Devil Sins - Tome II : Lust & Envy

Chapitre 1

Bonjour à tous ! Nous voilà repartis avec le premier chapitre du Tome 2 de Devil's Sins. 

J'espère qu'il vous plaira autant que le Tome 1 ! 

Bonne lecture !!

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Hayden

Le soleil couchant était toujours un spectacle très reposant. Les nuances de rouge, de jaune et d'orange parsemant le ciel, accompagné d'une légère brise qui agitait doucement le feuillage touffu des arbres autour de moi m'apaisait beaucoup. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris quelques minutes de répit, juste pour moi. Il fallait dire que les bikers étaient toujours une source intarissable d'embrouilles et la plupart se concluaient sur des blessures, souvent superficielles certes, mais avec mon rôle de médecin, je n'avais pas souvent le temps de souffler et je ne m'ennuyais pas. 

En fait, ces deux dernières années, j'avais toujours fait en sorte de ne pas pouvoir m'accorder une minute. Il ne le fallait pas, sinon, je me serais effondré, et ce, malgré le soutien de mes frères. Et oui, après avoir passé mes diplômes, je suis officiellement devenu le médecin des Devil Sin's et par extension, un membre du club à part entière.

Ce n'était pas le seul changement que j'avais opéré chez moi. Je m'étais également beaucoup entraîné, sur le plan physique. Les jumeaux et Tracker m'avaient beaucoup aidé, et en avaient profité pour me torturer à base d'entraînement quasi-militaire. J'avais vomi mes tripes plus d'une fois lors de leurs sessions. Mais cela avait fini par payer, je n'étais pas aussi développé ni aussi puissant que mes frères, mais je pouvais rivaliser avec eux pendant un combat au corps-à-corps et je parvenais parfois à les battre !

Grâce à cela, j'avais pu apprendre à canaliser mes peurs, mes doutes, tout ce qui m'avait pourri la vie pendant 26 ans. Je ne redoutais plus que les Bloods, même si cela faisait maintenant deux ans que nous n'avions plus trouvé de signe de vie de leur part. Je n'avais jamais su si cette nouvelle était positive ou non. Après tout, nous savions qu'ils étaient toujours là, et même s'ils ne faisaient plus parler d'eux, il était possible qu'ils préparent à nouveau un sale coup. Du genre qui a coûté la vie à Damon.

Voilà mes pensées dérivèrent vers Damon. Le dernier baiser que nous avions échangé, la dernière fois qu'il m'avait pris dans ses bras et que j'avais senti la puissance de son étreinte, l'expression de son visage quand il me regardait. Et bien sûr, mon esprit me fit revivre cette journée de l'enfer. La dispute, le départ des gars, l'appel de Zed, le moment où j'ai appris que je ne le reverrais plus jamais.

Cette journée hantait mon esprit depuis maintenant 2 ans. Je me réveillais souvent avec la sensation que Damon se trouvait là, allongé auprès de moi, mais la réalité me rattrapait bien rapidement et cette sensation laissait bien souvent place à un sentiment de profonde solitude.

Je n'avais pas réussi à faire mon deuil, et je n'étais pas certain de pouvoir un jour le faire.

Bien, mes pensées avaient assez dérivé. Je me levais d'un bond et jetais un dernier regard à la croix surplombant le club, posée en l'honneur de Damon, puis je remontais sur ma moto et repris le chemin du club.

J'eus à peine le temps de passer la porte qu'on me sauta sur le dos, un bras passant sur ma gorge. Dans un mouvement de recul, je réussis à me dégager le cou, mais la personne me fit une clef de bras et me plaqua contre le mur. Une voix me chuchota à l'oreille :

- Dommage, tu y étais presque.

- Bordel Will !

Will relâcha la pression et je pus me dégager de sa prise. Je lui fis face.

- Il faut bien que je te maintienne en forme !

Il me servis un grand sourire innocent qui me fit rire malgré moi. Ces types étaient incorrigibles, Will s'approcha et posa sa main sur mon épaule.

- Tu es allé le voir ?

Mon sourire s'effaça aussitôt et j'acquiesçais. Le sourire de Will s'était également estompé, il me prit dans ses bras.

- Tu sais qu'il ne voudrait pas te voir te torturer ainsi pour lui. Tu as le droit de retrouver le bonheur Hayden.

Son souffle passa dans mon cou, et je me dégageais rapidement de lui. Non, je ne voulais pas retrouver le bonheur, pas celui-là, pas dans les bras de quelqu'un d'autre, je n'étais pas prêt et je n'étais pas certain de l'être un jour, pas tant que l'ombre de l'homme que j'avais aimé flotterait au-dessus de moi.

Je remerciais Will rapidement et partis rejoindre la salle de soin. Zed avait fait aménager cette salle directement à l'étage du club pour me permettre d'intervenir le plus rapidement possible. Tout était prêt, notamment un sac de premier secours toujours à portée de main que je pouvais emmener partout et qui contenait presque tout le nécessaire pour intervenir partout. 

Je voulus me changer les idées et j'entrepris de faire un inventaire de tout le matériel. Quelqu'un toqua à la porte, et Faith entra. Je lui souris distraitement.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi Faith ?

Il s'approcha et s'assit sur le fauteuil face à mon bureau.

- Je suis venu voir comment tu vas, Doc'.

Je lui lançais un regard interloqué.

- Je t'ai vu rentrer en trombe, et quand tu te mets à tout ranger et à classer comme maintenant, c'est que quelque chose te tracasse. Et puis tu sais qu'on lit en toi comme dans un livre ouvert !

Je me stoppais dans mes mouvements, j'oubliais souvent à quel point mes frères avaient un sens de l'observation poussé. Il tapota le dessus du second siège et je vins m'asseoir à côté de lui, mais je ne dis rien.

- Tu sais que Will à raison. Nous ne sommes clairement pas doués pour exprimer des sentiments, mais ce n'est pas pour ça qu'on ne ressent pas ta détresse. Tu as passé les deux dernières années cloîtrées sur toi-même, nous sommes tes frères, et tu comptes beaucoup pour chacun de nous, autant que ce que comptait Damon.

Les mots de Faith résonnèrent en moi provoquant un raz-de-marée d'émotions. Bien sûr, j'avais perdu le seul homme que j'avais aimé et pour qui je comptais, mais eux, ils avaient perdu leur frère, un frère avec qui ils avaient vécu et avec qui ils s'étaient battus. La réalité me frappa de plein fouet, j'avais été d'un égoïsme sans nom, je m'étais renfermé sur ma douleur en oubliant que les autres souffraient autant que moi.

Le souvenir des visages de mes frères le jour de sa mort me revins aussi vivement que si j'étais en train de revivre l'instant. Faith, tête baissée, ne pouvant pas croiser mon regard, Tracker prostré dans un coin, et le regard de Will, emplit de détresses et de douleurs.

Et si les gars, c'étaient autant concentrés sur mon entraînement, c'était certainement pour les mêmes raisons que moi, ils ne voulaient pas penser à lui. Même si ma présence devait leur rappeler à chaque instant.

Je restais un moment abasourdi, peinant à retenir les émotions que j'avais enfoui pendant deux ans, et une larme s'échappa malgré moi. Je déglutis, et parvins à seulement chuchoter un « je suis désolé » à Faith.

Il passa son bras autour de mes épaules et m'attira à lui.

- Enfin, on retrouve notre petit Doc' émotif. Il nous avait manqué.

Dans l'embrasure de la porte restée ouverte, je vis Will et Tracker. Tracker me fis un grand sourire enfantin dont il avait le secret.

Je me levais, essuyais les larmes qui avaient coulé sur mes joues, et avant que je n'ai pu m'adresser aux gars, Butcher arriva derrière Will, en fauteuil roulant.

- Les gars, Zed nous attends.

Puis il fit demi-tour.

Zed nous accueillit dans son bureau, il avait le visage fermé.

- Alexio est réapparu.