Blodbad partie 13

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10 ans auparavant

"Yaz, grouille-toi, j'ai pas envie de me taper la corvée de nettoyage encore une fois."
La voix du jeune Wazn résonnait dans les oreilles du jeune engagé. A cet époque Yazier n'était qu'un jeunot beaucoup trop pure et gentil face à l'adversité du monde militaire, beaucoup trop obéissant pour être apprécié de ses camarades  mais suffisamment pour l'être de ses supérieurs, voyant en lui un futur prodige.

"-Calme-toi le russe, déjà qui t'as dit que j'appréciais de me faire appeler  comme ça, et puis perso je ne risque rien comparé à toi, t'es connu comme le loup blanc je te rappelle ça va te retomber dessus à un moment. 

-Oh ça va, excusez-moi, môossieur lèche-pompes de savoir m'imposer comme une personne à part entière et non pas comme juste un simple grouillot.

-Monsieur Convair a raison je pense, c'est mieux de ne pas trop se faire remarquer tant qu'on est que des jeunes recrus..., ces mots résonnant comme un rappel à l'ordre furent prononcés par un petit rouquin maigrichon, la tête rentré dans les épaules comme si il regrettait immédiatement ses dires.

-On t'as pas sonné fan girl numéro un de Yaz à ce que je sache. 

-Laisse-le tranquille Gary, il t'as rien fait, il essaye de t'éviter des ennuis tu devrais le remercier.

-Bon d'accord je vous laisse, bécotez-vous pas trop hein !"

Sur ces mots, le quelque peu insolent  Wazn quitta le dortoir afin de vaquer à ses occupations, évitant par la même la  fameuse corvée de ménage. Le petit gamin aux cheveux couleur orange brulé s'était mis à avoir les yeux humides suite à cet altercation.

"Andrew... réagit pas comme ça t'en fais pas, tu sais comment est notre russe de service, toujours la pour chercher le conflit, comme je l'ai dit ça lui retombera dessus un de ses quatre et il n'aura pas intérêt à se plaindre.

-Je sais bien mais... j'y arrive pas, je suis pas comme vous monsieur Convair, on a l'impression que rien ne vous touche, rien ne vous affecte, que l'on pourrait tout vous annoncer, tout vous dire rien ne vous ferait tressaillir.... je vous admire pour ça c'est tout.

-Tu sais mon petit Andrew,  je vais me permettre de t'appeler comme ça, pour commencer si tu veux vraiment me ressembler sur ce niveau, commence par m'appeler Yazier et me tutoyer, on a le même âge c'est un peu gênant pour moi là, quand même.

-D'accord si vou... si tu le souhaites Yazier.

-En second, il faut que tu saches que des trucs me font peur, je le montres pas tout le temps pour ne pas dire jamais mais c'est vrai. Par exemple toi, on voit que t'as peur de pas mal de choses, comment ça se fait qu'un gars dans ton genre se retrouve dans les rangs de l'armée ?

-J'ai... un peu, non, beaucoup peur de mon père, c'est lui qui voulait que je rentre dans les ordres, pour faire "honneur à la famille" comme il dit mais moi je veux surtout aider et protéger les gens que j'aime, qui de mieux qu'un guerrier pour faire ça.

-Je comprend mieux... alors tu trouveras ta voie parmi nous, ça prendra du temps ok mais je le crois, "le guerrier sauvant les plus faibles", tu seras quelqu'un de bien."

Sur ces mots Yazier caressa doucement la tête du petit Andrew et les larmes de ce dernier se mirent à couler sans discontinuer. Andrew n'était clairement pas un militaire virile, usant de violence et de ses muscles pour s'imposer, il en était tout simplement incapable, mais il était sincèrement bon. Être aussi bon et gentil n'était bien venu dans les rangs impitoyable de l'armée mais qu'importe. Le gringalet, après quelques reniflements, se mit à sourire chaleureusement, le transmettant à Convair. Si l'on occultait l'admiration à peine cachée d'Andrew à l'égard de Yazier tous les deux n'étaient pas particulièrement proches, ou du moins pas plus qu'entres camarades grégaire d'unité,  mais à cet instant ils sentirent que quelque chose les avaient rapproché, il ne suffit d'un rien parfois.  Sur ce bel instant partagé à deux, Yazier se releva et se dirigea à son tour vers la porte des dortoirs, en sortant avec un ton moqueur au moment de claqué la porte "Je vais rejoindre la princesse russe" ce qui fit cette fois rire le petit Andrew.

Les semaines et les mois s'écoulèrent paisiblement sur la base, rapprochant de jour en jour les membres  ce trio bien original: Wazn ridiculisant Andrew dés que l'occasion se présentait, Yazn le protégeant alors qu'il s'excusait une fois encore de tout simplement exister au russe. Malgré des relations à sens uniques, ils finirent pas se considérer plus que "bon camarades", ils étaient amis.  Wazn, toujours le premier pour enfreindre le règlement n'était que très rarement arrêté par Andrew et Yazier, totalement impuissant face au caractère fougueux et rebelle  de ce dernier. Ils se contentaient de soupirer, totalement agacé par ce comportement qui ne rapportait que des problèmes à l'unité. C'est alors que cette nuit d'automne arriva, les feuilles mortes au sol étaient bien secs, comme si on était plus en période estivale qu'autre chose. Tandis que toute l'unité de la petite bande finissait tant bien que mal la traditionnelle séance de travaux d'intérêt général qui consistait au nettoyage intégrale de toutes les parties communes de la base militaire. Malgré les teintes orangés des arbres il faisait toujours aussi chaud, chaud comme un mois d'août,  l'humidité du à l'ensemble des respirations des membres de l'unité dans l'espace clos de la base n'améliorait pas les choses. Une véritable chape de plomb assommant les plus faibles sur son passage. Tous était épuisé par l'environnement. Le cagnard était toujours aussi présent et cela malgré la nuit qui commençait doucement à tomber. Une fois les derniers coups de balais donnés et les dernières vitres lavées, Wazn, comme à l'accoutumée voulait occuper le temps avec une nouvelle connerie à faire sur le camp. Son objectif, les forêts entourant le camp, toute bleusaille qui se respecte sait pertinemment qu'il est formellement interdit de s'y rendre, c'est exactement ça qui excitait Wazn. Dans son nouveau plan le russe voulait ramener quelqu'un dans son méfait pour sortir un peu de la routine, rameuter Yazier aurait été clairement sa plus belle victoire et il était bon joueur. Wazn s'approcha alors de Yazier, lui mit une main sur l'épaule avec un certain air narquois et lui dit:

"Bon, et si je te proposais un petit pari ?"

BlodbadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant