GAME OF SURVIVAL (RÉÉCRITURE)

Chapitre 12

_Est-ce qu'il vient juste de... commença Emma.

_Je crois bien... murmura Newt.

_J'y crois pas... enchaina Gally.

Tout le monde était sous le choc. Il était rare que des gens se lancent dans le labyrinthe de leur plein gré. Mais de nuit ? Personne ne le souhaitait.

_Mais, il savait, on lui as dit, c'est contre les règles ! Pourquoi est ce qu'il a fait une chose pareil ?! s'écria Emma.

Personne ne lui répondit. 

Les pensées se bousculaient dans sa tête. La confusion, l'angoisse se mêlaient dans son esprit.

Elle ne comprenait pas pourquoi il avait pris un tel risque. Le sort de Minho et Alby était scellé, alors pourquoi se donner la mort pour rien ? L'adrénaline ? Une soudaine envie de passer pour un héro ? Une idée suicidaire ?

Une chose était sûre, si il réussissait, par miracle, à s'en sortir, elle lui ferait passer un savon. Et lui ferait une accolade au passage.

Newt s'approcha d'elle.

_Il faut réunir tout le monde.

_Demain, lorsqu'on sera sûrs, qu'ils soient...

Elle ne finit pas sa phrase. Malgré ça, son ami comprit et acquiesça.

Quelques personnes s'éloignèrent, probablement pour aller dormir. Ou du moins essayer. La nuit aller être rude pour tout le monde cette fois encore.

Emma ne bougea pas d'un pouce. Elle voulait être là lorsque les portes allaient se ré-ouvrir.

Chuck resta, lui aussi, ancré sur ses pieds. Thomas était l'un de ses rares amis. Les autres garcons se moquaient souvent de lui, mais Thomas ne l'avait jamais fait. Il devait être en état de choc.

Ils finirent par se laisser tomber sur le sol, l'un à côté de l'autre. Ils allaient probablement passer la nuit dehors.

_Tu penses qu'ils vont s'en sortir ? murmura Chuck un peu nerveusement.

Elle se tourna vers lui. Il jouait avec les brins d'herbes sous ses jambes, n'osant probablement pas lever la tête vers les murs, de peur peut être d'apercevoir quelque chose qu'il ne désirait pas voir.

_Je ne vais pas te mentir, j'ai très peu d'espoir... soupira la jeune fille doucement.

Il se contenta d'hocher la tête, et ne dit rien de plus. Elle se devait d'être honnête. À quoi bon donner des faux espoir à un enfant, si ceux là devaient être brisés le matin suivant ?

Il sortit un petit objet de sa poche et le tint fermement. Curieuse, Emma lui demanda de quoi il s'agissait.

_C'est une figurine pour mes parents. Je l'ai faite moi-même, répondit-il, un petit sourire s'esquissant sur son visage.

_Je peux voir ?

Il le lui tendis, et elle prit le petit objet dans sa main. C'était une petite figurine en bois, un peu mal taillé, mais jolie. Les veines du bois étaient toujours visibles dessus.

_C'était donc ça que tu fabriquais ce matin, murmura t-elle d'une voix pensive.

_Oui, c'est ça, acquiesça le garçon.

_C'est un genre de porte bonheur ?

_On peut dire ça.

_Elle est jolie, dit-elle en la lui rendant.

Il sourit dans la pénombre.

Tres vite, laa nuit tomba, et Chuck somnolait. Bien qu'il mettait éperdument pour ne pas fermer les yeux, la fatigue pris le dessus sur sa volonté. Au bout de quelques minutes, il sombra dans le sommeil, la tête dans l'herbe.

Emma quand à elle était plus alerte que jamais. Elle ne ressentait aucune fatigue. Même le fait qu'elle n'ait que très peu dormit ces deux dernières nuit, rien au monde n'aurait pu la faire s'endormir. Elle était trop anxieuse pour fermer l'œil.

Elle releva la tête et observa le ciel. La nuit était sans nuages, et les étoiles étaient apparentes. Un joli paysage vraiment. Elle n'avait jamais vraiment fait attention à ce qui l'entourait, mais en y repensant, elle aurait dû le faire plus tôt. C'était apaisant.

Des pas résonnèrent dans l'herbe juste à côté. Lents.

_Je savais que tu n'aurait pas bougé, mais j'étais pourtant sûr que tu allais au moins t'endormir.

_Tu as eu tort Gally, tu le vis bien ?

Il souffla du nez avant de venir s'asseoir lourdement à ses côtés. Elle lui intima le silence, en désignant Chuck, qui ronflait doucement, du doigt.

_Il a l'air tranquille dans son sommeil, chuchota Emma.

_Oui je trouve aussi.

_Mais il était si inquiet tout à l'heure, que s'en est presque ironique.

La poitrine du jeune garçon se levait et s'abaissait doucement au rythme de sa respiration. Il paraissait si innocent.

_Et toi ça va ? demanda Gally.

_Je pense oui...

_Tu penses... Pas très éclairant comme réponse !

Elle pouffa avant de reprendre.

_Je suis juste un peu sous le choc je pense. Ça a été si soudain, personne l'a vu partir ! Le temps de cligner des yeux et il était derrière les portes !

_Un sacré numéro ce nouveau quand même...

_C'est peu dire !

_Je le sens pas moi...

Elle se tourna vers son ami, qui la dévisagea.

_Pourquoi ? demanda t-elle, curieuse.

_Tu n'as pas remarqué ? Tout va mal depuis qu'il a débarqué ! Ben, le mauvais temps, et enfin Alby et Minho qui se retrouvent coincés dans le Labyrinthe. Ça fait trop de coïncidences pour une seule personne je trouve...

_On ne peut pas tout lui mettre sur le dos comme ça. Je veux dire, il n'a rien fait de mal. Si ce n'est entrer dans ce foutu labyrinthe à la nuit tombé !

_Mais avoue, que tout allait très bien avant qu'il n'arrive.

_Tu es juste en train de faire une fixette sur lui ! Ça n'apporteras rien de l'accuser à tort et à travers.

Ils se turent tout les deux. L'un comme l'autre se savait têtus. Cela ne mènerait à rien de se disputer.

_Demain, si jamais ils s'en sortent, il sera jugé. Pour avoir brisé les règles.

_Tu voudras de l'aide pour rassembler tout le monde ?

_Sûrement, Newt et moi n'allons pas tout faire tout seuls. De plus, si, d'après ce qu'on a pu en apercevoir, Alby va mal, on va avoir beaucoup de choses à faire.

_Ça c'est sûr...

Elle observa les murs qui les entouraient avec un profond dégoût. Tout ce lierre, ce béton, était leur prison. Une sacrée malédiction dans laquelle ils avaient tous atterris et ne pouvaient sortir.

_Tu crois qu'on va sortir d'ici un jour ?murmura t-elle en se tournant vers Gally.

Il se tourna vers elle aussi. Ils s'observaient à la lueur de la lune. Dans un autre contexte, cela aurait été parfait. Mais dans un moment pareil, c'était assez triste.

_J'en ai pas la moindre idée. Mais si en trois ans on a rien trouvé, je vois pas pourquoi ça changerait...

Ils détournèrent le regard, et ne dirent plus un mot de plus. Mais le silence ne les dérangeait pas. Emma le trouva même apaisant. Elle était finalement calme.

Le sommeil finit par prendre possession de la jeune fille, qui sombra dans le noir en quelques minutes.

Sur l'épaule de Gally.