Blodbad

Blodbad Partie7

Andere, un autre camp militaire ? Tout cela n'avait pas de sens, il faut dire que ce n'est pas la chose la plus évidente qu'on pense quand on parle d'espionnage, ça a toujours eu une connotation d'aller chez l'ennemi. Pavco se leva de sa chaise et demanda alors:

"-Puis-je savoir pourquoi notre mission a lieu dans une base militaire voisine ?

-Vous devez faire cette mission, pas vous posez de questions."

Grogna alors le colonel  ce qui eut pour effet de faire rasseoir immédiatement l'arlequin sur sa chaise sans rajouter un mot. L'imposante carrure du colonel Acasseis était telle que même Tsya semblait se ratatiner sur sa chaise comme si la jeune femme avait peur de n'être pas assez discrète. Enfin c'est ce qu'on pouvait supposer car comme toujours personne ne pouvait sonder les pensées de la jeune femme. 

"Je vous laisse entre les mains du lieutenant Convair, la mission débutera demain dés l'aube, vous pouvez disposer."

Sans un mot de plus, le haut-gradé quitta la pièce laissant l'unité Blodbad seul avec l'adjudant Gary qui avait eu le l'audace de légèrement  s'assoupir tout au long de l'altercation. Yazier soupira longuement avant de déclarer:

"Bon on va devoir y aller les gars, pas de stress pour la première ça sert à rien. Aussi, pas la peine de poser des questions je n'y répondrais pas, bonne journée." 

Ainsi, lui aussi quitta la pièce laissant une fois encore Tsya et Pavco seuls puisque évidemment l'adjudant alcoolique plongés dans les bras de Morphée ne semblait pas réellement impacté:

"-Andere... ça me rappelle de drôles de souvenirs tout ça...

-Mhhh?

-Oh, je pensais à voix haute, en fait j'ai déjà espionné ce camp il y a quelques mois en arrières, juste avant que je ne rejoigne Saiph à vrai dire,  c'était mon test pour voir si j'étais apte à être considéré comme un vrai espion. Enfin, si on peut appeler ça un test.

-Tu pourras bien nous indiquer alors.

-Pas de problème pour ça je te rassure, allez, partons nous préparer, ce grand monsieur Aca n'a pas l'air de rigoler question assiduité."

L'arlequin et la prisonnière quittèrent alors la salle, tandis que l'adjudant Gary se réveillait et quitta la salle sans même faire attention aux deux marginaux. Pavco s'éloigna rapidement de Tsya d'un pas assez étrange tout en battant des bras, faisant alors une sorte de bruit de pigeon dû aux tissus de ses manches secoué de cette façon.  Tsya, quant à elle marcha d'un pas calme vers sa chambre afin d'aller préparer son sac pour la mission, ses épaules recroquevillées, sa tête légèrement baissée et le regard vide.

Une fois arrivé dans sa chambre son sac fut vite fait: des denrées et une trousse de secours, rien de plus. Elle allait porter sa tenue militaire de terrain de toute façon, donc pas besoin de se la trimbaler dans un sac pour aucune autre raison que le plaisir de  devoir supporter du poids en plus.  Pavco entra dans la chambre de la jeune blonde et inspecta les lieux de son air lunatique, ce même regard qui lui donnait l'impression d'être perpétuellement ailleurs:

"-Ne trouves-tu pas cela excitant ma chère camarade ? Enfin je veux dire, le simple fait d'imaginer une situation où nous sommes aussi fragiles et en danger que des oisillons entourée par des prédateurs et où la mort peut nos prendre à chaque instant  m'anime d'une de ces sensations. Tu ne peux même pas imaginer à quel point ça m'enivre.

-T'as vraiment un problème.

-Moi ? Oh tu n'est vraiment pas gentille de dire ça du meilleur partenaire que tu n'ai jamais eu, enfin même si il y a de grande chance que je sois le seul partenaire que tu ais eu."

La jeune femme ne répondit même pas à Pavco, si ce n'est par un long souffle qui pouvait difficilement être considéré comme une réponse aux envolées quelques peu macabre de l'arlequin. Suite à cette altercation bien étrange, Pavco quitta la chambre de Tsya en sautillant d'un pas guilleret, les bras suivant ainsi le rythme. Chaque fois que ce bouffon apparaissait, on ne pouvait s'empêcher d'avoir une certaine sensation en bouche, un mélange entre de l'incompréhension du à son comportement des plus originales  et  la peur de ne jamais savoir ce qu'il ressentait vraiment et ce qu'iel avait en tête.  Une fois l'arlequin parti,  Tsya s'allongea sur son lit, bien décidée à s'endormir rapidement afin que dans une certaine forme d'espoir elle serait en forme le lendemain.  Bien évidemment ça ne marchait pas comme ça, le sommeil fut long  à arriver,  les doutes empêchant Morphée de faire son travail. Est-ce que tout cela avait un sens, est-ce que la mort attendait toute l'unité BlodBad ? C'était la premières fois de toute son existence qu'autant d'appréhension la lancinait à ce point, tournant inlassablement, la hantait même.  Tout cela, était-ce une preuve qu'elle avait peur, qu'elle était peur-être   plus humain qu'on voulait bien le croire ? Finalement, la fatigue eut raison de la jeune femme et elle s'endormit enfin, laissant pour le moment  toutes ces craintes de côté.  

Le petit matin arriva tranquillement, sans se presser, presque discrètement, malgré cette présence presque effacée de l'aube Tsya  se leva clairement, directement dans le bain des opérait qui allaient avoir lieu. Elle jeta un coup d'oeil au réveil trônant sur la table de chevet, ce dernier indiquait cinq heur du matin, ce qu'on pouvait appeler l'aurore. Tsya se leva, enfila son uniforme, et sortit alors  de la chambre, son paquetage en main, elle s'enfonçait dans le long corridor, dont toutes les lumières étaient encore éteintes, en direction du hall d'entrée où l'unité Blodbad devait se réunir avant de partir. Une fois sur les lieux elle n'y trouva que Wazn, un peu éméché par le flacon d'alcool qu'il tenait dans la main droite, se dernier se rapprocha de la jeune blonde tout en titubant et lui dit dans un murmure un peu hoquetant "Reste en vie pour lui" avant de s'éloigné dans l'obscurité des nombreux couloirs, comme si il n'avait été qu'un mirage. Quelques minutes plus tard apparurent en même temps Yazier et Pavco, avec leur attirail en prime. Le lieutenant s'alluma une cigarette, dont la flamme du briquet qui permit de l'allumer devint la source principal de lumière, et dit dans une voix étouffée pour ne pas faire trop de bruit:

 "Début de l'opération Banshee."