Chapitre 19

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CHANGBIN

Mes pas me guidèrent, encore une fois, vers cette ruelle étroite. Et comme tous les soirs, il était là.

Je m'asseyait contre un mur de pierre et ramenai mes genoux près de mon torse. Et je le regardai.

C'était comme ça depuis déjà une petite semaine. On se retrouvait tous les soirs, d'un accord commun, ici. Et on restait ainsi. Il dansait, et je le regardai.

Ça pouvait durer des heures et des heures. Et quand il en avait marre, il partait. Et quand j'en avais marre, je partais. C'était ainsi.

Je posai ma tête sur mon poing fermé, et observai avec attention le jeune homme en face de moi. Il se retourna et me sourit. Je lui rendis immédiatement son sourire et il continua de danser.

Il n'y avait pas de mot. Seulement des regards et des sourires.

Je ne savais rien de lui, il ne savait rien de moi. Mais ça ne dérangeait aucun de nous deux. C'était juste ainsi.

Et le temps s'écoulait, et je ne bougeais pas. Là, seulement éclairé par la douce lumière du lampadaire à bougie, on restait ainsi. En plein échange silencieux. En pleine discussion muette. Seule la mélodie des cigales rythmait les pas du danseur.

Je souris et penchai la tête sur le côté. L'ambiance était calme, douce, agréable. Un soupir passa la barrière de mes lèvres et je fermai les yeux. J'essayai d'imaginer quel mouvement était entrain de réaliser le danseur en fonction du bruit de ses pas sur les pavés.

Et je me laissais bercer par cette douce comédie musicale improvisée. Lentement, mon esprit s'envola et ma tête bascula.

Quand je rouvris les yeux, la rue était vide. Je baillai bruyamment. Le soleil était sur le point de se lever, et je devais me dépêcher de rentrer.

Je me levais donc en pestant contre les pavés un peu trop dure pour mon postérieur délicat. Je fis quelques pas bancales dues à la douleur qui me lançait les reins, avant de reprendre une démarche à peu près normale.

Je me dépêchai de traverser la ville jusqu'à chez moi. Heureusement que la messe du dimanche allait me permettre de me reposer un peu. Pour une fois qu'elle était utile.

Je poussai doucement la porte et rentrai chez moi à pas de loup. Je traversai le cuisine et me précipitai dans ma chambre. Je me jetai sur mon lit et m'endormis, sans même prendre le temps de me glisser sous mes draps.

𝐖𝐡𝐲 ° Stray Kids 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant