Liés par le destin

Chapitre 5

Une semaine plus tard...

Déjà une semaine que je ne l'ai plus revue. Une semaine que mon père m'a passée un savon pour ne pas être rentrée après la soirée. Une semaine que je scrute les réseaux sociaux dans l'espoir de trouver un Liam, le Liam. Une semaine que j'ai perdu ma virginité avec un inconnu dont je ne connais que le prénom. Une semaine que je traîne ce poids : regrets, honte, et cette sensation que tout a changé.La honte me dévore. Ce sentiment constant d'être nue, exposée à tout moment. Et pourtant, je n'ai rien dit à personne. Pas même à Alicia.

Le pire ? Cette scène rejouée en boucle dans ma tête : lui, quittant la chambre sans un mot, comme si je n'existais pas.

Mais aujourd'hui, ça suffit. Je ne veux plus être la fille naïve et docile. Il est temps de changer.

Je me lève de mon lit, décidée. Je serai une autre Maya, une Maya qui ne se laisse plus marcher dessus. Comme on dit : « Nouvelle vie, nouvelle coupe. »

Je prends mon téléphone et compose le numéro d'Ophélie, ma coiffeuse de confiance.

— Hello Maya ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

— Ophélie, il me faut un gros changement. Genre... une transformation totale.

— J'arrive dans une heure, prépare-toi.

En attendant, je file sous la douche. L'eau brûlante ruisselle sur ma peau, emportant avec elle cette semaine de culpabilité. Je ferme les yeux, imaginant ma nouvelle vie, une version plus forte, plus froide de moi-même.

— Maya, Ophélie est là, annonce Gérard depuis l'entrée.

— Fais-la monter, merci ! criai-je.

Une fois prête, j'ouvre la porte à Ophélie.

— Salut Maya ! Alors, c'est quoi ce gros changement dont tu parles ?

Je lui explique en détails : je veux être méconnaissable. Une coupe qui impose, une couleur qui attire l'œil. Ophélie hoche la tête, concentrée, puis installe son matériel avec un sourire confiant.

La transformation commence. Mèche après mèche, elle raccourcit mes longs cheveux, leur donnant un carré plongeant audacieux. Puis, elle applique une teinte marron lumineux, presque caramel.

— C'est fou comme ça te change, s'émerveille-t-elle.

Je souris timidement devant le miroir. Le reflet me plaît, mais quelque chose manque encore.

— Tu sais quoi ? Apprends-moi les bases du maquillage. Je veux maîtriser tout ça.

Ophélie s'exécute avec enthousiasme, me montrant comment tracer un eyeliner parfait, appliquer du mascara et choisir un rouge à lèvres adapté. À la fin, elle me tend un petit kit de produits de beauté.

— Cadeau. Tu vas être incroyable.

— Merci, Ophélie. Tu n'imagines pas à quel point ça compte pour moi.

Une fois Ophélie partie, je me contemple une dernière fois dans le miroir. Le changement est frappant. Mais la transformation n'est pas encore terminée. Nouvelle tête, nouvelle garde-robe.

J'appelle Alicia, ma meilleure amie et partenaire idéale pour une virée shopping.

— Hey, tu fais quoi cet aprem ?

— Rien de prévu. Pourquoi ?

— Je t'emmène refaire ta garde-robe. Rendez-vous chez toi dans 30 minutes.

Je me gare dans le parking de son immeuble, vérifie une dernière fois mon reflet dans le rétroviseur et respire profondément. Après trente minutes d'attente (évidemment, c'est Alicia), elle descend enfin.

— MAIS QUI ES-TU ? Où est passée ma Maya ?!

— Monte, et arrête tes conneries, dis-je en riant.

Elle grimpe dans la voiture, fouille dans son sac et en sort une paire de lunettes de soleil.

— Mets ça. Maintenant, on ressemble à des stars. Et ouvre-moi ce toit.

Je rigole mais m'exécute.

La journée se passe entre boutiques, essayages, et éclats de rire. Alicia me pousse à sortir de ma zone de confort, à oser des pièces que je n'aurais jamais imaginé porter. À chaque tenue, je me sens un peu plus libre.

À la fin de notre marathon, mes bras sont chargés de sacs. Adieu les robes sages et bonjour les vêtements qui crient « Ne m'approchez pas... sauf si vous osez. »

— On va au resto maintenant ? propose Alicia, affamée.

— Bonne idée.

Nous atterrissons dans un petit restaurant chic, le genre où tout est feutré et élégant. Je commence à me détendre. Mais alors que nous attendons nos commandes, mon regard croise celui d'un garçon assis à quelques tables de nous.

Mon cœur s'arrête.

C'est lui.

Liam.

Mais il est différent. Habillé en fils à papa, tiré à quatre épingles, il ne ressemble en rien au bad boy de cette fameuse soirée. Je détourne les yeux, troublée.

— Maya, tout va bien ?

— Oui, je vais juste me rafraîchir, dis-je, cherchant une excuse pour m'éclipser.

Je pousse la porte des toilettes et m'appuie contre le lavabo, inspirant profondément. Il faut que je me ressaisisse. Ce n'est qu'un garçon.

Mais alors que je m'apprête à sortir, la porte s'ouvre brusquement. Liam. Il bloque l'entrée, son regard planté dans le mien.

— Excusez-moi, mais la toilette des hommes n'est pas ici, dis-je d'un ton glacial.

Il reste silencieux un moment, ses yeux fouillant les miens.

— Je... je croyais que... Non, laisse tomber.

Puis il s'éloigne, me laissant seule avec mes pensées.

Quand je retourne à ma table, il n'est plus là. Et cette fois, j'ai vraiment l'impression qu'il est parti pour de bon.