Chapitre 7

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Je reste figée, incapable de bouger, de parler, ou même de penser clairement. Mon corps ne m'appartient plus. Mon esprit hurle, mais rien ne sort.

Lui. Lui.

Liam O'Brien. Cet homme qui a laissé une cicatrice indélébile dans ma vie. Cet homme qui a détruit quelque chose de précieux en moi. Et maintenant, il est là, devant moi, comme si de rien n'était. Pire encore : il est censé devenir mon mari.

C'est une blague, un cauchemar, une mauvaise farce... Ça ne peut pas être réel.

— Maya ? Tu nous écoutes ? demande mon père, rompant mon silence glacé.

Je réalise soudainement que tous les regards sont braqués sur moi. Une larme silencieuse coule sur ma joue.

— Désolée, papa, je dois partir.

Je me lève brusquement et quitte la pièce sans même jeter un regard en arrière. Avant de franchir la porte, j'entends mon père murmurer :

— Je suis désolé, je vais lui parler à la maison.

De retour à la maison

Je me précipite dans la salle de bain, cherchant refuge sous l'eau chaude du robinet. Le bruit de l'eau masque mes sanglots, mais ne calme pas la tempête en moi.

Je pleure. Pour cette soirée, pour cette vie imposée, pour Liam, pour tout.

Après ce qui me semble une éternité, je sors du bain, vidée. Mon esprit est un tourbillon d'émotions contradictoires : colère, tristesse, incompréhension.

Je finis par me glisser dans mon lit, espérant trouver un semblant de répit dans le sommeil.

L'annonce fatidique

Je suis à peine endormie lorsque j'entends mon père frapper doucement à la porte.

— Maya ? Je peux entrer ?

— Oui, entre.

Il s'assoit au bord du lit, l'air grave.

— Prépare tes affaires, tu vas emménager avec lui dans deux jours. C'est ce qui a été décidé.

Mon cœur se serre.

— Pourquoi, papa ? Pourquoi tu me fais ça ? Qu'ai-je fait de mal ?

Les larmes que je pensais avoir épuisées reviennent en force. Mon père, visiblement ému, me prend dans ses bras.

— Je suis désolé, ma chérie. Moi non plus, je n'ai pas le choix.

Je me dégage doucement de son étreinte, cherchant des réponses.

— Explique-moi. Je veux comprendre. Peut-être qu'on peut trouver une autre solution ensemble.

Il hésite, puis finit par avouer :

— La société est en faillite. J'ai fait des erreurs... J'ai dépensé beaucoup d'argent au casino.

Je reste sans voix.

— Et ce n'est pas tout, Maya... J'ai parié la maison. Si ce mariage n'a pas lieu, je risque la prison.

Ses mots tombent comme un couperet.

— Papa... Pourquoi ? Comment as-tu pu nous mettre dans une telle situation ?

Il baisse les yeux, honteux.

— Je suis désolé, ma fille. Je n'ai pas été un bon père.

Je le regarde longuement. Malgré la douleur, je ne peux pas l'abandonner. Mais accepter ce mariage ? Vivre avec Liam ? C'est un sacrifice presque impossible.

— J'ai besoin d'y réfléchir, papa. Laisse-moi seule, s'il te plaît.

Le lendemain matin

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Mon esprit est épuisé, mais mes pensées ne cessent de tourner en boucle.

Je me lève finalement, prends une douche rapide, et descends dans la cuisine. La maison est étrangement silencieuse. Ni mon père, ni Gérard ne sont là.

Je prépare mon petit déjeuner, espérant trouver un semblant de normalité dans cette routine simple.

C'est alors que Gérard entre, portant de grandes valises vides.

— C'est pour quoi, Gérard ?

— Votre père m'a demandé de vous transmettre ces valises pour vos vêtements. Celles déjà dans votre chambre sont pour vos chaussures et sacs.

Ses mots me rappellent cruellement la réalité.

— Très bien, merci, Gérard.

— Vous voulez de l'aide, mademoiselle ?

— Non, ça ira. Vous pouvez disposer.

Le jour J

Je me réveille après une longue sieste, réalisant que c'est le jour du déménagement. Le jour où ma vie bascule définitivement.

Je prends une douche, m'habille simplement, et descends au salon. Gérard charge mes valises dans la voiture pendant que je fais mes adieux à cette maison pleine de souvenirs.

Je croise mon père, l'air abattu.

— Fais attention à toi ici, ma chérie, et sois forte, dit-il en m'embrassant le front.

— Prends soin de toi, papa.

Je monte dans la voiture, le cœur lourd.

Dans la villa des O'Brien

La famille O'Brien nous attend déjà. Patrick, Delia, et... Liam.

Nous échangeons des salutations polies, mais l'atmosphère est tendue. Liam semble distant, comme si tout cela n'était qu'une formalité.

— Bon, nous allons vous laisser un peu d'intimité, dit Delia avec un sourire chaleureux avant de s'éclipser avec son mari.

Nous sommes seuls, Liam et moi, dans cette immense pièce.

— Je... je... bredouillé-je, incapable de trouver mes mots.

— Pas la peine de parler, dit-il froidement. Ici, tout est une formalité. Ne t'imagine rien.

Son ton est glacial, presque méprisant. Mais ce qui me fait le plus mal, c'est qu'il semble ne pas se souvenir de moi.

Je ravale ma peine, me rappelant de ne pas me laisser atteindre.

— Où est ma chambre ? demandé-je sèchement.

— Cherche. Je sors.

Sans un regard, il quitte la pièce, me laissant seule dans cet endroit étranger, à l'aube d'une vie que je n'ai jamais voulue.

Liés par le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant