Blodbad partie12

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"-Lieutenant Convair, au rapport mon colonel, je viens faire mon rapport suite à l'opération Banshee, mené par l'unité Blodbad sous mes ordres.

-Je vous écoute lieutenant, soyez clairs et concis,  si je veux les détails je lirais le rapport écrit.

-Tout d'abord il est essentiel de dire que l'opération est à mes yeux réussi, nous n'avons eu aucune perte à regretter et je pense que nous  avons  accompli la mission qui nous demandait des informations sur Andere, cependant j'ai une question à vous poser vis à vis de cela.

-Une question, vous dites ?

-Vous  vous doutiez qu'il y avait un lien entre Andere et les meurtres de nos soldats, n'est-ce-pas ?

-Vous êtes ici pour faire votre rapport, pas pour poser des questions, même si j'avais émis des doutes quant aux actions d'Andere, vous allez donc me dire leurs actes qui a entraîné une telle boucherie dans leur rangs et dans les notres. 

-Ils ont mené des expérience, des expériences sur au moins un humain, peut être plus, on est incapable de dire pour le moment si il y a eu d'autres, des échecs bien dissimulés dirons-nous.

-Je vois... continuez lieutenant.

-Nous avons retrouvé les notes des expériences, elles sont assez anciennes mais tout est là: le fait d'affamer des cobayes humains, les pousser intentionnellement au cannibalisme pour les transformer en sorte d'étranges créatures... Des wendigowak d'après certains termes, enfin les termes utilisés dans leurs rapports. L'expérience Miiwas a mené a crée le monstre qui tue nos hommes, malheureusement je suis moi même incapable de vous dire si il reste de l'humanité dans cet être. 

-Nos doutes étaient donc bien fondés, puisque ces informations doivent être traités en conséquence, je vais demander l'autorisation à l'état-major pour une nouvelle opération.

-En quoi devra-t-elle consister mon colonel ?

-En l'élimination pur et simple de la créature connu sous le nom de Miiwas, de plus, comme c'est vous et votre unité qui avaient débuté cette mission, vous ne voyez aucun problème à ce que je vous accorde la suite de cette opération.

-Mon colonel, je...

-Il y a t-il une problème Convair ?

-C'est-à-dire... comme je vous l'avais dit, peut-être reste-il un peu d'humain en Miiwas, il est peut être même plus responsable de ses actes, êtes-vous sur que ça soit la meilleure option ?

-De l'empathie tiens donc, on croirait presque entendre le regretté aspirant Blaz...

-Je vous prie de ne pas parler d'Andrew ainsi, il mérite encore un minimum de respect.

-Je vous le redis et ça sera la dernière fois que je le répète, vous avez interdiction de poser des questions mais encore moins de me donner des ordres si vous ne voulez pas finir comme lui, est-ce bien compris cette fois lieutenant Convair ?

-Oui mon colonel je vous prie d'accepter des mes excuses vis à vis de mon comportement.

-Voilà qui est mieux, pour la fin de cette mission, le plus tôt sera le mieux.  Il faut que tout cela s'ébruite le moins possible et que cela soit vite réglé, Andere ne s'amusera pas à rappliquer puisqu'ils sont en faute. Je pense que d'ici deux semaines l'opération aura lieu, il faudra que je consulte l'état-major pour voir tout de même si ils sont d'accord pour une mission d'une telle ampleur face à une autre base militaire.

-Compris, mon colonel, j'attendrais vos instructions.


-Repos lieutenant, vous pouvez disposer."

Sur ces mots, Yazier fit un dernier au revoir protocolaire au colonel avant de tourner les talons et de quitter la salle.  Respecter ses supérieurs hiérarchiques, il s'était promis de toujours le faire, depuis si longtemps maintenant,  surtout pour lui, il serait encore là si il avait respecté cette façon de faire, ce principe. Cet imbécile et ignare de Wazn était bien la preuve vivante qui lui permettait de s'en rappeler. Et pourtant pour une fois, depuis bien longtemps le discours d'Acasseis l'ennuyait au plus haut point. Ce n'était pas qu'il n'avait pas envie de l'écouter ou d'exécuter ses ordres, mais il doutait, réellement, de cette façon d'agir, de tout cela. Même en ayant le grade qu'il avait, le fait d'écouter sans broncher ni réfléchir était toujours présent, bien ancré en lui, tel un vieux souvenir refusant de s'en aller le poussant encore plus dans une aigre mélancolie. Toutes ses vielles images, ces réminiscences datant de nombreuses années tournaient inlassablement dans sa tête tandis qu'il traversait les longs couloirs du bâtiments des hauts gradés de Saiph. Le lancinant, le questionnant encore et encore. Au moment de quitter ce bâtiment aux allures faussement supérieures, son visage lui revint en tête, surement du au fait que son nom avait été mentionné par le très indélicat colonel. Peut être devait-il en parler aux membres de son unité, bien que Wazn était au courant des moindres détails, le fait de se confier un peu plus  à Tsya et Pavco pouvait l'aider, ne serait-ce qu'un peu. Il entra alors dans le bâtiment où se trouvait l'appartement  de l'adjudant Gary, avançant à petit pas comme si il appréhendait de devoir ouvrir son cœur à ses êtres qu'il ne connaissait pas vraiment. Cependant rien ne lui obligeait de se dévoiler tout de suite, il pouvait très bien attendre encore une semaine voir même plus, attendre la journée ou l'heure juste avant que la fin de toute foutue mission ne débute, mais non. Il le savait très bien que c'était le moment de le dire, le moment de lâcher tout ce qu'il avait gardé en lui pendant cette décennie entière. Une dizaine d'année à taire tout ça, comme si ça n'avait jamais existé ou  que du moins ça n'avait pas une réelle importance sur lui ou sur quiconque. Il saisit de sa main droite la poignée de la porte de chez Gary, l'ouvrant d'un geste ferme.  Quand la porte fut à moitié ouverte il put alors voir Wazn, se tenant devant les deux marginaux. Il avait pu entendre la fin de la phrase que son cher camarade de promotion leur avait déclamé dans un ton soufflé qu'on comprenait sorti d'une très longue inspiration: "Je vais vous expliquer exactement comment s'est passé suite au fameux incendie qui m'a donné cette gueule pareil."  Yazier s'immobilisa, Wazn avait commencé à parler de ce qu'il doutait encore d'aborder. Ce dernier, en ayant entendu le bruit de la porte se retourna et dit d'une voix à la limite du narquois:

"Si tu veux on leur raconte ensemble, non ?"    

BlodbadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant