Il y avait quelque chose d'animal dans ce sport. Les muscles tendus, les peaux sombres et luisantes des combinaisons que l'eau teintait d'argent et qui les faisaient semblables à des oiseaux marins séchant leurs plumes au soleil, les visages crispés dans l'effort...les pagaies repoussant d'une irrésistible poussée l'onde en vaguelettes bouillonnantes, la planche effilée fendant la mer...le sel qui grignotait tout, pâlissait les figures en s'y incrustant, rougissait le blanc des yeux...
Puis l'abattement, l'épuisement délicieux qui succédait à l'action, quand les wave-ski s'alignaient comme des bonbons neufs aux couleurs vives, quand les cheveux pendaient, encore humides, sur les fronts et les nuques fatigués... et que, quelques heures après, subsistait encore cette sensation de faire partie de l'eau, d'être avec elle, d'être d'être elle, de glisser en n'étant plus qu'un, à l'unisson, nature dans la nature.
Et lorsqu'ils échangeaient un sourire comblé, ils savaient qu'il venaient de partager le même émerveillement, et étaient liés, juste un instant, par cette joie enfantine.