Blodbad partie 14

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Le troufion Convair arqua un sourcil, un pari, qu'est-ce que cet idiot de Wazn voulait donc bien dire par là ?  Le russe, avec un certain sourire moqueur continua :

"-Nan mais tu vois bien, je te propose de venir  fumer une clope avec moi dans les bois et de revenir sans se faire prendre par les chefs. C'est pas trop compliqué comme  connerie non ?

-Ouais si tu le dis mais pourquoi je te suivrais en fait ?  Je suis pas maso, me faire botter le cul par les supérieurs c'est  pas ma passion.

-C'est vrai que dit comme ça tu dois te dire que je suis vraiment un débile de première classe mais écoute, si tu viens avec moi je te promets que plus jamais je n'emmerderais le petit Andrew de toute nos classes.

-Et je suis censé te croire , nan mais tu te fous de moi ?

-Bon ok j'ai que ma parole à te donner mais c'est déjà énorme venant de moi, tu me connais quand même non ? Allez bordel si une fois tu dois merder, autant faire ça que d'autres saloperies.

-Si tu le dis... je vais y réfléchir

-A la bonne heure ! Bon je te laisse le temps de voir quand on se fait ça, tu me fais vraiment plaisir à essayer d'un peu te décoincer."

Le jeune Gary termina sa phrase par une assez forte tape sur l'épaule gauche de Convair, qui, un peu surpris parti légèrement en avant. Le jeune homme vit le russe s'éloigner dans un léger ricanement, comme un enfant fier d'avoir réussi un exploit. 


A ce moment-là, il ne sait plus exactement ce qu'il le poussa à faire ce geste mais Yazier bondit sur Wazn, encore à portée de vue, d'un immense pas et le saisis à l'épaule pour l'arrêter.

"-Et si on y allait maintenant ?

-Pardon ?!

-J'ai pas spécialement envie de me prendre la tête avec une de tes nouvelles idées foireuses, donc autant le faire tout de suite comme ça c'est réglé et tu pourras enfin arrêter tes enfantillages avec Andrew, c'est clair ?

-Ok ok si c'est ce que veut le génie... venant de toi ça me surprend mais bon soit"

Wazn eut à peine le temps de finir sa phrase que Yazier le saisit par la manche gauche de son veston d'uniforme et le tira avec une poigne telle qu'il fut emporté par la démarche du dénommée génie.

Le chemin vers la foret de Holtfyr  n'était pas particulièrement long, ni même dangereux, il consistait en un petit sentier en gravier gris-clair qui était recouvert par les feuilles oranges virant au cramoisi tombés les semaines précédentes. La seule difficulté que l'on pouvait trouver était que que ce sentier n'était pas du tout éclairé et que fatalement marcher de nuit n'était en aucun cas agréable pour les deux jeunes gens. Ils avançaient ensemble, pénétrant de plus en plus profondément entre les arbres aux troncs au couleur variable et aux feuilles chatoyantes. Ainsi après avoir marché pendant environ une douzaine de minutes, ils arrivèrent  vers un taillis où enfin la densité d'arbres était moins importante. L'endroit était idéal: assez éloigné du camp pour que leur supérieur n'aient que serait-ce l'idée de venir les chercher ici et assez dégagé pour voir où ils se trouvaient.  Ils ne savaient pas pourquoi mais ils se mirent tous les deux à éclater de rire, peut-être était-ce un rire nerveux ou tout autre chose en tout cas, cet instant précisément les liait, ils ne savaient pas encore que ça allait être bien plus que cela. Une fois leur instant d'éclat de rire terminé, Wazn prit une grande inspiration et sorti d'une de ses poches un paquet de cigarette roulé aux couleur blanchâtres, il en sortit deux et en tendit une  à son collègue Convair Dés que Yazier l'eut entre les doigts, Wazn sortit cette fois-ci son briquet à essence couleur noir de jais  et alluma tour à tour sa cigarette et celle de Yaz. Ils prient en même temps la première bouffée de leur pari avant de se souffler mutuellement leur fumée à leur visage comme une preuve que le pari était réussi. Leur pause clope s'étendit pendant une bonne demi-heure, enchaîner les roulées, jetés les unes après les autres sur le sol couvertes de feuilles mortes séchés par la chaleur toujours aussi étouffante. La chaleur, les jeunes militaires le ressentaient tous les deux, la nuit noire n'avait rien changé mais ils ne pensaient pas nécessaire de le notifier: il faisait encore plus chaud ce soir, on pouvait même dire qu'il s'agissait de la nuit la plus chaude de l'année. Les mégots et les cendres s'entassaient, ni Yazier ni Wazn ne l'avaient remarqué mais n'éteignant pas leur mégots le feu commençait petit à petit à grignoter les feuilles jonchant le  sol. Les flammèches, au début petites et insignifiantes atteignirent alors les racines des arbres alentour. Il ne suffit que d'un coup de vent, un coup de vent chaud, un sirocco assassin. Les flammèches devinrent des flammes et des braises apparurent. Avant même qu'ils ne s'en rendent compte il était déjà trop tard, le mal était fait et ils ne pouvaient plus retourner en arrière. C'est alors  que les flammes devinrent bien plus grandes et plus dangereuses, la nuit n'était plus noire et désormais éclairée d'une incandescence dévastateur.  Wazn hurla de toute ses forces sur Yazier, un arbre, autrefois souverain désormais rougeoyant de feu peu à peu rongé commença à se renverser  sur les deux militaires. C'est dans un mouvement désespéré que le russe poussa alors le génie hors du danger, n'évitant alors lui-même que de très peu l'arbre se fracassant au sol.  Alors séparé de Yazier, Wazn se trouva entouré de flammes de plus en plus voraces, comme pris au piège. Le feu se rapprocha dangereusement de lui  et il ne pouvait absolument plus rien faire pour y échapper. La fumée commença à s'infiltrer dans ses poumons le faisant de plus en plus tousser et de moins en moins respirer.  Wazn essayait tant bien que mal de garder en visuel son camarade, comme pour se rassurer sur son funeste sort. C'est alors qu'après avoir pris une bonne inspiration, la seule encore potable qu'il pouvait se permettre il hurla une dernière fois.

"PUTAIN YAZ VA CHERCHER DE L'AIDE !!!!!!!!"

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