ALPES - Tome 1 - L'éternité et l'au-delà.

Chapitre 31 : Stress injustifié

Tonight, Lykke Li

 J'avais mal à la tête. Je pestais, prenant un cachet avant de passer la porte de l'amphi tout en maudissant ces loups et leur résistance à l'alcool. Chris m'avait laissé devant la faculté puisqu'il se rendait à son gymnase pour sa séance du matin. Le connaissant, si je n'avais pas insisté, il ne m'aurait pas lâché de la journée.

Après le week-end que je viens de passer, cela me semblait une éternité que je n'étais pas rentré dans cette salle. Tout me paraissait lointain, flou, mais je savais que ma migraine y était pour quelque chose.

- Eh bien, quelle tête tu fais !

Angela vint à ma rencontre, tout sourire aux lèvres, carnet de croquis à la main. Lui demandant si elle avait passé un bon dimanche pour couper court à ses moqueries, j'appris que ses parents lui avaient rendu une visite surprise. Me souvenant de la relation chaotique qu'elle entretenait avec ces derniers, je lui demandai si tout s'était bien passé.

- étonnement, oui. J'étais surprise au début, et même un peu en colère. Mais quand j'ai su qu'ils avaient fait le trajet juste pour moi, je ne sais pas, j'ai littéralement fondue. Je deviens faible tu ne crois pas ?

- Pas le moins du monde, dis-je en lorgnant les travaux qui étaient là depuis près de deux semaines.

Après réflexions, je me rendis compte que le dernier rendu, celui de Chris, était plutôt raté. J'avais réussi à rendre une compensation parfaite, un juste travail comme le professeur en avait l'habitude. Mais maintenant que je le voyais, je me disais que je pouvais faire mieux, que ce bout de papier ne le représentait pas à sa juste valeur. Je lui en toucherais deux mots la prochaine fois, et je m'arrangerais pour faire brûler cette immondice.

- Jeunes gens, s'il vous plaît approchez vous, déclara une voix familière.

Arborant fièrement ses couleurs exorbitantes, M Karyn sortis du cagibi, chargé de colliers de perles blanches autour des bras.

- comme le thème du partiel final sera encore inconnu du grand public, le rectorat nous conseil à nous, vos tendres professeurs, de vous préparer à tout. Or, la peinture fait également partie de vos compétence à acquérir pour le passage en deuxième année.

Cette annonce déclencha une plainte générale. La plupart des élèves de notre promotion avaient déjà, certes, touché à des pinceaux, mais l'outil préféré restait forcément le crayon. Notre professeur nous appela au calme.

- C'est pour cela que ce travail ne sera pas noté, ne vous inquiétez pas.

Il avait allongé le « pas » d'une manière si insupportable que nous ne pouvions qu'être convaincus. Il continua son speech en agitant les colliers de perles, que nous allions visiblement devoir peindre entièrement.

- Plus vous serez fins avec les détails, mieux vous serez noté ! Mais cela ne s'arrête pas à une simple performance messieurs dames. Je vous demanderais de trouver un thème que je pourrais retrouver communément à toutes vos perles. Si vous comptez bien, il y a 24 perles à teindre de magnifique couleurs ! Soyez inventifs, mais réfléchis. Je veux que votre collier raconte une vraie histoire.

La tâche s'annonçait plus ardue. Les perles n'étaient pas plus grosses que des pouces, et la peinture ne me posait pas vraiment de soucis. Mais je devais trouver un thème, une sorte d'histoire à raconter via ces bijoux. Et je n'avais strictement rien à dire.

- La séance s'étendra sur deux semaines, alors prenez le temps de réflexions nécessaire.

- Monsieur, déclara un élève en tendant main, comment peut-on être mis à l'épreuve de cette façon au partiel final qui ne dure qu'une journée ?