De l'aide, il fallait juste ça désormais, qu'une putain d'aide débarque et comme par miracle faire comme si rien n'était. Sauf que non, c'était impossible. Yazier, bien qu'il tremblait n'arrivait pas à bouger, ni même à parler d'ailleurs. Il était complètement tétanisé par l'horreur qui se déroulait sous ses yeux rougis par les flammes. Les flammes se rapprochèrent de plus en plus dangereusement de la silhouette de Wazn et alors que le silence s'était installé, qu'il ne restait plus que la calme crépitement du feu, consumant bois et feuilles, un bruit brisa ce silence. Wazn hurla de toutes ses forces, signifiant le plus tragique, le brasier avait atteint sa peau. Quand il se mirent à crier à pleins poumons, ignorant que ces derniers étaient entrain de se remplir de fumée et de cendres, tout parut trouble pour Wazn. Le temps se disloqua comme les branches brûlantes s'éclatant au sol autour de lui, il en avait tout simplement perdu la notion. C'est peut-être ce cri de douleur qui fut salvateur pour les deux jeunes, car dés qu'il eut résonné jusqu'au fin fond de la forêt, les militaires encadrant ainsi que tout une équipe de pompier apparurent. Yazier continuait de trembloter devant l'image d'horreur se déroulant sous ses yeux: celle des soldats du feu éteignant tout entier Wazn. Malgré cela, quelque chose clochait, la mousse des extincteurs avait beau recouvrir encore et encore le visage du russe, ce dernier semblait rester rougeoyant comme les flammes. Sa peau semblait être flasque tel un chewing-gum trop mâché entrain de fondre à cause de la chaleur. Même si Wazn ne comprenait pas trop ce qui devait lui arriver, Yazier lui savait. Une marque éternelle comme une punition pour leur actes. La moitié de son visage calciné, il ne ressemblait plus à rien. L'incendie fut maîtrisé, les jeunes militaires évacués. Pour eux deux, ce fut le flou, ils étaient sourds aux magistrales cris de leur supérieurs dont les mots semblait rebondir sur eux avec une grande aisance tellement le choc fut renversant.
Yazier et Andrew étaient assis par terre dans le couloir, fixant la porte de l'infirmerie. Ils n'attendaient qu'une seule chose: qu'elle s'ouvre en laissant apparaître un Wazn blagueur, rictus moqueur au visage déclarant un magnifique "je vous ai bien eus", il n'en fut rien. Après de nombreuses heures à attendre dans ce couloir, les bras ballants et le regard vague la porte s'ouvrit enfin. Ce n'était pas le russe qu'on apercevoir dans l'encadrement de la porte, mais un gradé. Son regard froid et sévère disait tout: les deux gamins devaient le suivre dans son bureau et sans discuter. Dans ce contexte même traîner des pieds serait un insulte vite corriger par les supérieurs et donc Yaz et Andrew ne se fit en aucun cas prier. Une fois installé au bureau du sergent instructeur, ce dernier, loin d'être diplomate cracha tout ce qu'il avait à dire:
"Bon vous deux, votre pote, l'aspirant Gary, il est salement amoché au visage et vous étiez avec lui dehors sans autorisation, vous savez ce que vous risquez ?"Un long silence suivit la déclaration du sergent instructeur, les deux savaient très bien ce qu'ils risquaient, mais comme ils l'avaient appris durant leur formation "dans le doute tu te tais", parler pouvait leur coûter bien plus qu'on ne pouvait l'imaginer. Le sergent instructeur se doutait bien de cela et les invita à sortir de son bureau, non sans plusieurs cri. Une fois à nouveau dans le couloir devant la porte de l'infirmerie, Andrew et Yazier se regardèrent droit dans les yeux, que pouvaient-ils se dire de plus ? Ils avaient déconné c'était évident, peut-être n'auraient-ils pas du suivre Wazn dans tout ça et que c'était entièrement de sa faute, mais vu son état il avait amplement payer pour tout ça.
Un infirmière ouvrit enfin la porte, il était désormais possible de voir Wazn, Yazier se précipita dans la chambre du russe, il était beaucoup inquiet pour attendre encore. En rentrant dans la chambre il le vit, allongé, endormi avec de nombreux bandages sur sa bouche, sur son nez. Ce n'était donc pas un rêve, son visage avait bel et bien brûlé cette nuit. L'infirmière expliqua qu'il ne se réveillera pas tout de suite et à ce moment quelque chose éclata en Yazier. Il était persuadé que tout était de sa faute, il se mit à pleurer sans s'arrêter sur le lit du russe. De long sanglots, durant toute la fin de la nuit, Yazier s'endormit de fatigue à côté de son ami.
À son réveil, Yazier pu observer calmement le visage apaisé de Wazn encore endormi. Il semblait en dehors des évènements, en dehors de toute cette violence. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que Yazier remarqua la présence d'un bout de papier posé sur la table de chevet de Wazn. Par curiosité, il l'attrapa et pu y voir un texte écrit qu'il commença à lire machinalement:
"Cher Wazn
Je ne sais pas comment t'écrire ces mots pour être honnête, je crois que tu l'avais compris mais je t'ai toujours sincèrement admiré, tu étais tellement gentil avec moi qu'il ne le méritait clairement pas. Je ne veux pas vous causer de problèmes, ni à toi ni à Wazn, ouais ni à Wazn, même si il n'a jamais été le plus gentil du monde avec moi. J'ai tout raconté aux gradés, comme quoi tout était de ma faute et que plus jamais je ne causerais de soucis, vous n'avez plus rien à faire, tout est déjà réglé. Ne cherches pas à me retrouver, ça serait d'ailleurs impossible. Je veux juste que tu ne trouves pas cette réaction trop lâche, que tu me déteste serait la pire chose qui puisse m'arriver. J'ai été tellement fier de pouvoir être si proche de toi.
Andrew"
Yazier fit un bond, lâchant la lettre d'Andrew au sol et se précipita en dehors de la chambre du blessé. Il courut dans le dédale de couloir du complexe, pas une trace d'Andrew à l'horizon il répéta l'opération une dizaine, une vingtaine de minute, toujours rien il avait bel et bien disparu. Il ne pouvait pas y croire, Andrew n'était plus là. Abasourdi par la nouvelle, il ne put que retourner dans la chambre de son ami Wazn. A peine avait-il passé le pas de la porte qu'il fit face à face à Wazn, le visage dévêtu de ses bandages. Ce dernier, les larmes au yeux déclara:
"-C'est pas mon visage, pas vrai, hein Yaz, dis moi que c'est pas moi ça, c'est un masque c'est ça ?
-Wazn.. je suis sincèrement désolé, tu as lu la lettre aussi n'est-ce pas ?"Wazn se prit le visage entre ses mots, hurlant de désespoir:
"Yaz, plus rien ne sera comme avant."

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Blodbad
अलौकिकPourquoi une condamnée en prison pour exécuter cette mission ? Personne ne le sait et puis de toute façon ce n'est pas important. On a demander que ça soit elle alors elle le fera.