Chapitre 3

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6 novembre 2021

- J'ai fabriqué cet arbre généalogique comme me l'a conseillé le Dr.Zoe. Afin de t'aider à te repérer.

Annie hocha la tête et fixa toutes les photos placées sur un arbre. Il était assez petit.

- C'est ton père, pointa Armin. Il m'a toujours fait peur.

- Pourquoi ?

- Car il est froid comme toi et vous possédez tous les deux un regard d'assassin. Mais c'est tout ce qui fait votre charme, avoua le blond. Là, c'est ta mère. Elle est décédée il y a longtemps.

La blonde ne connaissait pas cette femme alors elle ne ressentit aucune douleur. Pourquoi pleurer alors qu'elle était inconnue à ses yeux ?

- De quoi est-elle décédée ?

- Cancer du sein en janvier 2010. Tu avais dix-sept ans.

C'était étrange de voir tous ces visages qui restaient inconnus. Annie tentait de se souvenir. Elle savait qu'elle pouvait faire confiance à cet homme. Elle le voyait dans ses yeux. Il faisait tout pour l'aider jusqu'à lui faire une liste de chacun de ses proches, avec des éléments dont : comment les a-t-elle rencontrés, leur lien de famille, d'amitié... Il lui avait même montré des photos d'eux plus jeunes. Dont une qu'il tenait particulièrement où ils étaient allongés sur le sable, se regardant dans les yeux.

- Ça c'est     toi, relança Armin en désignant la petite photo reliée à la     sienne, unissant leurs liens.

- C'est moi ?

- Oui.

Après lui avoir présenté toute la famille, Armin lui montra une photo de Hitch, son amie la plus proche.

- Elle est souvent venue te voir durant tes deux années de coma. Là, elle est en voyage pour son travail mais elle rentre dès ce week-end pour te voir. Tu n'imagines pas comment elle est excitée de te revoir. Vous êtes amies depuis le lycée. Elle est journaliste aujourd'hui.

La blonde regarda la photo en silence.

- Je suis désolée, murmura-t-elle enfin.

Armin releva la tête, le regard interrogatif.

- J'essaye de me souvenir mais... Je n'y arrive pas. C'est noir. Je ne me rappelle de rien à part l'accident et peut-être ce que j'ai étudié à l'université.

- Raconte-moi, encouragea le blond en posant une main timide sur son bras. L'accident.

Annie se moula dans le lit d'hôpital, fixant le plafond.

- Je roulais... Je ne sais plus pour quoi mais j'étais dans ma voiture... Il faisait nuit.





24 décembre 2019.

La nuit était monstrueusement noire et les lampadaires avaient du mal à jouer leur rôle d'éclaireur. En campagne, c'était d'ailleurs rare d'en voir et la route que l'avocate empruntait pour rentrer, n'en contenait aucune. Claquant la portière de sa Ford Focus, Annie boucla sa ceinture et démarra le moteur. Elle avait hâte de rentrer et retrouver l'homme de sa vie qui lui préparait sûrement un plat croustillant. La radio était allumée et le présentateur annonçait des nouvelles assez inquiétantes mais pas assez pour que la France ne s'affole encore : Un virus inquiétant arrive en Chine, le Covid 19... Annie ignora et se contenta de regarder la route. Avec Armin, ils avaient pris la décision de vivre en dehors de la ville, en campagne là où le calme régnait. C'était bien plus respirable que la pollution qui bordait chaque coin de rues.

Montant le chauffage, elle enclencha le clignotant et tourna son volant pour emprunter une nouvelle route. Elle avait une tonne de dossiers à remplir et deux rendez-vous avec des clients à préparer. Demain, elle avait également une audience au tribunal. Annie sentait déjà que cette semaine allait être très longue et pensait déjà au week-end. La pluie s'abattit soudainement. Grondant, elle enclencha le levier et les essuies glaces se mirent en marche. Elle n'aimait pas conduire sur une route campagnarde aussi dangereuse avec une pluie comme celle-ci. Ses phares avaient beau éclairé la route, il était presque impossible à discerner une voiture en face et avait baissé sa vitesse à 50 km/h. Elle augmenta la cadence des essuies glace. Arrivant à une intersection sur sa gauche, Annie jeta un coup d'œil malgré le fait qu'elle soit prioritaire. 

Deux phares apparurent. 

Soudain, elle sentit quelque chose percuter sa portière avec une telle violence que l'os de son épaule éclata. La vitre explosa, accompagnée du pare-brise où le verre vola en éclats. Son véhicule glissa sur la route avant de faire des tonneaux. Le coffre explosa et la structure de sa Ford s'écrasa quand elle rencontra la terre ferme. Elle s'immobilisa dans le champ sous une pluie battante, entourée d'une épaisse fumée. La radio tournait encore : Demain, le soleil revient ! Passez un excellent Noël !

 La radio tournait encore : Demain, le soleil revient ! Passez un excellent Noël !

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[Aruani] Remember meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant