_Merci.

_Ça fait longtemps que tu attends ? demanda Fry en ouvrant les placards.

_Non, non, ça doit faire cinq, dix minutes je dirais.

_Tu est la seule ici qui n'aurait pas déjà eu l'idée de fouiller dans mes placards !

_Je sais à quel point tu déteste ça, et puis je ne suis pas affamée non plus dit-elle en haussant les épaules.

Frypan sourit, et se mit aux fourneaux. Une odeur sucrée parvint au nez d'Emma après quelques minutes. D'autres blocards arrivèrent progressivement, rendant la tâche du cuisinier en chef plus dure. Minho fit aussi son entrée, et vînt s'asseoir à côté de la jeune fille, toutes les autres chaises étant prises. Elle le regarda s'asseoir mais ne dit rien. Un simple bonjour de la tête composa leur conversation, puis leur attention se retourna vers le maton des cuistots, qui s'attelait derrière le plan de travail.

Les premiers plats arrivèrent, la jeune fille fut servie en premier, étant là depuis plus longtemps que les autres. La petite assiette en métal était garnie d'une simple tartine, d'un œuf et quelques tranches de bacon. Si les blocards pouvaient s'offrir tout ça, c'était grâce aux Créateurs, qui leur envoyait des vivres et des animaux assez fréquemment, faisant du bloc une véritable ferme. Vaches, moutons et cochons étaient présents. C'était les Trancheurs, dirigés par Winston, qui s'occupaient d'en faire des pièces de viande comestible. Même si la mémoire de tout le monde ici était vide, quelques informations de bases étaient restés, tel le nom des animaux par exemple, ou encore le nom d'un outil... Cette perte de mémoire sélective avait toujours intrigué Emma. Mais elle n'y prêtait plus vraiment attention.

Son plat fut englouti très vite et elle sortit, ne manquant pas de remercier Fry au passage. Le léger vent lui balaya le visage lorsqu'elle passa la porte. Une grande bouffée d'air frais, et elle prit la direction de ce qui servait d'infirmerie. Ben avait un examen à passer après tout.

L'infirmerie. De tout ce qui constituait son foyer, c'était l'infirmerie qu'elle préférait. Les odeurs d'alcool, de sparadrap...  Elle savait exactement sur quelle étagère se trouvait se qu'elle cherchait. Elle avait appris le nom de chaque produit, même si certains lui était déjà familier. L'atmosphère ambiante pouvait paraitre pesante pour certain, mais elle, la trouvait réconfortante.

Ce fut sans surprise que, lorsqu'elle entra, Ben ne s'y trouvait pas. Elle savait qu'il ne viendrait pas tout de suite, mais il aurait pu faire un effort cette fois-ci. Ce genre de situation était la principale source de conflits entre eux. Autrement, il s'entendait parfaitement bien. Il était un genre de petit frère, malgré le fait qu'il était plus âgé.  Elle appréciait tout le monde ici. Et c'était réciproque. Entre chacuns des blocards, la fraternité régnait. Après tout, ils étaient tous enfermés dans la même situation, alors à quoi bon se battre les uns contre les autres ?

Elle fit le tour de la pièce, et remarqua un léger manque de produits désinfectants et de bandages sur une étagère. Elle n'y prêta pas attention et se contenta de combler ce manque avec les nouvelles fournitures fraichement apportées par la Boite. Elle allait tout de même interroger Jeff ou Clint, pour savoir si c'étaient eux qui avaient utilisé les bandages pour un Trancheurs par exemple. C'étaient eux qu'il fallait soigner généralement.