Chapitre 2

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La soirée...

Ça y est ! Avec Alicia, on a enfin nos robes.

Ma meilleure amie a opté pour une robe... disons, pas très catholique. Sérieusement, elle a choisi une robe moulante dorée, tellement courte qu'on dirait qu'elle a oublié d'en prendre la moitié. Et le dos nu, c'est le petit bonus. Moi ? Jamais je n'oserais porter un truc pareil. Mais Alicia, fidèle à elle-même, veut marquer les esprits pour cette dernière année de lycée.

De mon côté, je suis dans quelque chose de plus classique : une longue robe rouge, élégante mais sage. Suffisamment osée pour sortir de ma zone de confort, mais pas au point d'attirer tous les regards.

— Oui papa, je t'ai dit que je n'en ai pas besoin...

— Non, je ne veux pas...

— Alicia le fera pour moi...

— Très bien, si tu veux.

Je raccroche. Mon père, toujours dans l'excès, a insisté pour envoyer une maquilleuse et un coiffeur à la maison. Tout ça pour « m'aider à me préparer pour ma première soirée ».

Sérieusement, je crois qu'il est plus excité que moi. Pourtant, c'est le même homme qui passe son temps à jouer les gardiens, comme si j'étais un trésor fragile. Je me souviens encore de ce pauvre assistant qu'il a renvoyé juste parce qu'il m'avait fait des avances. Comment il a su ? Mystère. Mais il n'a pas hésité une seconde.

Je prends mon téléphone pour appeler Alicia.

— Alicia ? Tu peux venir plus tôt ?

— Pourquoi ? Il se passe quoi ?

— Mon père a fait venir des maquilleurs, autant qu'ils s'occupent de toi aussi.

J'entends un cri étouffé de l'autre côté de la ligne, sans doute un mélange d'excitation et de joie.

— Alicia ?

— Oui ?

— Par contre... mets une autre robe avant de venir. Je ne veux pas que mon père te voie dans celle-là.

— Quoi ???!! hurle-t-elle, outrée.

Je raccroche avant qu'elle n'ait le temps d'argumenter.

18h00

Le maquilleur arrive pile à l'heure. Après une douche rapide, je descends en robe de chambre.

— Mademoiselle, votre maquilleuse est là, m'informe Gérard, notre fidèle majordome.

— Merci Gérard. Faites-la monter dans ma chambre, et dites à Alicia de venir dès qu'elle arrive.

— Très bien, Mademoi... Maya.

Je lui lance un regard amusé.

— Gérard, je vous ai dit de m'appeler Maya. Pas de formalités entre nous. Vous êtes mon aîné, c'est à moi de vous respecter.

Il me répond avec un sourire discret avant de partir.

Ophélie, la maquilleuse, est en train de fixer ma coiffure quand Alicia entre enfin.

— Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que vous avez fait de ma Maya ? C'est qui cette déesse ?

Je ris face à son enthousiasme. Mais quand je me regarde dans le miroir... je dois avouer que j'ai du mal à me reconnaître. Ophélie a fait des merveilles.

— À ton tour, Alicia, dis-je pour lui couper l'herbe sous le pied.

Prêtes pour la soirée...

— Gérard, est-ce que papa est rentré ?

— Non, mais il m'a demandé de prendre une photo de vous deux avant que vous partiez, répond-il.

Alicia en profite pour enchaîner vingt poses extravagantes. Je me prête au jeu, amusée, avant que nous ne montions en voiture.

Arrivées au 404 House, le lieu de la soirée, Alicia se change discrètement dans la voiture et enfile sa fameuse robe dorée. Une fois prêtes, nous entrons.

L'ambiance est électrique. La musique résonne, les lumières clignotent, et des filles se déhanchent au centre de la piste de danse, sous les encouragements bruyants des garçons.

— Maya, je vais aller me dégourdir les jambes, annonce Alicia.

— Tu m'avais promis de rester avec moi...

— T'inquiète, c'est l'occasion pour toi de rencontrer du monde.

Et sans attendre ma réponse, elle disparaît dans la foule.

Je soupire. « Allez, Maya, c'est ta soirée. Fais un effort. »

Je décide d'aller au bar.

— Un jus de fruit, s'il vous plaît, demandai-je au serveur.

— On n'a pas de jus, mademoiselle.

— Un soda alors.

— Non plus.

— Alors de l'eau.

— Désolé, ici c'est soirée alcoolisée uniquement.

— Très bien. Donnez-moi le moins fort, alors.

Quelques instants plus tard, il me tend un verre de liqueur ambrée. Je prends une gorgée. Mauvaise idée. Une chaleur brûlante envahit ma poitrine.

« Mais c'est quoi ça ? »

Pourtant, je finis le verre. Puis un deuxième. Puis un troisième. L'alcool me désinhibe, et avant que je ne m'en rende compte, je suis sur la piste, me déhanchant comme jamais.

Un corps se glisse derrière moi, bougeant au même rythme. Je ne me retourne pas, étrangement à l'aise. Puis je sens des mains se poser sur mes hanches.

Quand je décide de me retourner pour le remettre à sa place, je croise son regard.

Lui.

Le gars de la boutique de crème glacée.

Liés par le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant