La soirée, cinq ans plus tôt...
Je décide de me retourner pour demander à la personne qui danse avec moi de me lâcher. Mais à peine je croise son regard que mon cœur rate un battement. C'est lui. Le gars de la boutique de crème glacée.
Et visiblement, il ne m'a pas reconnue.
— Je vais y aller. Tu peux me lâcher, s'il te plaît ? dis-je en gardant un ton neutre, essayant de cacher ma nervosité.
Il ne répond pas et me lâche. Je m'éloigne immédiatement vers le bar, espérant échapper à la tension palpable.
— Un autre verre de ce que vous m'avez donné tout à l'heure, s'il vous plaît, demande-je au serveur.
Je bois lentement, mais mes yeux, eux, n'ont pas bougé. Ils restent fixés sur lui, comme si un lien invisible me retenait. À ma grande surprise, il se dirige vers le bar.
« Non, pas ça. Tout sauf ça. »
Il s'assoit à côté de moi. Mon corps se fige. Prenant mon verre, je me lève pour me diriger vers le jardin. L'air frais m'apaisera, me dis-je.
Mais rapidement, je réalise que je ne suis pas seule. Dans le reflet de mon verre, je vois son visage. Il me suit.
Je m'assieds sur un banc près du lac. Le calme de l'endroit me rassure un instant. Mais bien sûr, il fallait que monsieur crème glacée vienne s'asseoir à côté de moi.
— Pourquoi tu me suis ? demandai-je, l'alcool décuplant mon audace.
— Je voulais juste prendre l'air, répond-il, le ton nonchalant.
Il tend sa main vers moi.
— Moi, c'est Liam.
Je n'ai même pas le temps de répondre. Une vague nauséabonde me submerge, et je cours vers un arbre pour vomir.
Mon corps cède sous la fatigue, et je m'effondre. Mais avant de toucher le sol, Liam est là. Il me relève sans un mot et me prend dans ses bras.
— Qu'est-ce que tu fais ? protestai-je faiblement.
Il ne répond pas, ses bras serrés autour de moi. Mon cœur bat à un rythme insupportable.
Il marche jusqu'à une maisonnette et me dépose à l'intérieur.
— Va te rafraîchir, la douche est là-bas, dit-il en désignant une porte.
Je m'exécute, me rinçant le visage. Quand je ressors, il est assis au bord du lit, tapotant sur son téléphone.
Je me dirige vers la porte, mais elle est verrouillée.
— Donne-moi la clé ! dis-je, mélangeant colère et panique.
Il se lève, un sourire joueur sur les lèvres.
— Alors, Mademoiselle « Tiens tes cent euros », tu veux sortir maintenant ?
Je reste figée. Il m'a reconnue.
— S'il te plaît, Liam, ouvre la porte... murmurai-je, presque en larmes.
Il s'approche, son visage si près que je sens son souffle.
— Relax, beauté. Cette porte ne s'ouvre que de l'extérieur une fois fermée. Et c'est toi qui l'as claquée en rentrant dans la salle de bain.
— Mais trouve une solution, je t'en supplie !
— Ce n'est pas que je veuille rester enfermé avec toi, beauté. Mais mon pote, celui qui sait l'ouvrir, est occupé... ailleurs. Donc, on attend.
Il s'allonge sur le lit, comme si de rien n'était, et tapote sur le matelas à côté de lui.
— Viens.
Je monte à contrecœur, le cœur battant.
— On va juste attendre ici, sans rien faire ?
— Tu veux jouer ? propose-t-il, un éclat dangereux dans les yeux.
— Jouer à quoi ?
— Action ou vérité. Mais c'est moi qui choisis pour toi. Et si tu refuses, tu bois.
— Deal.
Il commence, s'approchant légèrement.
— Quel est ton nom ?
Je le regarde, hésitante.
— Pas question, répondis-je en avalant une gorgée.
Il sourit.
— Très bien. Pourquoi tu m'as suivie tout à l'heure ?
Son sourire s'efface un instant, mais il répond sans détour.
— Parce que tu me plais.
Je reste figée. Mon regard s'ancre dans le sien, mes pensées brouillées par l'alcool et ce qu'il vient de dire.
— À mon tour, dit-il, son sourire revenant. Tiens, c'est ma prochaine action.
Et avant que je ne puisse réagir, il plaque ses lèvres sur les miennes.
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Liés par le destin
RomanceLors d'une fête organisée par l'équipe de foot du lycée, Maya, sous l'état d'ivresse, donna sa virginité à un inconnu. A son réveil, il n'était plus là, elle ne l'a plus revu depuis ce jour. Traumatisée par cette expérience, les relations amoureuses...